15/11/2020
Vaccin contre... quoi ?
10:30 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0)
11/11/2020
Le sujet
- Et à part ça, t'as bien une opinion.
- Sur quoi ?
- Sur le sujet.
- Peut-être. J'ai surtout un souvenir.
- Vas-y, balance....
- Oh, c'est pas grand chose. C'était les illustrations très kitsch des revues des Témoins de Jéhovah qui ont tapissé mon enfance. On y voyait le loup lécher l'agneau, en plein paradis terrestre, après le jour du jugement dernier.
- Et bien ?
- Je peux envisager le jugement dernier. Mais le loup léchant l'agneau, j'y ai jamais cru.
03:33 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : loup, brebis, terrorisme, éducation nationale, agneau
07/11/2020
Vian 100 ans
PROJECTION VIAN
ils sont nombreux à citer Vian
ainsi Ernest-Antoine Seillière
l’ex-patron des patrons
l’ex-boss du M.E.D.E.F.
intitulant son livre sur la crise financière
On n’est pas là pour se faire engueuler
ainsi l’écrivain Jean-Paul Dubois
fraîchement Goncourisé
reconnaissant sa dette envers le grand Boris
qui lui a appris à rédiger un roman
en un mois maximum
ainsi le repreneur de mon café préféré
fier de la fausse bibliothèque qui tapisse
les murs de son établissement
convaincu de voir mon quartier de la X-Rousse
se transformer d’ici peu en un
« nouveau Saint-Germain-des-Pré »
Vian ne s’en plaindra pas
Vian en a vu d’autres
Vian s’en fout
Vian est ailleurs
surtout là où on ne l’attend pas
F.H. (extrait de l'anthologie qui vient de paraître à La Passe du Vent)
17:40 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vian, la passe du vent, on n’est pas là pour se faire engueuler
02/10/2020
Si vous avez raté le début
je regarde bien le film
je regarde bien la scène du bar dans le film
je regarde bien le serveur dans la scène du bar dans le film
je regarde bien l’acteur dans le rôle du serveur dans la scène du bar dans le film
elle m’en a parlé comme de l’un de ses ex
portant le même prénom que moi en plus
je regarde
bien bien bien
cette scène
j’attends l’accident de tournage
le décrochage de l’espèce de lustre malingre
qui pendule au-dessus des tables
le pépin technique qui vous scalpe un serveur en moins de deux
un acteur en moins de trois
comme la catastrophe ne survient pas
je trouve le film nul
et m’en vais l’écrire
sur AlloCiné
ma critique pleine de ressentiments
se noiera au milieu de plein d’autres critiques pleines de ressentiments
notre jalousie fait le pont
entre le monde d’avant et celui d’après
dans le meilleur des cas
elle inspirera de mauvais films
dans lesquels joueront les ex de nos chéries
et nous serons
bien attrapés
F.H.
08:24 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0)
26/09/2020
Dans le nouveau "Teste" (+ "Matricule des Anges")
En bonne compagnie (Florentine Rey, Juliette Cortese, Marie de Quatrebarbes, Anne-Sophie Tritschler, Marija Dejanovic, Juliette Mézenc, Kenny Ozier-Lafontaine, Serge Pey, Christophe Manon, Vincent Tholomé, Lionel Lathuile...) !
Un grand merci à toute l'équipe de "Teste".
Dans le dernier "Matricule", un gros dossier consacré à François Beaune, connu il y a quelques années sur Lyon... et qui a des mots très gentils à mon endroit, dans son entretien fleuve. Et, oui, ça fait plaisir.
10:58 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : florentine rey, marie de quatrebarbes, serge pey, teste, le matricule des anges, françois beaune, anne-sophie tritschler, marija dejanovic, kenny ozier-lafontaine, juliette mézenc
08/09/2020
ACQUA IN BOCCA
Avec Judith Wiart, j'ai écrit une vingtaine de nouvelles horribles depuis le début du confinement.
En voici une (longue)...
(Vous pouvez laisser des commentaires sous cette notule)
12:02 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : wiart, nouvelle, italie
15/08/2020
Des nouvelles
Depuis le début du confinement, Judith Wiart et moi-même avons écrit ensemble une floppée de nouvelles.
Voici la première, à découvrir sur le site de la revue "N.A.W.A.".
Âme bêcheuse s'abstenir...
05:23 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (2)
16/07/2020
Même à distance
ce soir
de coupures publicitaires
de voisine pleurant à sa fenêtre
de martinets rendus saouls par l’orage qui arrive
je n’ai une nouvelle fois
pas gagné au loto
sans me plaindre de mon sort
mon téléphone vibre
un confrère m’appelle
il tient à me faire entendre le bruit de la bouteille de champagne
sabrée par ses soins
il tient à partager cela avec moi
même à distance
il vient de finir de rédiger
un gros essai sur le temps et le hasard
quelque chose dont il ne voyait pas la fin
dont il se croyait incapable
au moment de raccrocher
il a le réflexe
poli
de me demander comment ça va
pile poil
je lui réponds
(extrait d'un recueil à paraître)
07:06 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (1)
06/07/2020
PASOLINI SUR FOND D’ENNIO MORRICONE
d’un coffre rudimentaire
on sort d’extraordinaires pelisses
le générique est long
voiture des années 70
une Fiat blanche
dans le fossé
un homme blessé
supplie une femme plus jeune que lui
prête à décamper
percussions dans l’air et
rongeurs écorchés
pendus tête en bas
aux branches des arbres rachitiques
percussions deviennent
bruits de cloches
un prêtre séduisant est contraint de gravir des marches
les yeux bandés
une vieille aristo
reste cachée derrière son fauteuil
intérieur extérieur
un enfant enterre
une escalope d’homme
sous le regard impassible de Maria Callas
qui finit par prononcer quelques mots d’italien
mal doublés
tandis que des villageois masqués
courent dans la garrigue
ça n’a aucune chance de bien finir
une femme démêle
une épaisse pelote de laine écarlate
c’est comme si elle jouait avec de la barbaque
des chiens et des chasseurs traquent une mariée
jusqu’à une église de western spaghetti
et cette scène semble moins violente que la précédente
la mariée en fuite
décapite un homme au passage
la tête retrouvée dans le désert
arrêtera la meute
la freinera à tout le moins
puis ce sera un bras
une jambe
à chaque fois
le morceau sera récupéré avec soin
par les poursuivants
qui l’envelopperont dans une étoffe
tandis que la fugitive
gagnera le temps nécessaire
pour sauver sa vie
enfin c’est ce qu’elle croit
Pasolini a beau préférer les hommes
il sait que ce ne sont pas eux qui comptent le plus
message reçu cinq sur cinq
mon gars
une brune devient blonde
une blonde devient brune
une rousse se rase le crâne
une femme reste femme
pour pencher sa tête hors du lit
et zoom sur la main qui ramasse la rose tombée au sol
une sarabande d’étudiants joués par des acteurs trop âgés
passe devant la caméra
ce n’est plus du Pasolini me dit-on
qu’importe
Pasolini je le place où il me sied
et si je le veux polonais
il le sera
Frédérick Houdaer
(texte publié dans l'anthologie "Un printemps sans vie brûle" aux Editions La Passe du Vent)
11:28 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pier paolo pasolini, pasolini, ennio morricone, morricone, i ragazzi giu nel campo, daniela davoli