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05/02/2013

Philippe Puigserver

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Je viens d'apprendre le décès de mon ami Philippe Puigserver. Il était l'auteur du dernier roman que j'ai sorti aux éditions A plus d'un titre... et il était bien plus que cela. Je n'oublierai pas les souvenirs qui se rattachent au travail commun mené sur ce texte. Je n'oublierai pas sa générosité et sa confiance. J'écris mon plus mauvais texte pour l'occasion, et je m'en fous.

Philippe, c'est monstrueux comme tu nous manques déjà.

 

puigserver,gelato al sole,à charge,à plus d'un titre

 

 

10/11/2011

Directeur de la collection "Poésie" aux ÉDITIONS du PÉDALO IVRE

Rupture, ralentissement, accélération...

Quand j'ai quitté mes fonctions de directeur de la collection "A charge" aux "Édition A plus d'un titre", j'ai effectué ce que Miller appelle un "lancé dans le noir". J'ai lâché mon trapèze sans être sûr d'attraper le moindre bout de corde... Je savais juste que je voulais construire quelque chose "du côté de la poésie", comme un prolongement du "Cabaret Poétique".

 

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Je vous épargne les détails... Toujours est-il que Jean-Marc Luquet, qui s'occupait de l'excellente (et très sérieuse) collection "La ligne d'horizon" toujours chez "A plus d'un titre"... créée sa propre maison d'édition "LE PÉDALO IVRE". Le nom est bien évidemment un clin d'oeil au Sieur Rimb' mais surtout à François Partant.

Et J-M Luquet m'a proposé de m'occuper d'une collection "Poésie"... qui s'appellera (attention, idée géniale dont je revendique la paternité) la collection Poésie des éditions Le Pédalo Ivre.

Bientôt, sur ce blog, plus de précisions sur cette collection Poésie.

A signaler, dès ce week-end, le colloque "Sortir de l'industrialisme" qui se tient sur Lyon et dans lequel "LE PÉDALO IVRE" est déjà partie prenante.

 

Le pédalo ivre, sortir de l'industrialisme

 

04/09/2011

Trois ans de travail en un lien...

... ICI.

“ Paradoxalement, écrire c’est faire que le monde vienne s’engouffrer en soi-même, alors que l’aventure de l’édition représente fatalement un mouvement inverse, mais non contraire, par lequel on va soi-même au monde. Je considère écrire et éditer ou faire éditer comme une seule et même action. ”

 

“ Il n’y a pas d’école d’édition, pas plus qu’il n’y a d’école de profondeur. ”

 

Dominique de Roux

 

 

citations extraites de cette merveille de livre (que je ne recommanderais pas à n'importe qui) :

 

de roux,il faut partir

 

25/05/2011

Hélène Dassavray signera "LE DIMANCHE, JE M'APPELLE OLIVIER"...

... son deuxième livre paru dans la collection "A charge", aux éditions A PLUS D'UN TITRE, le jeudi 26 mai dès 17h00 à la librairie Au bonheur des Ogres  (4, Quai Pêcherie 69001 LYON).

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Plus d'infos sur mon Facebook. 

 

19/04/2010

SHOPPING ! BANG BANG !

Le cinquième roman paru dans la collection "A charge", aux éditions "A PLUS D'UN TITRE". Les auteurs : Jean-Marc Flahaut et Daniel Labedan.

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Martin Osplakh eut son bac à onze ans
élabora un moteur à hydrogène à treize
et sortit diplômé de Berkeley six ans plus tard

malgré les conditions avantageuses
il refusa toutes les propositions de poste
et créa une structure de conseil personnalisé
dans la galerie commerciale du ShamSupercenter
juste à côté de son domicile

le siège social de l'entreprise était un banc
dans le hall central
les prestations étaient gratuites
mais les dons acceptés

son premier client se présenta
avec un masque de Woody Woodpecker
et dit
je préfère ne pas révéler mon identité
appelez-moi Mosley

d'accord Mosley répondit Martin Osplakh
détendez-vous
je vous sens sous pression

18/12/2009

Une critique de "ROCOCO TOKYOÏTE"

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« L’auteur n’a jamais, en aucun sens, photographié le Japon. Ce serait plutôt le contraire : le Japon l’a étoilé d’éclairs multiples, ou mieux encore : le Japon l’a mis en situation d’écriture. »

 

Cette mise en garde de Roland Barthes (L’Empire des Signes), Clément Bulle pourrait la reprendre à son compte pour son Rococo Tokyoïte – mais on arrêtera là la recherche de points communs. En effet, ce Rococo n’a rien du bovarysme sophistiqué, fantasmatique et projectif de l’essai de Barthes. Nous sommes plutôt de l’autre côté du miroir : la satire, la parodie, le rire désacralisateur propres au romancier sont omniprésents et quel appel d’air ! « Quand ça va mal, ça vous arrive de pisser dans le ciboire ? » Si non, il serait bon d’y songer.

 

Rococo Tokyoïte : tout est dans le titre, démarqué de Huysmans et de son Rococo japonais. On peut anticiper qu’il ne s’agira pas d’une fiction minimaliste, d’une écriture blanche constipée… Rococo ? Irrégularité, goût de la gratuité, de l’illusion, de la démesure, de l’exubérance… « Se désenclaver l’homoncule », écrit Clément Bulle. Bien. Et peut-être aussi, pour être complet, un petit tableau des vanités ? Vous exagérez, M. Bulle !

 

22 chapitres, très courts, aux titres tantôt descriptifs, tantôt allusifs, recourant régulièrement au calembour (on pense à Jarry) viennent découper l’intrigue de ce roman qui, après un démarrage dans un cadre réaliste, le fait rapidement éclater pour parodier les codes du roman d’espionnage, flirtant parfois avec le fantastique (une femme robotisée anthropophage fera une apparition remarquable), dans un crescendo ininterrompu. Au programme : « de l’action, du sang, des yens et de la lutte des classes » ! Maoïstes (dont une jeune fille avide d’action qui semble sortie de Pierrot le Fou), continuateurs de Mishima, professeur libidineux, militaire mélancolique, ambassadeur roublard, otaku, émule auvergnat d’Arman, pseudo-marxiste cocaïnomane, épouse aux pieds qui puent, neuro-chirugien aristo au look de professeur Choron : voilà, en gros, les beaux spécimens que vous pourrez trouver dans Rococo, saisis sur le vif et pas forcément dans ce qu’ils ont de plus reluisant. Le roman d’espionnage a toujours évolué dans le monde du secret ; ici, fidèle à sa façon au genre parodié, Bulle sonde les ridicules, les bassesses, les vices cachés, les pédanteries, les présomptions de tout ce joli microcosme tokyoïte, dans un anti-réalisme qui fait penser à la démarche du Dostoïevski de Bobok (sortir du réalisme frontal pour mieux tourner en dérision). La satire, donc. En l’occurrence, celle de certains expatriés fiers des petits portraits de l’aube de leur « Tokyo secret », des otakus rêvant de Japon (une tendresse secrète de l’auteur n’est pas à exclure), des nostalgiques de « la propagande par les faits », des oligarques louches : vitesse, précision des portraits qui évoquent un cardinal de Retz qui aurait lu Verheggen. Salutaire décapage, « pas bon pour l’office de tourisme », là où les écrits sur Tokyo nous ont plutôt habitué à la longue période lyrique idéalisante et inoffensive. Nous sommes en présence d’un feu de joie, réservant au lecteur de nombreuses réjouissances. Tout le monde y passe : aucune positivité ne surplombe le récit et c’est tant mieux. Le narrateur en profite pour déployer un style proliférant, télescopant les registres (il y a quelque chose du « populo-lacanien » TXTien dans cette façon d’allier, souvent dans une même phrase, références érudites ou triviales – de Baudelaire à Jean Ferrat, obscénités, archaïsmes, argot, calembours idiots, vocabulaire scientifique, notations psychologiques). Rococo Tokyoïte fait le vide par excès de moyens ; un excès garant d’un plaisir de lecture dont les romanciers auraient tort de se priver. Un vrai bukkake textuel que ce Rococo, une pinte de foutre romanesque – faisant écho à celle que Raâl-Gilles Bran balance en pleine face du malsain comte Kobayashi !

 

Mais n’oublions pas que Rococo commence par la citation d’un extrait de Demain je meurs de Christian Prigent, c’est-à-dire le Prigent qui écrit : « j’aime de plus en plus ce que le roman (au moins la narration) permet de brasser du temps complexe de nos vies intimes et des foudres de l’Histoire ». Et sans que cela soit contradictoire un seul instant avec la sophistication formaliste, ce Rococo se montre attentif au réel; pensons à cet émouvant « avant-goût de Kaori » (deuxième chapitre) qui évoque les conséquences du vieillissement de la population, de la désespérance de vie, du système de retraite lamentable (« un boulot pour vieux au Japon, tenir un bâton fluo genre Dark Vador à la sortie des parkings  »)… En passant, Rococo diagnostique également les intentions véritables de la « civilisation du cul » (Godard) : « Faire de Derlorieux un grand dépendant, d’abord qu’Ayano l’émoustille, vernis et toilette (Jean lui apprendrait la danse du ventre en rudiments, reste des samedis soirs chez la fille Gomez) ; puis que le militaire en bave, du satin aperçu par l’échancrure : « Cette peau, cette peau ». Tout serait dans l’art du port du kimono, ménager entre plis ouvertures. […] Quelques jours de ce traitement, Jean le mènerait à la baguette. A fendre en trois morceaux ». Aussi : nous sommes ici au Japon, pays qui a selon Kojève réalisé « la fin de l’Histoire », ou qui, sans aller jusque là, voudrait nous en persuader. Ce que Bulle radiographie, en romancier, c’est non pas cette collision entre l’intime et l’accélération historique dont parle Prigent, mais plutôt son enlisement dans l’absence d’événements, leur « grève » comme dirait Baudrillard, cet ennui profond né d’un temps qui voudrait passer pour cyclique, fermant les possibles, particulièrement sensible au Japon. Voilà donc les personnages de ce Rococo Tokyoïte oeuvrant pour ressuciter la négativité historique, les affrontements idéologiques, l’événement et tout ça par dégoût de l’ennui : on se doute que leurs efforts seront grotesques. Rococo Tokyoïte énonce une aporie : nous n’avons le choix qu’entre la contradiction (risible, motivée par des secrets pitoyables) et l’ennui. Dans cette débâcle comique (qui convoque le burlesque, la farce, l’humour noir, l’ironie, la potacherie) se dessine en creux le Japon d’aujourd’hui, se rêvant uniforme, univoque, ancré dans une harmonie bien protégée des soubresauts de l’Histoire. Il faut insister : avec le rire (et non pas « derrière le rire », « au-delà du rire »), avec ce recours à la fiction parodique, Rococo Tokyoïte arrive à transmettre au lecteur un effet de vérité qui n’appartient qu’au roman.

 

Tout cela dans un récit qui se lit d’une traite (le marque-page offert avec le livre ne sert pas à grand chose), d’un humour irrésistible, où l’effort au style ne nuit jamais une seule fois au plaisir immédiat… Tout le monde ne peut pas en dire autant ! Et où malgré le ridicule profond des personnages, on arrive à se sentir concernés par leurs péripéties, à vouloir en connaître la suite, à suspendre temporairement l’incrédulité (pourtant fortement sollicitée par un récit qui empêche toute adhésion naïve) : manière de rappeler que dans les meilleurs cas, la parodie se confond avec la quintessence.

        

« Dis-moi qui tu es. »

-On m’appelle Yuko. Je viens de Zappotero. Mon père était berger. Ma mère handicapée. Sous le charme d’un français, je me suis fiancée. J’ai pris masque et tuba quand il s’est fait assassiner ; retour en sous-marin finalement décidé.

-Tu bosses pour les services japonais ?

-Chargée de vous suivre. On n’aime pas les étrangers à forte moustache.

« Priorité : l’étrangler. » Ce qu’on m’a demandé.

-Charmant. Alors dorée navré tu vas m’aider maintenant ; finie bronzette et perspective strangul’. Nettoie ton crâne et fais place nette. J’vais rien moins qu’te reprogrammer.

-Mes veines sont en peau de truie. Et mon vrai nom Sachiko.

-Je l’avais deviné.

Il la renverse et lui fout sa langue.

 

Julien Bielka

17/12/2009

"ROCOCO TOKYOÏTE" de Clément Bulle

Le quatrième titre de la collection "A charge" (dont je m'occupe) aux éditions A plus d'un titre.

 

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A suivre...

 

07/12/2009

En attendant Clément Bulle

Ma façon à moi d'annoncer qu'il va être très prochainement question, sur ce blog, de "ROCOCO TOKYOÏTE", le roman de Clément Bulle paru aux Editions "A plus d'un titre", collection "A charge".

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Autrement, deux nouveaux articles sur "AUX VENTS" de Marc Pellacoeur, toujours aux Editions "A plus d'un titre", l'un signé Caroline de Benedetti et l'autre Eric Dejaeger.

12/07/2009

Un article du "Magazine des livres"

Un article publié dans le numéro de juin du « Magazine des livres » (et aucun copinage là-dessous !) où il est question de « Aux vents ! » de Marc Pellacœur, le troisième livre que j’ai fait publier :

 

« UN OVNI DE BELLE ENVERGURE

Étrange nom pour une maison d’édition, pour commencer. À plus d’un titre ! Où vont-ils chercher tout ça ?! Et renseignement pris, c’est un libraire à Lyon, quai de la Pêcherie, qui se serait lancé dans l’édition. Ô pauvre libraire ! Ô regrets ! Ô cartons !

Et puis non, stop ! Respect ! Arrêtons-nous un instant, je vous prie. D’abord, cet éditeur a eu le culot de publier une totale inconnue, Hélène Dassavray, qui avec LES RUINES DE LA FUTURE MAISON, tout petit roman court et bien troussé, m’avait impressionné. Le voilà qui récidive en plus vaste, grand, grave et grouillant de vie : Marc Pellacœur fait irruption dans le champ déjà bien labouré des lettres de la France. Pellacœur surgit, et c’est énorme. On a dû sentir la bourrasque jusqu’à Montréal, à Bruxelles, à Bangui, partout où la francophonie se répand en lamentations en compulsant les sublimes ouvrages de nos écrivains les plus connus.

Pellacœur (dont j’ignore tout) est sans doute un garçon qui a contemplé l’humanité depuis quelque temps : « De tous ceux que la fermeture des arènes à chrétiens et l’éloignement momentané des salles de torture ont obligés à se retourner contre les animaux pour continuer à jouir, le pêcheur à la ligne est le plus malin. Placide de la chose criminelle, il a choisi de tourmenter un animal situé au plus bas dans l’échelle compassionnelle. » Son personnage principal, Max, a de mauvaises fréquentations : un gorille tout en muscles, Joseph, qui a voulu récupérer de l’argent auprès d’un brave mécanicien, Mustapha, lequel en est mort, comme ça, sans prévenir. L’épouvantable caractère de ce Joseph, son racisme, sa bêtise atroce, sont évoqués par l’auteur avec une vigueur si terrible que l’on croirait qu’un Louis-Ferdinand Céline est revenu nous tourmenter. Xénophobie, poésie folle, personnages crapoteux et englués  dans leur humanité défaillante, tout nous rappelle le fameux Voyage : mais Pellacœur, malin, a senti l’écueil, et par moments il nous donne à voir de la beauté, de la tendresse, un amour que Céline avait peut-être évité ou manqué. Rencontre de Joseph avec son petit garçon qu’il ne voit jamais : « Ils se lovaient l’un dans l’autre à effacer les guerres. Une invention du monde qu’ils portaient, du profond de leur oubli, et dont il aurait fallu capturer l’évanescence pour en faire provision. Le père doucement s’osait d’un toucher, l’enfant lui répondait d’un appui. »

Max cherche du travail et, comme il n’en veut pas, il en trouve. L’horreur absolue ! (…) Univers dérisoire et pitoyable, qui rappelle les westerns que Max a vus, enfant, avec un père facteur et ivrogne, qui « avait distillé avec son foie la presque totalité de la production vinicole de la région ». Que Max ait mal tourné, qu’il ait volé, joué au poker, passé du temps avec des péripapéticiennes, ça ne nous étonnera guère, on lui pardonne, à l’écouter quand il parle de sa danseuse préférée, la Puce, une gamine qui veut lui offrir de la joie : « La joie ne me gênait pas, je la trouvais rare, c’était tout, et pas là où il fallait. Un monde qui n’aurait été rien que du miel, j’aurais plongé dedans. Seulement il en était loin de ce doux. Quelques flaques pour barboter par-ci par-là pour barboter, rien de plus. »

Oh, on ne vous racontera pas la suite, que vous ayez davantage envie de connaître Joseph, la Puce, la Boulange, de repérer les bizarreries lexicales, les fautes grammaticales (« de façon à ce que… »), les passions verticales. Pellacœur à l’enthousiasme d’un Frédéric Dard, la force d’un Céline, la philosophie d’un Raymond Lulle et la rigueur d’un Vaneigem. Déniché par l’animateur d’un « branloir pérenne » sur Internet, Frédérick Houdaer, qui anime la collection « À charge » et doit se frotter les mains, Marc Pellacœur nous apparaît comme un OVNI de belle envergure. Tout bien pesé, ça fait un bout de temps que je n’avais pas repéré pareil écrivain. »

Bertrand du Chambon

« Le magazine des livres », juin 2009