27/10/2025
"L'aventure..."
J'écoutais, à moitié ravi, cette discussion qui m'ennuyait. Depuis que le chirurgien de marine fréquentait assidûment notre toit, l'aventure me harcelait comme une fille coquette un jeune niais de belle figure. Je reconstruisais notre hôte dans sa vie passée. Je l'imaginais à bord des grands vaisseaux célèbres et j'entendais sa voix, qui me dominait, prodiguer les encouragements d'usage aux matelots blessés. J'essayais toujours, quelques fois vainement, de le ramener vers ce passé haut en couleur. Il donnait parfois dans mon piège et s'émerveillait des images qu'il déroulait au coin du feu. Mais il concluait toujours comme mon père que l'aventure était une duperie, plus exactement une rêverie particulière, et que les professions qui paraissaient les mieux faites pour la retenir étaient les premières à la réduire à néant.
"L'aventure, disait-il, c'est un divertissement spirituel pour des commis de bureau ou des adolescents trop choyés par leurs parents."
20:43 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mac orlan, pierre mac orlan, l'ancre de miséricorde
22/10/2025
Le 22 octobre...
Le 22 octobre 1984, Henri Michaux était incinéré au Père Lachaise. Du monde à la cérémonie (ce n'était pas l'enterrement de L-F.Céline), des amis, des peintres, des éditeurs... mais AUCUN ECRIVAIN présent sur les lieux (excepté son ami Cioran avec lequel il avait tant ri !).
21:55 Publié dans Ephéméride | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michaux, céline, cioran, enterrement
17/10/2025
"Ton stylo..."
08:49 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0)
13/10/2025
Remise à niveau (english) #195
07:41 Publié dans où je zieute des images qui bougent | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : english, les ailes du désir, wim wenders, wenders, peter falk, bruno ganz
12/10/2025
"Les anges..."
09:08 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ludmila oulitskaïa, oulitskaia, le livre des anges, sophie benech, gallimard
06/10/2025
Cliffod D. Simak
04:38 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : simak, clifford d.simak, science-fiction
04/10/2025
Résurrection de ma chaîne Youtube
18:34 Publié dans a.1) MES LIVRES | Lien permanent | Commentaires (0)
02/10/2025
Recevoir la réponse négative d'un éditeur...
03:06 Publié dans où mon taux d'adrénaline augmente | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ed wood, johnny deep, tim burton, éditeur
01/10/2025
"Il est arrivé devant ma porte une nuit..."
Il est arrivé devant ma porte une nuit, mouillé, maigre, blessé et terrifié : un chat blanc, louche, sans queue. Je l’ai fait entrer, je lui ai donné à manger… et il est resté.
Il a fini par me faire confiance, jusqu’au jour où un ami a monté la rampe du garage… et l’a renversé.
J’ai emmené ce qu’il restait de lui chez le vétérinaire, qui m’a dit : « Il n’a pas beaucoup de chances… donne-lui ces comprimés… sa colonne est brisée ; elle l’était déjà avant, mais d’une manière ou d’une autre, elle s’était ressoudée. S’il survit, il ne marchera Jamais. Regardez ces radios : on lui a tiré dessus, là, voyez ? Les plombs sont encore là… Et autrefois, il avait une queue, mais quelqu’un la lui a coupée… »
Je suis rentré avec le chat. C’était un été brûlant, l’un des plus chauds depuis des décennies. Je l’ai installé sur le carrelage frais de la salle de bain. Je lui donnais de l’eau et ses médicaments, il ne mangeait pas, ne touchait même pas à l’eau. Alors je trempais mon doigt dedans pour lui humidifier la bouche.
Et je lui parlais. Je ne le quittais pas. Je passais des heures dans la salle de bain à lui parler doucement, à le toucher avec délicatesse. Il me regardait de ses yeux clairs, bleus et louches. Et les jours ont passé.
Un jour, il a bougé : il s’est traîné en avant avec ses pattes avant, les arrière ne répondaient pas. Il a réussi à atteindre la litière, à s’y hisser tant bien que mal. C’était comme si une trompette sonnait la victoire, dans la salle de bain et dans toute la ville.
Je me suis vu en lui. Moi aussi, j’en avais bavé — pas autant, mais assez quand même.
Et puis, un matin, il s’est levé. Il a tenu debout, est retombé, m’a regardé.
« Tu peux le faire », je lui ai dit.
Il a continué, tombait, se relevait, jusqu’à ce qu’enfin, il fasse quelques pas. Il titubait comme un ivrogne ; ses pattes arrière refusaient d’obéir, il retombait, se reposait… puis recommençait.
Tu connais la suite : aujourd’hui il va mieux que jamais — toujours louche, presque édenté, mais il a retrouvé sa grâce. Et ce regard… ce regard n’a jamais disparu.
Et parfois, on m’invite à des interviews. On veut m’entendre parler de la vie, de la littérature. Alors je suis un peu ivre, je prends dans mes bras mon chat louche, criblé de plombs, écrasé et sans queue, et je leur dis :
« Regardez, regardez ça ! »
Mais ils ne comprennent pas. Ils disent des trucs comme :
04:40 Publié dans Boussole | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bukowski, charles bukowski, chat
























