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23/08/2023

Carte postale

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on fait le tour de la famille
de nos deux familles
aux quatre coins de la France
je la présente à Tatie et à Tonton
elle me présente à Tatie et à Tonton
pas les mêmes mais presque
on s’enquille moult alcools
beaucoup de kilomètres
et quelques baignades
la morale de cette histoire à la rentrée ?
je ne m’inquiète pas
la vie fait toujours le boulot
 

18/05/2023

Ce dimanche...

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Ce dimanche 17h, au Périscope, à l'occasion de la Grosse soirée Gros Textes, parmi d'autres poètes, je lirai des extraits de ces deux recueils :

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Entrée gratuite

 

30/04/2023

Un problème avec mon nouveau roman

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- Fred, y'a un problème avec ton nouveau roman...


- Si je t'ai demandé de le lire, alors qu'il n'est pas achevé, c'est bien que j' ai besoin d'un retour, critique si possible.


- Oui, mais non. Les scènes de port sont... très bien. Très bien, tes scènes de port. Mais tes personnages...


- Mes personnages ?


- C est leur façon d'interagir... On a l'impression, à chaque scène, qu'ils lisent dans les pensées des uns et des autres...


- C'est exactement ce qu'ils font, où est le problème ?


- Non, mais... Prends l'histoire d'amour que tu racontes, par exemple. C'est de la télépathie H24.


- Ben, oui. Pourquoi ? C'est pas comme ça que ça se passe ? T'as jamais vécu ça ?


- Là, tu me fous la trouille...

 

19/04/2023

Au crépuscule de la Beat Generation

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Les seules histoires qui vaillent la peine d’être racontées sont celles de rencontres. Elles n’ont pas toujours lieu sur les pentes d’un volcan ou au bord d’un lac, elles se produisent parfois sur un bout de trottoir.
En septembre 87, au croisement de deux rues de la ville de Québec, le jeune auteur français Gilles Farcet tombe sur une légende vivante, “considéré pendant 30 ans comme un danger national par la CIA” : Allen Ginsberg himself, en personne !
Cette rencontre s’avéra féconde au point de nourrir deux ouvrages de Gilles Farcet : un récit (Allen Ginsberg, Poète et Bodhisattva Beat*, et un roman (La joie qui avance chancelante le long de la rue**).
Ce ne sont pas de ces livres dont il sera ici question, mais d’un troisième Au crépuscule de la Beat Generation***, bande dessinée au long cours, véritable trip graphique signé Etienne Appert qui fait littéralement sienne l’expérience de Farcet (si tant est que l’on puisse faire sienne l'expérience d’un autre). De la Beat Generation, il sera question, of course. Pas par cette nostalgie que Dylan comparait purement et simplement à la mort. Ni par une hagiographie de ses fantômes. Peter Orlovsky fait une apparition d’épouvante entre les murs de Ginsberg. Et personne n’oublie la fin pathétique de Kerouac entre sa bouteille et sa mère.
Quand Farcet demande à Allen pourquoi il est devenu (et resté) l’élève de Chögyam Trungpa, maître spirituel tibétain certes génial mais inclassable et mort d'alcoolisme, la réponse fuse : “Pour que tu ne te fasses pas d’idées romantiques à propos du bouddhisme”.
Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Que les poètes vieillissent et meurent ?

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Appert, au dessin, n’a peur de rien et saute à pieds joints là où les flammes sont les plus hautes, les vortex les plus puissants, quitte à ce que son trait déborde de la page et qu’explosent les couleurs. Il n’est pas de la génération de Farcet qui n’est pas de la génération d’Allen… et ce qui circule entre ces trois-là est d’une remarquable fluidité et lisibilité. Rarement un trip graphique de chaque instant, de chaque planche (ou presque) aura été aussi sensé, aussi documenté… Il n’est que de voir la visite de l’appartement de Ginsberg que nous offre Appert, véritable plongée dans le quartier général des opérations Beat. Sans crainte d’effaroucher ou de déconcerter les fascinés de la beat generation.

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appert,farcet,ginsberg,beat generation,corso,kerouac,Au crépuscule de la Beat Generation

Si Farcet met ses pas dans ceux d’Allen, ce n’est pas pour “gloser sur la littérature, mais pour glaner des leçons de vie”. Et les voici qui pleuvent, comme aimantées. Ginsberg joue avec une sorte de Playmobil à son effigie (le représentant nu) pour évoquer la candeur, l’honnêteté foncière de sa poésie… Ginsberg, entre téléphone et photocopieuse, se démultipliant pour aider mille et une personnes (car, oui, il y a bien un rapport entre la disponibilité permanente de Ginsberg aux autres et la qualité de sa poésie).

 

Une seconde rencontre va marquer le périple américain de Farcet : celle de Hank, poète sauvage, saint clandestin, bodhisattva de quartier… Au fil de leurs petits déjeuners va se jouer une autre transmission. Hank ne se contente pas de pointer qu’à New-York “les fruits frais sont cent mille fois plus courants qu’un regard frais”, ou que les mots du poète ne sont pas ceux “des profs, des journalistes ou des psys”. Hank arrache les derniers masques, les dernières illusions que pourrait avoir un “petit français” sur la beat generation.

appert,farcet,ginsberg,beat generation,corso,kerouac,Au crépuscule de la Beat Generation

Le danger pour Appert aurait été de représenter Farcet sous les traits d’un “Tintin au pays du beat”. Il n’en est rien (Moloch et la cruauté de certains destins s’invitent dès les premières planches), d’autant plus qu’Appert ose une ellipse finale où l’on voit Farcet réussir quelque chose dont Tintin est parfaitement incapable : vieillir.
Si les épisodes avec Ginsberg sont passionnants, ils pourraient rester anecdotiques sans l’éclairage intérieur que donnent sur l’esprit beat les rendez-vous avec Hank. Et Appert fait dialoguer ces différentes séquences, les fait résonner entre elles bien au-delà de ses cases… que l’énergie beat fait voler en éclat.
Précisons que cet album n’est pas réservé aux seuls initiés fans de la “bande à Kerouac” mais qu’il saura plonger le lecteur le plus novice dans le torrent du “beat” (qui n’a pas attendu la “Beat Generation” pour commencer à couler).
 
* : Editions Le Relié
** : Editions Maelström
*** : Editions La Boîte à Bulles
 

25/03/2023

Mes "Ardoises"...

Parce que je sais très bien quel(s) auteur(s) m'ont tendu la main, et à quel(s) moment(s)... Voici la contribution que l'on m'a demandée pour un nouveau site consacré à Philippe Djian.

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14/02/2023

Saint-Valentin

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pour la Saint-Valentin
j’ai essayé de me faire embaucher par des fleuristes
sans succès
ne voulant pas m’être déplacé pour rien
j’ai acheté une rose
aussi chère qu’un bouquet
quand j’ai retrouvé ma chérie
pour lui offrir
sept pétales
dix épines
elle avait le même présent à me faire
une semaine a passé
je dois constater que sa rose
se fane mieux que la mienne
oui
cette fleur qui ressemble encore
à quelque chose
est celle que je lui ai offerte
elle ne me console en rien
 
in ENGELURES (recueil réédité dans le volume ANGES PROFANES)
 

09/02/2023

Qu'est-ce que tu fais ?

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- Qu’est-ce que tu fais ?
- Je garde un œil sur elle, en permanence.
- C’est ÇA que tu appelles aimer ?
- O.K. Je garde mes deux yeux sur elle. Tout le temps.
 

04/01/2023

Rentrée littéraire de janvier

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- Alors ?
- Oui ?
- Tu l’as lu mon p’tit roman ?
- Pas eu le temps.
- Mais l’est pas long.
- Tu sais, ce début d’année est compliq…
- Pas long, j’te dis.
- Je ferai un effort.
- Parce que… C’est pas que je m’inquiète…
- Mais ?
- C’est juste que… Compte tenu du succès probable de mon roman…
- Tu me demandes quoi, encore ?
- Fais-moi penser, quand l’occasion se présentera, à ne pas trop perturber l’équilibre précaire de la chaîne du livre.
- Je ne sais pas de quoi tu parles, mais j’y songerai. Autrement…
- Je t’écoute, moi aussi.
- Redresse ta toque sur ta tête, là.
- Elle est de traviole ?
- Comment tu l’as deviné ?
 

31/10/2022

POÈME ÉCRIT… DEVINEZ QUEL JOUR 

 

Halloween partout

des deux côtés de la vitrine

Halloween dégueulé par les magasins

jusque sur les trottoirs

Halloween au beau milieu de la chaussée

pour impressionner les automobilistes

on hésite toujours avant d’écraser

la Mort trimballant sa faux

parfois même

c’est Halloween qui tient le volant

c’est la Mort qui veut se faire la Mort

et là

on n’intervient plus

on laisse faire

on suit le mouvement

les masques ne gênent plus personne

pour conduire

pour prendre un bus

pour appeler sur son portable

pour servir les plats au restaurant

pour se saouler

un type ment à sa femme

et part rejoindre sa maîtresse

habillé en diable

une scène de ménage éclate

devant une montagne de citrouilles

entre un spectre et une sorcière

et moi là-dedans ?

ma panoplie n’est pas la moins effrayante

j’avance

déguisé en écrivain chauve à lunettes

et je sais impressionner la caissière du supermarché

d’un seul mouvement de mes sourcils broussailleux

 

extrait de ANGES PROFANES