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15/04/2021

Quels films ?

Mon variant anglais n'excuse pas tout...
En début de semaine, j’ai fait quelque chose d'extrême. J’ai visionné une comédie française. Un navet récent. La brochette d’acteurs principaux n’était pas en cause. Mais l’absence de rythme, la faiblesse de l’écriture (personnages et leur évolution, dialogues, tout…), pas une once de cinéma dans ce film... Une honte.
J’en viens à ce dont je voulais parler. Dans cette bouse filmée (Le bonheur des uns…) était dépeint le monde merveilleux de l’édition, la sacro-sainte « chaîne du livre », etc. C’était bien évidemment caricatural (et même pas drôle)… et je me suis demandé quel film m’avait déjà montré ce micro-univers que je connais depuis une vingtaine d’années.
De mémoire, j’ai retrouvé « La discrète » (où est dépeint un milieu de l’édition aussi parisien que très traditionnel, en voie de disparition) et « Genius » (biopic académique… qui a le mérite d’être consacré au travail commun d’un auteur et d’un éditeur incroyables : Thomas Wolfe & Maxwell Perkins).

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Donc, voici ma question, ami(e)s cinéphiles : quel film vous a montré le milieu de l’édition de façon un tant soit peu crédible ?

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30/09/2009

BARDAMU CHEZ LES ELFES

jaworski.jpg

Il était une fois un genre littéraire aussi mésestimé en France que l’Héroïc-Fantasy. Dans ce domaine (comme dans celui de la S-F), on pouvait compter sur les éditions des « Moutons électriques » pour nous faire rattraper le temps perdu. Gageons qu’avec ce « GAGNER LA GUERRE », premier roman de Jean-Philippe Jaworski, la barre a été placée très haut.

Soit Benvenuto Gesufal, assassin émérite de la Guilde des Chuchoteurs de son état, maître espion de son Excellence le Podestat de la République de Ciudalia en sus. Voilà notre (anti) héros qui ne trouve rien de mieux à faire que de… vomir, dès la première page. La navigation maritime ne lui profite pas. « Beauté des horizons changeant et souffle du grand large ? Foutaises ! La mer, c’est votre cuite la plus calamiteuse, en pire et sans l’ivresse. » Une pareille entrée en matière est pour le moins inusitée en Héroïc-Fantasy. Jaworski sait donner le ton. Son style à la crudité très travaillée ne tombe jamais dans l’exercice de style médiéval. Pour les besoins de l’ouvrage, Jaworski n’a pas hésité à élaborer un argot original.

Pour résumer, le personnage de Benvenuto Gesufal est une sorte de Ferdinand Bardamu plongé en pleine « Tolkiennerie » (on songe aussi au Capitaine Alatriste, la plume de Jaworski égalant largement celle de Pérez-Reverte). Les complots politiques sont de règle, dans un monde « imaginé » extrêmement crédible. La République de Ciudalia ? On songe autant à Florence qu’à Venise. Le livre s’ouvre d’ailleurs sur un extrait du « Prince » de Machiavel !

« Gagner la guerre », grâce à son univers riche et cohérent (ni débauche de magie ni anachronisme facile, une gouaille qui fait mouche entre deux adresses au lecteur), convaincra les réfractaires au genre « Héroïc-Fantasy » et surprendra les aficionados de Tolkien (ou mieux, de Gene Wolfe).

Frédérick Houdaer

 

« Gagner la guerre »

de Jean-Philippe Jaworski

Les Moutons Électriques Éditeurs

688 p., 28€

ISBN 978 2 915793 64 2