24/10/2016
Peut-être...
peut-être allais-je connaître
une intense expérience spirituelle
allongé sur le fauteuil du dentiste
à l’instar de Ron Hubbard
à la veille de créer sa secte
et de glaner plein de sous
au lieu de cela
le dentiste a posé la main sur mon épaule
et m’a dit
il va falloir que l’on s’occupe sérieusement
de votre couverture sociale
F.Houdaer
00:00 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : dentiste
22/10/2016
Bigre...
00:00 Publié dans a.2) MES TEXTES, oreillettes, planches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : katia bouchoueva, bouchoueva, houdaer, cerumen
02/10/2016
HEXAGONIE 2015
lendemain d’attentat
le mot d’ordre est lancé
allumez des bougies à vos fenêtres
en signe de solidarité avec les victimes
et gare à ne pas vous brûler avec la cire chaude
à moins que vous aimiez cela !
dans mon quartier de bobos
une fenêtre sur quatre est illuminée
puis
je vais dans la banlieue où je travaille de nuit
j’y tourne en voiture une heure durant
sans trouver la moindre lumière aux fenêtres
machinalement j’allume une cigarette
pas une bougie
mais une cigarette
je me brûle avec
par pure maladresse
F.Houdaer
09:58 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (2)
24/09/2016
N’Y ÊTRE POUR RIEN
cet homme politique très célèbre
me parle de X
sa dernière rencontre marquante
une femme très gentille
qui s’est LAVÉE
il a l’air tellement sûr de lui
que je n’ose mettre en doute son affirmation
enfin
tu vois de qui je veux parler
il me tutoie
et cela ne m’étonne guère
je sais être en train de rêver
j’ai envie de l’interroger sur le suicide qu’on lui prête
au bord d’un canal
il me coupe
l’herbe sous le pied
et m’avoue que ses origines fort modestes
son parcours d’autodidacte
jusqu’au fauteuil de premier ministre
tout ça
certains ne le lui ont jamais pardonné
jamais l’un de mes songes
n’a autant mérité le qualificatif de
rêve lucide
F.Houdaer
05:32 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rêve, bérégovoy
13/09/2016
POÈME PRESQUE ENGAGé
d’ordinaire
je crains la foule
mais aujourd’hui
au milieu d’elle
sur ce boulevard marseillais grand ouvert
marchant vers la plage où doit se tenir le meeting
le vent et le sel font ce qu’ils veulent
avec mon crâne
avec ma peau
avec la peau des jolies femmes que je repère
en cherchant bien
nous arrivons sur le lieu du rassemblement
mi-herbeux
mi-sablesque
règne un esprit
bon enfant comme on dit
l’ambiance est familiale
comme on dit encore
et je m’ennuie déjà
tous les types autour de moi
ont du ventre
et parlent de révolution
ils se servent de trois sortes d’affiches différentes
pour enlaidir l’endroit
seuls les drapeaux rouges conservent une certaine allure
je tombe sur une libraire de Lyon
qui vient pleurnicher sur mon épaule
au sujet d’une subvention qu’on lui aurait versée
et qu’on lui réclamerait à présent
contrairement à elle
je ne suis pas descendu en car
mais dans la voiture d’un ami
qui passait la musique de Gurdjieff en boucle
dans son auto-radio
que cela plaise ou non à son gamin
assis à mes côtés
un autre fait remarquable concernant mon chauffeur
nous partageons les mêmes goûts en matière de femmes
les noms de Françoise Dorleac et de Monica Vitti
et de pleins d’autres actrices italiennes
ont été prononcés des dizaines de fois
dans l’habitacle
à présent
ce sont d’autres noms qui sont répétés dans les haut-parleurs
j’essaye de me rendre plus réceptif
au jeu des éléments autour de moi
qu’à ces mots d’ordre répétés
ces ré-sis-tan-ces-ré-sis-tan-ces
ri-di-cu-les-ri-di-cu-les
j’applaudis à un discours
que je ne suis pas sûr d’approuver
sur tous les points
même s’il me semble remarquable
que l’orateur cite Homère
et sa mer violette
je ne suis qu’à quelques mètres de celle-ci
je dois faire attention
il est rare que je la mentionne dans un poème
saurai-je éviter les clichés dont on l’affuble si volontiers ?
quelques années passent
je relis les trente premières lignes de ce texte ni fait ni à faire
l’homme politique dont il est question un peu plus haut
n’a pas disparu de la scène politique
même s’il doit en rabattre aujourd’hui
la révolution qu’il appelait de ses vœux
n’est pas survenue
pour le reste
certaines évolutions de la société
trahisons politiques
et autres coups-fourrés des médias
sont loin de lui avoir donné tort
quoi qu’il arrive
il aura au moins eu le mérite de citer Homère au micro
un jour de 2012
sur une plage Marseillaise
F.Houdaer
07:43 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (1)
14/08/2016
APPELEZ CELA COMME VOUS VOULEZ
j’écris de la poésie
parce que le dé en a décidé ainsi
nulle référence à Mallarmé dans cette remarque
j’ai numéroté mes différents chantiers d’écriture
j’ai attribué le 1 à mon roman en cours
le 2 à l’essai sur Corbière que l’on m’a commandé
le 3 à mon journal
le 4 à la poésie
le 5 à la mise à jour de mon blog
le 6 à ma correspondance
j’ai lancé le dé qui ne me quitte jamais
un joli dé en buis
j’ai obtenu un 4
et je vous offre ce poème
F.Houdaer
06:15 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : dé
21/07/2016
CHEZ ZUCKERBERG
sur les photos de l’évènement
auquel j’ai participé
j’apparais vieilli
et gonflé au niveau du visage
ma belle chemise avec son imprimé fougère
ne peut plus rien pour moi
je suis entouré de jolies filles
elles ont toutes l’air de porter un prénom
qui commence ou finit par la lettre « a »
j’effectue un zoom sur l’une d’elles
et compte le nombre de grains de beauté sur ses épaules
après
je me recouche
F.Houdaer
10:56 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0)
13/04/2016
G.
quand j’étais petit
passait souvent à la télévision
un magicien avec un fort accent portugais
dont la spécialité
était de rater et de réussir tout à la fois les tours
qu’il proposait
si on lui demandait de faire apparaître un lapin
sous un couvre-chef
il ne parvenait à en faire sortir
qu’une ou deux colombes
si on lui réclamait des colombes
c’était une souris qui émergeait de nulle part
au milieu d’un tour de cartes
je pense souvent à cet homme
qui devait travailler en amont
chacun de ses ratages
quand je commence à écrire un poème
j’attends qu’un drôle d’accent me rattrape
moi aussi
et je néglige les mini-crottes
qui roulent jusqu’au fond de mes manches
F.Houdaer
extrait de "PARDON MY FRENCH", à paraître en juin (pour le Marché de la Poésie Place Saint-Sulpice) aux Editions Les Carnets du Dessert de Lune
07:14 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (3)
09/03/2016
LUNDI DERNIER (un mauvais poème mais un bon reportage municipal)
sous les lambris d’un hôtel de ville de province
le poète va chercher son prix
se fend d’un discours
dans lequel il dit « merci à la drogue »
sans oublier de saluer d’autres auteurs
tout aussi intoxiqués que lui
les notables présents ne mouftent pas
ils sont trop forts
ou ils sont morts
08:18 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : thomas vinau