21/09/2022
"Angiomes" (coup de rétro)
il est historien de formation
si l’on en croit la légende qui figure
sous sa photo
dans le journal
il se fait fort de nous expliquer
le pourquoi de certaines superstitions
son analyse est censée mettre à mal
des légendes populaires
qui se perdent
dans la nuit des temps
à mieux regarder son portrait
on lit dans son regard une tristesse
incommensurable
sa veste rouge n’y peut rien changer
04:16 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : historien, angiomes, éditions la passe du vent, la passe du vent, houdaer
10/09/2022
"Anges profanes" (extrait)
nous ne sommes pas encore
dans le Vercors
je dois au préalable
boire trop de café
mettre de l’essence dans la voiture
laisser ma progéniture à mes ascendants
dans le sac
sur mes pulls
je jette un livre consacré à Gurdjieff
un autre à Léonard Cohen
dans le sac
sur mes pulls
je jette un roman qui a failli décrocher le Goncourt
un recueil de poésie qui n’a pas rapporté un centime à son auteur
dans le sac
sur mes pulls
je jette la biographie d’un homme disparu sans laisser de trace
un essai très intelligent sur un sujet indéfinissable
cela devrait suffire pour le week-end
j’interroge ma femme
quelle distance a-t-elle prévue que nous marcherions
déjà ?
10:00 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gurdjieff, cohen, goncourt, vercors, poésie, leonard cohen
07/09/2022
C'est qui, alors ?
- Oui, la blanche, la noire, la rouge…
- Je te parle pas de ça. Y’a la magie… on dira « imitative ». Et y’a la magie « contagieuse ». Les mécanismes sont pas les mêmes.
- O.K., mais le but, c’est tout de même de pécho la fille.
- T’as pas compris, Fred.…
- Qu’est-ce que j’ai pas compris, encore ?
- Ta brune…
- Ma longue brune.
- Ta longue brune…
- Ma longue brune aux yeux verts.
- Ta longue brune aux yeux verts… C’est pas toi qui l’a pécho.
- Ah, ouais ? Et c’est qui, alors ?
- C’est elle qui t’a envouté. Tu ne te souviens pas d’un moment particulier, au tout début ? Ta sylvidre a fait quelque chose d’insolite ?
- Y’a bien eu la fois où elle a glissé le 45 tours de Sardou sur la platine. « La maladie d’amour ».
- Bingo.
- Et ça relève de quelle magie ? L’imitative ou la contagieuse ?
07:23 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : magie, sardou, michel sardou, magie noire
08/06/2022
UN MARCHÉ (DE LA POÉSIE) À PARIS
œil-qui-pleure
s’assoit dans le siège 108
de la voiture 15
du TGV qui le conduit Place Saint-Sulpice
quand œil-qui-pleure arrive à Paris
c’est pour s’enterrer tout de suite
prendre le métro à même la gare
grimper dans la première rame
et là bingo
il s’assoit
re
dans un bain de langues
à côté d’une fameuse auteure à scandale
qui lit religieusement le Libé du jour
œil-qui-pleure la dévisage
sans envie
et partage avec elle
les mêmes hoquets ennuyeux
jusqu’à ce que la rame
se remplisse brutalement
d’une classe entière de lycéens
complètement bourrés
une lolita demande à œil-qui-pleure
si elle peut caresser son crâne parfaitement chauve
œil-qui-pleure refuse
elle le fait quand même
tandis qu’un jeune sosie de Joe Dassin se met à hurler
aux Champs Élyséééées
œil-qui-pleure se dit que ce n’est pas à Lyon
que l’on verrait un puceau beugler du Joe Dassin
dans le métro
pieds-qui-brûlent
se déchausse
lors de sa visite au Musée des Arts Premiers
maison des hommes
bâton de danse
ancestor figure
pieds-qui-brûlent finit par revenir
Place Saint-Sulpice
pour apprendre de la bouche d’une femme
engraved stone
skull-mask
que l’un de ses amis
n’est qu’un satyre
pieds-qui-brûlent est sommé de répondre
à la question
est-ce que ce connard PEUT ÊTRE un bon poète ?
pieds-qui-brûlent répond prudemment
ce ne serait pas le premier
et reprend un café à trois euros
il souhaite que la femme
achète l’un de ses recueils
male figure
poteaux funéraires
Sèvres-Babylone
dos-qui-fait-mal arpente les allées
serpente au milieu des stands
renvoie aux éditeurs leur absence de sourire
beaucoup de belles femmes ici
heureusement qu’il y a beaucoup de belles femmes ici
se dit dos-qui-fait-mal
la poésie n’attire pas que des enseignantes ménopausées
elle attire aussi des enseignantes non ménopausées
voilà ce que pense
dos-qui-fait-mal
en devenant vessie-qui-presse
en visitant l’algeco-pissotière
du Marché de la Poésie
vessie-qui-presse se soulage
au dessus de chiottes qui ont déjà vu passer
les queues de centaines de poètes
vessie-qui-presse en établit mentalement
une première liste
vessie-soulagée
tourne le dos aux stands pour quelques minutes
le temps de rentrer dans l’église Saint-Sulpice
d’y mater une scène de catch
entre Jacob et un ange
peinte par Delacroix
vessie-soulagée ne s’attarde pas
sous ses dents
une miette de biscuit
lui rappelle que le seul vrai dieu
qu’il ait l’habitude de prier
se nomme Speculoos
vessie-soulagée retourne aux stands
l'y attend
une nouvelle catégorie de ses lecteurs
il y avait ceux qui aiment ce qu’il écrit
ceux qui n’aiment pas ses poèmes
depuis peu
vessie-soulagée sait qu’il existe une catégorie de gens
qui éprouvent un plaisir coupable
à dévorer ses livres
c’est l’expression qu’ils emploient le plus souvent
plaisir coupable
et vessie-soulagée ne sait comment la recevoir
il espère progresser
aujourd’hui
F.H.
12:05 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : marché de la poésie, paris, place saint-sulpice
09/03/2022
B. POUR B.
le jeu de Ben Gazzara
dans le rôle de Charles Bukowski
a suscité beaucoup de critiques
quelque soit la sympathie que l’on peut avoir pour
l’acteur et sa filmographie
et Buk himself n’a pas été des plus tendres
à l’égard du film de Ferreri
au-delà des jeux d’égos
de la mauvaise foi des uns et des autres
de savoir qui-se-servait-le-plus-de-qui
et de tout ce qui a bien vieilli dans ces
Contes de la folie ordinaire
de tout ce côté théâtral digne d’un Fassbinder
je me demande sincèrement
ce qu’un acteur
aussi talentueux soit-il
peut bien comprendre à la solitude
d’un auteur
quand bien même celui-ci a fait son cabot à ses heures
pas de malentendu entre nous
j’ai plus de considération pour les bons acteurs
que pour les mauvais écrivains
mais Bukowski avait certainement pigé deux-trois trucs
que Gazzara n’a fait qu’effleurer
dans sa vie
j’ai eu l’occasion d’échanger avec un ami parisien
de Ben Gazzara
je me base sur le portrait qu’il m’en a fait
portrait qui n’avait rien d’antipathique au demeurant
mais le mec n’avait renoncé à aucun hochet
et pourquoi l’aurait-il fait d’ailleurs ?
Bukowski n’était obligé à rien
Gazzara également
tout comme Ferreri
et toi cher lecteur
toi qui attends que je te parle d’Ornella Muti en train de
se percer les joues
tu peux
toi aussi
t’autoriser bien plus
que tu ne l’imagines
F.H.
(extrait de Pile Poil)
10:52 Publié dans a.2) MES TEXTES, où je zieute des images qui bougent | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : bukowski, gazzara, ferreri, les contes de la folie ordinaire, pile poil, muti
15/01/2022
Un mien poème...
08:35 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bastille, magazine bastille, publication
30/11/2021
Traduits en espagnol !
Judith Wiart & moi-même sommes traduits ICI en espagnol (en attendant la parution de notre recueil de nouvelles -en français - en avril prochain) !
12:24 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : espagnol, traduction
27/10/2021
Lustre
11:51 Publié dans a.2) MES TEXTES, où je trouve à rire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : belmondo, farrow, détournement
02/10/2021
V.2 finie, bientôt la V.3
11:01 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : manuscrit, chantier en cours