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09/12/2025

Séance de rattrapage

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MICKEY 17 de Bong Joon-ho (sorti quatre ans après Parasite)

J’ai souvenir que, devant ce film, la critique avait fait la moue (sans lui nier ses évidentes qualités).
Comment ? Le palmé et oscarisé Bong Joon-ho retournait à ses premières amours, à la S-F ? N’avait-il pas compris qu’à un certain degré de reconnaissance internationale, on cessait de filmer des vaisseaux spatiaux en plein vol (même si celui du film est garé sur le plancher des vaches pendant toute l’histoire), ou des troupeaux de bestioles improbables courant à la surface d’une planète hostile ?
Mais Bong Joon-ho aime raconter des histoires. Il aime les films de genre. Et celui qu’il nous propose là est aussi touchant (Robert Pattinson chaplinesque à un point rarement vu tant il subit de tout son corps la société du futur) que généreux et parfaitement maîtrisé dans sa forme. Et cette fois, je n’ai pas eu l’impression que Bong Joon-ho s’auto-censurait pour faire son film américain.
Ce film ne vous fera pas aimer l’espace (de la merde, pour le réalisateur), ni la vie à bord d’un vaisseau (un enfer)... mais peut-être bien l’être humain au final. Au moins quelques êtres humains. Au moins un.

 

25/11/2025

"Combien de temps ?"

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Pierre prit le temps de venir frôler les pare-chocs arrière d'une Mercedes qui roulait au pas tout comme les autres véhicules, puis gratta pensivement sa courte barbe rousse.
- Redis-le moi... Tu es resté combien de temps absent de Lyon ?
- Sept mois.
- Alors, imagine que ce sont sept années - ou soixante-dix, peut-être bien. Beaucoup de choses ont changé. Oh ! Ces changements devaient être en gestation avant ton départ, mais comme moi tu n'as pas dû y prêter attention... Plus une seule voiture ne passe sous Fourvière, mon vieux. Le tunnel existe toujours, bien sûr, mais il est fermé à la circulation - il me semble bien avoir lu quelque part qu'il était question d'y installer le musée de la protohistoire.
- Comment traverse-t-on Lyon, alors ?
- On ne traverse plus Lyon.
 
Dominique Douay, La fin des temps, et après
 

06/10/2025

Cliffod D. Simak

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Les étoiles erraient seules dans l'espace, se disait Enoch. La distance à laquelle elles se trouvaient, ce qu'elles étaient, pourquoi elles existaient, il n'en savait rien. C'était un autre monde - non, il faisait erreur : de nombreux autres mondes. Il y avait là-bas des peuples, sans doute de maintes sortes, un par étoile, peut-être. Et l'un de ces individus assis dans sa cuisine attendait que la cafetière bouille, que les oeufs et le jambon finissent de frire.
- Mais pourquoi avait-il demandé. Pourquoi ?
- Parce que nous aimons voyager, avait répondu Ulysses. Il nous faut un relais ici. Nous voulons faire de votre maison une station, et de vous, son gardien."
 
Au carrefour des étoiles de Clifford D.Simak (nouvelle traduction signée Pierre-Paul Durastanti)
 

24/09/2025

"Pourquoi..."

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Jogging le long de la plage havraise. Je croise plusieurs couples repliant-démontant leur cabane, le coeur lourd. Le ciel est chargé et sublime. Un pur chaos d'équinoxe. Et, je ne sais pas pourquoi, me reviennent ces quelques lignes lues récemment dans ce remarquable ouvrage (lignes qui trouvent un écho dans les statuts d'amis auteurs sur facebook évoquant la réalité des chiffres dans le paysage éditorial hexagonal) :
 
"Si vous prêtez une oreille attentive à ce qui se passe outre-Atlantique, vous le savez. Là-bas, les écrivains écrivent. Et ils le font jusqu'au bout : Asimov, Herbert, K.Dick (...) ont emmené leur machine à écrire dans la tombe...
(...) Quand une nouvelle génération d'écrivains prend son envol, aux Etats-Unis elle n'est pas seule face aux lecteurs, ni déjà un peu oubliée, grâce à des éditions régulières. Une bonne partie des auteurs des générations précédente (...) est toujours là - toujours active. Les connexions, les filiations s'établissent naturellement entre les anciens et les nouveaux. Les écoles sont durables (à tout le moins, peuvent l'être). (...)
Pourquoi certains écrivains révélés par les pulps dans les années trente continuèrent-ils d'écrire ? Parce que c'est leur boulot. Parce qu'ils gagnent leur vie avec ça.
Pourquoi en France les auteurs même importants s'effacent-ils au bout d'un moment ? Parce que ce n'est pas un boulot et qu'il est excessivement difficile de gagner sa vie en écrivant à plein temps, dans le marché contraint de l'imaginaire en francophonie."
 

23/01/2025

Lecture d'insomnie

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Une anthologie concoctée par Jacques Chambon autour du thème « le voyage dans le temps », l'un des plus beaux champs de manœuvre que la S.F. se soit jamais proposé.
Tous les auteurs ne font pas le choix du spectaculaire. Certains vont parfois tellement loin dans l’intime que leur histoire peut faire songer à… une nouvelle (revisitée) de Carver.
Les paradoxes poético-temporels abondent.
Le plaisir de retrouver quelques auteurs comme Silverberg, la joie d’en découvrir certain-e-s (ex : Kit Reed).
 

05/12/2023

Nina Allan

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Maree songea aux cités jumelles de Rigan et Seneca, honteusement détruite par le feu pendant la première semaine de la dernière guerre. La veille du bombardement, les habitants de ces villes s'étaient promenés dans les rues et bousculés dans les bars, et avaient mis la table comme tous les soirs, dans une ignorance innocente ou coupable de ce qui allait se passer.
Tout cela était absurde, évidemment, et il n'y avait pas d'envahisseurs extraterrestres. Les aliens, ce n'était qu'un jeu. Un jeu pour une nuit d'été, quand la lune est pleine et qu'on ne doute jamais qu'il y aura un lendemain.
 
 

18/07/2023

Quand tu as passé la nuit...

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... à chercher des idées de scènes pour enrichir un chantier d'écriture en cours...

 

12/04/2020

(Re)lecture de saison

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Il y eut sur la terre un moment, improbable avec le recul et en réalité bien bref au regard de l'histoire humaine, l'espace d'un clin d'œil plutôt qu'un moment, où il était possible de gagner sa vie uniquement en photographiant et en interviewant des gens connus. Sept ans avant la fin du monde, Jeevan Chaudhary décrocha une interview avec Arthur Leander.

Emily St. John Mandel

 

15/06/2019

Please, call me David Selig

- Tu es un petit garçon intelligent, lui dit le psychiatre. Je ne crains pas de tout gâcher en te le disant, parce que tu le sais déjà. Que voudrais-tu faire quand tu seras grand ?

- Rien.

- Rien ?

- Je veux seulement jouer et lire beaucoup de livres et nager.

- Mais comment gagneras-tu ta vie ?

- Je prendrai de l’argent aux gens quand j’en aurai besoin.

- J’espère que tu me diras ton secret quand tu en auras trouvé le moyen, fit le Dr.Hittner.

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