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25/06/2007

Sébastien Joanniez

Petit flash-back :

Lundi 11 juin, journée « Théâtre Narration ». Qu’est-ce qu’une journée « Théâtre Narration » ? C’est une journée passée à découvrir et à lire à voix haute des textes d’auteurs dramatiques contemporains. Sous les bons auspices de Ghislaine Drahy. Cela se passe le plus souvent à la Villa Gillet et regroupe entre vingt et quarante personnes (de nombreux comédiens et, parfois, quelques auteurs).

Aujourd’hui, cela se déroulait au T.N.P de Villeurbanne. Et exceptionnellement, cette journée était consacrée à la découverte d’UN SEUL auteur. Vivant, bien sûr. Et présent.

Sébastien Joanniez, je le connaissais. L’avais lu. Et entendu (nous avions tous deux fait une « monstration » dans le cadre du festival des jeunes auteurs de Saint-Geoirs… Souvenir de sa lecture publique effectuée dans l’église du village et par temps d’orage, au cours de laquelle l’électricité avait sauté alors que Sébastien attaquait un paragraphe trash).

Sébastien s’est présenté. A résumé son parcours (déjà si riche pour un auteur trentenaire). De 18 à 28 ans, il est comédien, joue dans tous les théâtres de Lyon où l’on est payé à la recette, se bat pour ses projets… et s’interroge sur son métier. Fatigue. Vers la trentaine, presque par hasard, il écrit un texte qui devient son premier livre publié. L’ouvrage (destiné à la jeunesse) reçoit un prix important… Un auteur est né.

J’ai aimé la justesse de ton avec lequel Sébastien a retracé son parcours (présentant un fort dénivelé, disons…).

L’écriture de Sébastien ? J’en parle dans les deux articles qui suivent.

Il y a quelques jours, j’entendais cet aveu sortir de la bouche d’une mère de famille : « C’est le genre de gamin qui, au zoo, voit le pigeon au lieu de l’éléphant. »

Cette phrase aurait pu être signée Sébastien Joanniez.

 

C’est loin d’aller où

de Sébastien Joanniez

Limbes pour ados

Ça commence mal. Surtout pour le jeune Mathieu. Sa faute peut-être, et celle de Rico, le copain qui cogne trop fort. Du coup (c’est le mot qui convient), voilà Mathieu plongé dans un épisode plus proche du film Fight Club que de La Guerre des boutons. Le temps d’une page. D’une page qui se tourne sur tout autre chose. Après son « saut de l’ange dans les géraniums », Mathieu fait un premier constat : « Mon ventre se soulève donc je respire donc je vis donc je suis pas mort. » Pour le reste, pas de quoi pavoiser : ses yeux ne s’ouvrent plus que sur l’obscurité et son bras droit refuse de lui obéir. Mathieu se relève dans un monde pour le moins mouvant. Surviennent quelques rencontres, qui durent ce qu’elles durent. Les guides se succèdent pour permettre au garçon d’explorer un drôle de purgatoire… si cela en est un. Et Mathieu de s’avouer encore plus perdu qu’au début !

Jusqu’à Anna. Elle aussi sort d’une étrange histoire. Ils sont deux maintenant, à explorer, ramper, sauter, cauchemarder, espérer… « Mais on est où ? (…) Tant qu’on saura pas, ça sert à quoi de vouloir sortir de ce labyrinthe, si on est pas sûr que dehors c’est mieux… ? Ça sert à quoi de s’évader ? » Avec son dernier livre aux éditions du Rouergue, Sébastien Joanniez nous livre un roman très troublant. La pente qu’il nous fait gravir est glissante, et l’on a vite fait de quitter l’adolescence pour retomber en enfance. Vite fait de se faire un peu plus mal que prévu.

F.Houdaer (paru dans « Livre & Lire » en décembre 2003)

C’est loin d’aller où

de Sébastien Joanniez

Editions du Rouergue

Collection do à do

98p., 6,50€

ISBN 2 84156 494 0

 

Fred et Fred

de Sébastien Joanniez

Parfaites présences

La première phrase pose un monde : « Il était deux fois, des jumeaux qui s’ennuient ». Ils ne sont pas les seuls. « Les forêts, les champs, les rivières » suivent le même non-mouvement. Pour cause d’hiver. Et pourtant, mouvement il y a. Souterrain.

Fred et Fred. Jumeaux, donc. L’un est le reflet de l’autre. La même image. Inversée. Quand le premier se réchauffe, le second s’enrhume, etc.

Derrière eux, au texte, Sébastien Joanniez. À l’image, Nathalie Novi. Passez des mots de Joanniez aux images de Novi, c’est comme patiner sur une couche de glace très mince au travers de laquelle on aperçoit plein de choses. C’est devenir capable d’entendre d’infimes craquements annonciateurs du printemps à venir. C’est sentir la nécessité d’un dialogue permanent entre hommes, bêtes et choses. C’est s’assurer d’une certaine qualité de présence comme pour mieux passer de l’autre côté du miroir.

L’histoire « s’achève » avec une renaissance, avec un monde qui « doucement, se prépare à changer ». Elle a déjà transformé son jeune lecteur dont le regard a été retourné comme un gant.

Il est certains contes qui, non contents de vous toucher au cœur, vous font l’effet d’un massage sur vos organes internes. Ce sont les seuls contes qui vaillent.

F.Houdaer (paru dans « Livre & Lire » en décembre 2005)

Fred et Fred

de Sébastien Joanniez et Nathalie Novi

Editions Sarbacane

32p., 14,90 €

ISBN 2 84865 077 X

24/06/2007

LA FAUTE À NOVARINA

La Scène

De Valère Novarina

Éditions P.O.L

Si Valère Novarina ne manque pas d’humour, c’est que celui-ci a des propriétés explosives capables d’ébranler jusque dans ses soubassements ce que l’auteur de « Pour Louis de Funès » souhaite creuser plus avant. Mineur de fond et (vrai-faux) démiurge, Novarina bricole un monde à sa (dé)mesure, où se croisent Frégoli, Diogène, Isaïe animal ainsi que quelques « ouvriers du drame ». Se parlent-elles pour de bon, pour de vrai, ces différentes figures ? À tout le moins c’est ensemble qu’elles s’immergent dans le langage même si, très vite, « la machine à dire la suite » est de la partie. Et ce redoutable prompteur de chair menace de tout écraser sur son passage : « … À Mende-Ouest, le président autoproclamé Jean-Bernard Pilousseau a pris ce matin un bain de foule, sans y accorder le moindre crédit. Ni sans remettre en cause d’ailleurs le droit des peuples à s’indisposer continuellement les uns les autres –et ce, malgré les dénégations légitimes des représentants patentés de l’entité beauceronne… »

Contre, avec, malgré ce chœur télévisuel permanent, c’est tout le théâtre qui redevient machine de guerre, recycle tous azimuts, jacte à tout va tel un lapin malin qui retourne le fusil du chasseur contre l’homme botté. Novarina ne fabriquait-il pas, enfant, ses propres Legos en fondant certains de ses jouets de plastique dans des moules artisanaux ? L’anecdote en dit plus long sur son théâtre que bien des exégèses. « D’acte lamentable » en « acte inconnu », l’inouï prend langue grâce à lui.

F.Houdaer

La Scène

De Valère Novarina

Éditions P.O.L

208p., 16 euros

ISBN 2 86744 983 9

http://www.novarina.com/

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22/06/2007

Goossens

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Un génie.

187…

… c’est le nombre de notes que contient mon blog.

L’archivage se poursuit. Toutes les notes de 2005 sont à présent consultables.

Mode d’emploi pour les amis qui peinent à cliquer : vous désirez consulter mes notes de janvier 2005. Cliquez sur « Toutes les archives » qui se trouve dans la colonne de droite. Sur la nouvelle page qui apparaît, cliquez sur « 2005-01 » bien sûr. Le blog affiche les notes correspondant à ce mois. Peut-être pas toutes si celles-ci sont trop nombreuses. En ce cas, après avoir pris connaissance de celles qui vous ont été montrées, cliquez sur « toutes les notes » qui est affiché tout en bas de l’écran, sous la dernière note.

Il existe une autre façon de visiter ce blog : en cliquant sur l’une ou l’autre des catégories (colonne de gauche), ou en cliquant sur l'un des mots-clés (appelés "tags" dans le jargon blogguesque) dont vous trouverez la liste à la page "Toutes les archives".

Ouf, pas simple que d’esquisser un mode d’emploi.

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21/06/2007

Jeudi 21 juin

19/06/2007

arrêt d'Arrêt sur Images

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3h30: durée moyenne que passent les français devant leur télévision. Chaque jour.

3h30: durée moyenne que je passe devant ma télé. Chaque semaine. Cela va diminuer.

"ASI" était re-gar-da-ble, malgré ma téléphobie grandissante, malgré l'irritation que m'inspiraient certain(e)s de ses chroniqueurs/ses.

Songer à une grêve de la redevance?

En attendant, une pétition existe. Il n'y en aura pas 36 à signer sur ce blog.

A suivre...

18/06/2007

Servir autrement

Sur la scène du théâtre, quelques accessoires censés faire illusion. Dont un clavier d'ordinateur. Celui sur lequel j'ai tapé mes premiers textes (et romans).

07:10 Publié dans planches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, écriture

17/06/2007

Dimanche 17 juin

« Je donnerais tout Baudelaire pour une nageuse olympique. »

L-F Céline

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16/06/2007

Retour sur la soirée Char

Deux moments à détacher de cette soirée. Mes échanges avec Claude Lapeyre, ami de Char pendant les vingt-cinq dernières années de sa vie. De vive voix, il m'a donné certains éléments qui confortent... l'image que je me faisais du poète. Le hasard veut qu'aujourd'hui, je retrouve Claude Lapeyre, mais sur la toile cette fois-ci.

Puis, il y a eu la (re)lecture slam des Feuillets d'Hypnos, véritable geste Peckinpienne. Une précision: ces dernières années, sur la scène slam, j'ai vu de tout. J'ai vu/entendu le meilleur et le pire. Quant à Cocteau Molotov (la Tribut du verbe) et Xtatic (Section lyonnaise des amasseurs de mots), si je ne les avais jamais vus ensemble, j'avais déjà pu les applaudir (séparément) dans diverses... circonstances.
f2fcadb40229c75667d53666eea3fe79.jpgLe travail qu'ils ont fait sur Char est tout simplement remarquable, sans une once de démagogie. J'espère qu'ils auront l'occasion de le faire tourner.
Je ne regrette pas de leur avoir rebattu les oreilles avec Villon, Agrippa d'Aubigné, Rutebeuf... Ce répertoire là (la wild bunch de nos Lagarde & Michard), il faut qu'ils s'en emparent.
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« Avec les hommes de l’équipe, soyez rigoureux  et attentionné. Amitié ouate discipline. Dans le travail, faites toujours quelques kilos de plus que chacun, sans en tirer orgueil. Mangez et fumez visiblement moins qu’eux. N’en préférez aucun à un autre. N’admettez qu’un mensonge improvisé et gratuit. Qu’ils ne s’appellent pas de loin. Qu’ils tiennent leur corps et leur literie propres. Qu’ils apprennent à chanter bas et à ne pas siffler d’air obsédant, à dire telle qu’elle s’offre la vérité. La nuit, qu’ils marchent en bordure des sentiers. Suggérez les précautions ; laissez-leur le mérite de les découvrir. Emulation excellente. Contrariez les habitudes monotones. Inspirez celles que vous ne voulez pas trop tôt voir mourir. »

(note de Char à l’intention de son premier adjoint dans les Basses-Alpes, Pierre Zyngerman)

à lire: "Qui a peur de René Char?" par C.Cottet-Emard