10/09/2022
"Anges profanes" (extrait)
nous ne sommes pas encore
dans le Vercors
je dois au préalable
boire trop de café
mettre de l’essence dans la voiture
laisser ma progéniture à mes ascendants
dans le sac
sur mes pulls
je jette un livre consacré à Gurdjieff
un autre à Léonard Cohen
dans le sac
sur mes pulls
je jette un roman qui a failli décrocher le Goncourt
un recueil de poésie qui n’a pas rapporté un centime à son auteur
dans le sac
sur mes pulls
je jette la biographie d’un homme disparu sans laisser de trace
un essai très intelligent sur un sujet indéfinissable
cela devrait suffire pour le week-end
j’interroge ma femme
quelle distance a-t-elle prévue que nous marcherions
déjà ?
10:00 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gurdjieff, cohen, goncourt, vercors, poésie, leonard cohen
22/02/2022
Dixit Leonard
06:11 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : leonard cohen, cohen, there is a war, apocalypse now
08/03/2021
Biscuits
07:30 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moore, gurdjieff reconsidered, gurdjieff, lipsey, cohen, leonard cohen, skolimowski
17/09/2020
"le culot, diras-tu"
Je pense que je vais te tenir pour
responsable de ma mort
mais je ne te connais pas
assez bien
sinon
nous serions maintenant mariés
Pour apprécier pleinement
(et je te promets
que c’est possible)
il n’est pas suffisant de lire
entre les lignes
ça c’est un jeu d’enfants
nous n’avons pas tant d’affection
pour les enfants
Un jour
tu prendras ce livre
comme
pour la première fois
et tu te diras :
j’ignore comment le type
a réussi son coup
Une ligne après l’autre
s’élève de ma fâcheuse situation
le culot, diras-tu
le putain de culot
Et ragaillardie par
ton indifférence
à ce sujet
sans parler
de toute la question du
passé
Tu te rappelleras
combien tu fus bonne avec moi
combien je fus bon avec toi
Et debout en quelque
lieu dominant
comme une fenêtre ou une falaise
tu apprécieras
pleinement
Leonard Cohen (trad. Nicolas Richard)
18:44 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cohen, leonard cohen, nicolas richard, 37°2 le matin
12/09/2020
45 minutes consacrées à un jeune poète sans le moindre avenir
04:12 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cohen, leonard cohen
01/11/2019
Toussaint
Qu'est-ce qu'un Saint ?
Un saint c'est quelqu'un qui a atteint une lointaine possibilité humaine.
Il est impossible de dire ce qu'est cette possibilité. Je pense que ça a quelque chose à voir avec l'énergie de l'amour.
Le contact avec cette énergie aboutit à une sorte d'équilibre dans le chaos de l'existence.
Un saint ne dissout pas le chaos ; s'il le faisait, le monde aurait changé depuis longtemps. Je ne pense pas qu'un saint dissolve le chaos même pour lui, parce qu'il y a quelque chose d'arrogant et de guerrier dans l'idée d'un homme mettant de l'ordre dans l'univers.
C'est une sorte d'équilibre qui fait sa gloire. Il glisse sur les congères comme un ski échappé. Sa course est une caresse de la colline. Sa trace est un dessin de la neige à un instant particulier de son rapport avec le vent et le rocher.
Quelque chose en lui aime tant le monde qu'il s'abandonne aux lois de la gravitation et du hasard.
Loin de voler avec les anges, il trace avec la fidélité d'une aiguille de sismographe l'état du paysage solide et sanglant.
Sa maison est dangereuse et limitée, mais il est chez lui dans le monde.
Il peut aimer la forme des êtres humains, les formes belles et sinueuses du coeur.
C'est bien d'avoir de tels hommes parmi nous, de tels monstres d'amour qui rétablissent l'équilibre.
Leonard Cohen, Les perdants magnifiques, 1966
05:43 Publié dans Boussole | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cohen, leonard cohen, saint, tousssaint
14/01/2019
MAGIE DU COUPLE
l’alpiniste escalade la montagne
quand il rejoint sa copine au camp de base
il lui parle de ce à quoi il a goûté là-haut
de cette réalité profonde
évanouie comme un rêve
depuis qu’il est redescendu
sa copine en bonne scientifique
ne trouve à lui parler que de l’hypoxie
rabaisse son expérience à une forme d’ivresse des hauteurs
facilement explicable
ils se disputent
fort
très fort
ils se réconcilient autour d’une bonne raclette
et d’une bouteille de bergeron
au son d’une avalanche
05:09 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : avalanche, alpinisme, leonard cohen, cohen
30/12/2018
Chère lectrice & lecteur de ce blog...
23:51 Publié dans Boussole | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 2019, leonard cohen, cohen
26/08/2018
"... l'une des rares occasions..."
« La guerre est merveilleuse. Ils ne l’éradiqueront jamais. C’est l’une des rares occasions dans lesquelles les gens peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes. Il y a une telle économie de gestes, de mouvements ; chaque geste est précis, chaque effort est porté à son maximum. Personne ne glande. Chaque homme est responsable de son frère. Il y a ce sens de la communauté, de la famille, de la fraternité, du dévouement. On peut sentir des choses tout bonnement impossibles à ressentir dans la vie urbaine moderne. C’est très impressionnant. »
Leonard Cohen (1973, pendant la guerre de Kippour)
08:16 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : leonard cohen, cohen, kippour, guerre