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25/03/2023

Mes "Ardoises"...

Parce que je sais très bien quel(s) auteur(s) m'ont tendu la main, et à quel(s) moment(s)... Voici la contribution que l'on m'a demandée pour un nouveau site consacré à Philippe Djian.

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29/11/2022

"Bien sûr..."

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Bien sûr qu'ils vont compter tes adverbes, tes malgré que, et mesurer la taille de tes ellipses... c'est leur métier... Mais toi, tu n'es pas en train de te couper une robe de soirée, tu écris un livre...! Ne t'occupe pas de ce qu'on écrit sur toi, que ce soit bon ou mauvais. Evite les endroits où l'on parle des livres. N'écoute personne. Si quelqu'un se penche sur ton épaule, bondis et frappe-le au visage. Ne tiens pas de discours sur ton travail il n'y a rien à en dire. Ne te demande pas pourquoi tu écris mais pense que chacune de tes phrases pourrait être la dernière.
Laisse-le gratter à la porte, il va se fatiguer, ou veux-tu que j'aille lui parler cinq minutes....? 

 

27/01/2022

BEINEIX / DJIAN

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Alors que je m’étonnais de n’entendre ou de ne lire aucune réaction de Djian à la disparition de Beineix (peut-être est-il en train d’écrire un texte à ce sujet tandis que je tapote ces quelques mots), j’ai ré-écouté les trois heures de commentaires que le metteur en scène a laissé en bonus du DVD de « 37°2 » (des commentaires enregistrés en 2000). Beineix ne cesse, pendant ces 180 minutes riches d’anecdotes et de nostalgie – le tournage de « cette comédie qui finit mal » a été très heureux – , de louer l’écriture de Djian, de rappeler que 95% des dialogues et « toutes les voix off » sont directement tirés du roman, d’énumérer les raisons qui l’ont poussé à acheter les droits du roman (tel monologue du personnage principal, telle réplique) etc.

Extraits (sans filtre, c’est Beineix qui parle donc) :

J’essaye toujours de faire les films les plus simples possible, mais au fond, je n’y arrive pas… Maintenant, il n’y a plus qu’une seule version [de 37°2 le film] , c’est la version dite « intégrale »   que nous avons financée grâce à Canal + (le distributeur Gaumont ne jugeait pas opportun de faire cette version, il ne pensait pas que ça pouvait avoir le moindre succès… et moi j’étais persuadé du contraire et surtout je voulais rétablir le film dans sa version que j’aurais souhaité qu’il ait eue dès le départ)…

Philippe Djian, il a un rapport bizarre avec le film… Il l’aime et il le déteste… Il est pas clair avec ça. Je sais, moi, que le film… c’est le livre, mais d’une certaine façon il accepte pas l’idée de cette adaptation… mais ça a fait connaître le livre, et ça n’enlève rien au livre parce que le livre était exceptionnel… J’ai eu un coup de foudre quand je l’ai lu et je ne cherche pas un instant à évacuer le fait que c’est ce livre qui m’a suggéré ces images… C’est un fantasme d’écrivain… Ce livre ne parle que d’écriture… Pourquoi personne n’a parlé de ça ? Pourquoi personne ne s’est rendu compte de ça ? C’est vraiment une histoire qui célèbre l’écriture… 

 

21/11/2020

Un peintre, deux écrivains

Passage terrible dans “ Rencontres avec Bram Van Velde ” de Charles Juliet : 

Je lui parle d’un garçon que je connais, qui admire des écrivains et des peintres qui se situent aux antipodes, dont la démarche n’a rien de commun.

La réponse jaillit sur-le-champ :

- Ça montre combien sa tête est loin de son œil. ”

Juliet,Djian,Van Velde,peinture

Bram Van Velde = LE lien (le seul ?) entre Juliet et Djian. Tout deux lui ont consacré un livre. À ma connaissance, cela n’a jamais été souligné par les critiques.

 

15/04/2020

"Voyages" ?

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« J’en vois. Prendre des notes est une espèce de maladie. Certains sont de vrais frénétiques. Mais ça n’a jamais rien donné de très remarquable – cette impression de refroidi, de vieux chewing-gums entre des mains hésitantes. Les choses doivent remonter d’elles-même, mériter leur place au grand jour. J’ai arrêté mes carnets pour cette raison. On ne peut valablement écrire que dans un sentiment de fragilité absolue. Et sans doute sauter dans un avion permet-il encore de récolter quelques détails subsidiaires, mais le plus gros doit être fait avant, quand on ne sait pas encore très bien où l’on va, que tout reste dans l’ombre, que tout est encore gratuit.

(…) Plus tard, la fiction s’impose naturellement. »

 

 

29/09/2017

MAUDIT MANèGE

- Toi, au moins, tu es observateur... ça ne m'étonne pas que t'écrives des romans... (...) Mais tu as l'air d'oublier une chose. Ma femme s'est BARREE avec un marchand de voitures. Ma fille se BARRE avec un marchand de voitures. Tu ne trouves pas qu'ils en font un peu trop, ces gars-là ?...

Je reconnaissais que c'était dur à avaler. Je ne savais pas s'il méritait un tel coup du sort, mais je pensais pour ma part qu'il valait toute la profession à lui tout seul et même beaucoup plus que ça. Henri était un fabuleux écrivain, sûrement un des meilleurs de tous, mais il faut se lever de bonne heure aujourd'hui pour se vendre un bouquin de poèmes, la plupart des gens ne savent pas que ça existe encore. (...) Je n'étais rien à côté de lui. Heureusement, il y avait une justice et mes bouquins rapportaient assez de fric pour nous deux.

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