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29/12/2015

"Le dernier loup-garou"

« Un livre magnifique, plein de suspense. Un hurlement d'indignation, brutal et lunatique. Un roman haletant, sexy, sanglant, accouché dans l'horreur pour donner naissance à quelque chose d'entièrement neuf, de fascinant et majestueux. »

Nick Cave

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Finir l'année avec le meilleur "roman de genre" que j'ai lu en 2015 (par quel miracle l'ai-je ouvert, ai-je enjambé son titre niais ?)...

Ridley Scott a acheté les droits de ce livre. il ne risque pas de porter à l'écran le quart de son contenu (terriblement sexuel). Surtout à notre époque où Twilight a remplacé "Entretien avec un vampire". Et Duncan (également auteur de "Moi, Lucifer"), c'est autre chose que du Anne Rice !

Trois parties dans ce roman : "Va où tu veux, meurs où tu dois", "Baisetuemange" et "Le mois le plus cruel".

Malgré un abus des rebondissements vers la fin, un livre bien plus  excitant et profond que ce que nous propose... la littérature blanche de cette dernière rentrée littéraire, par exemple.

J'apprends, en bouclant cette notule, qu'il s'agit du premier tome d'une trilogie. Je reconnais hésiter avant de lire la suite.

 

 

 

23/10/2015

C’est quoi, la Poésie ? C’est ÇA, Ducon ! (# 1 : Guillevic)

 

Avec Drieu la Rochelle en guest-star (ça va encore énerver)...

 

16/10/2015

Howard

« En règle générale, les hommes civilisés sont plus malpolis que les sauvages car ils savent qu’ils peuvent se montrer grossiers sans se faire fendre le crâne pour autant. »

Robert E.Howard

 

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« J’ai reçu une longue lettre de Lovecraft. Ce mec en a vraiment dans le cerveau. Il commence par dire que la plupart de mes arguments ont l’air logique et qu’il est sur le point de se ranger à mes opinions – et juste derrière il aligne trois ou quatre pages bien serrées dans lesquelles il réduit pratiquement toutes mes théories à zéro. Je ne lui arrive pas à la cheville… »

Robert E.Howard

 

"Le Guide Howard" de Patrice Louinet

Editions Actu SF, collection Les 3 souhaits

29/09/2015

ECHEC DE LA POLITIQUE DE PROHIBITION

" A plusieurs reprises, le gouvernement de ce pays, animé des meilleures intentions du monde et d'un idéal progressiste, a voulu interdire la mort. Peine perdue. Les gens continuaient de mourir, en cachette, et dans de très mauvaises conditions sanitaires. " 

 

Jean-Jacques Nuel, "Billets d'absence"

 

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25/09/2015

Hyvernaud

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« Je ne me moquerai pas de ce garçon roux, volubile et maladroit qui m’a donné ce matin un cahier bleu en me demandant de jeter un regard sur ça. Ça, c’est une vingtaine de poèmes qu’il a écrits ici. Surtout, que je lui dise sincèrement ce que j’en pense, sans complaisance. Il en a assez des compliments automatiques qu’on lui fait d’habitude (si souvent ?).

Je feuillette le cahier. Honnêtes descriptions de paysages bretons, avec rochers, phares, genêts et ajoncs. Paysanneries sentimentales : le promis et sa promise, la veste neuve et la coiffe du dimanche. Méditations sur la vie, sur la mort. Poèmes d’amour, surtout, avec caresses et tendresses, de l’azur, de la pureté, des cheveux blonds et des mains douces.

C’est pâle, c’est fade, c’est niais. On reconnaît des voix trop connues : celle du vieil Hugo, celle de Verlaine, celle –hélas- d’Albert Samain. Et dans ce pauvre écho, elles paraissent bien misérables.

Mais je ne veux pas me moquer de lui. Bien que cela m’agace de ne trouver que des mièvreries chez cet homme qui a traversé la guerre et la prison. Ces choses-là, quand même, auraient dû le délivrer des romances et des pastiches, tirer de lui autre chose que des chansons d’automne, des complaintes d’amour et des peintures consciencieuses de décors pour cartes postales.

Il faut croire que ces expériences violentes que nous vivons ne servent exactement à rien, puisqu’on peut en sortir inchangé, serein, avec au cœur les mêmes sentiments de tout repos, et aux lèvres la même bonne chanson, la sempiternelle chanson qu’on eût murmurée pendant toute une existence  d’immobilité et de quiétude bourgeoise. »

 

 Georges Hyvernaud, « Carnets d’oflag »

 

02/09/2015

Et, tout de suite, ça a une autre gueule

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31/08/2015

"Venus d'ailleurs" de Paola Pigani

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Remarquée comme poète et nouvelliste (son recueil « Concertina » aux éditions du Rocher est lauréat du prix Prométhée), Paola Pigani a publié assez tardivement son premier roman voilà deux ans, chez Liana Lévi. Bien lui en a pris, puisque « N’ENTRE PAS DANS MON ÂME AVEC TES CHAUSSURES » - ce « roman vrai » de l’internement des Manouches en Charente - a remporté un vrai succès public et critique (ainsi que six prix littéraires).

Loin de nous offrir un nouveau récit historique et rural, elle nous revient aujourd’hui avec un roman aussi contemporain qu’urbain. Lyon en est – bien plus qu’un décor ou une toile de fond – l’un des personnages principaux. Une cité qui n’a plus grand-chose de commun avec celle décrite par Béraud dans sa « Gerbe d’or », ni même avec celle dépeinte par Belletto dans ses faux polars torturés du début des années 80.

Paola Pigani est la première auteure à parler du Lyon de ce début du XXIème siècle, à nous offrir la vue en coupe d’une « métropole régionale à prétention européenne » en pleine transformation.

Qui est Mirko, le personnage principal de « Venus d’ailleurs » ? Quelqu’un « avec des mains qui travaillent malgré leurs deux doigts manquant » comme il nous apparaît dans la première scène ? Ses collègues se nomment Kevin, José, Moktar ou Coto (pour « Cotorep »). Tous pointent comme intérimaires sur des chantiers (la ville n’en manque pas).

Mirko vient du Kosovo. Tout comme sa sœur Simona. Il est passé « de file humaine en file humaine » jusqu’à arriver entre Rhône et Saône en ces débuts d’années 2000.

« Le passeur travaillait sous un faux nom, Aldo. Presque élégant, presque sympathique, il leur avait proposé différents forfaits, à payer en lires bien sûr. Aldo maîtrisait parfaitement l’italien et le français et il s’adressait à eux en albanais. C’était un frère, disait-il, engagé dans ce business par compassion et conviction. Il parlait trop, sa pomme d’Adam palpitait sans cesse. Simona regardait le cuir de ses chaussures briller comme un mensonge. »

Mirko marche dans Lyon. « Place Bellecour, le roi est seul. Cette image le fait sourire ». Mirko mâche Lyon à chaque foulée. Morceau par morceau. Particulièrement dans « ces zones où les murs écaillés cachent mille messages codés ». Des messages, il en tagguera à son tour.

Quant à sa sœur Simona… Elle « garde les mots en bouche » pour mieux faire sienne la langue française, même quand ces mots sont « niveau de vie moyen, traitement préventif, signe ostentatoire religieux ».

« Elle roule sa voix sur cette nouvelle langue. Elle l’aime. Elle la crache. Elle la chante avec toute la hargne qui l’habite. C’est une histoire tendre et nerveuse qui lui coûte du temps. Simona s’en fiche. »

Des locaux de l’Alliance Française à un bazar discount du quartier de la Guillotière, de la Friperie Mistigriff (où des clientes en viennent aux mains en se traitant mutuellement « d’arabe » ou de « fille de l’est ») au chantier du futur hôpital Mermoz, d’une épicerie Dia à la friche RVI (« au cœur d’un quartier bâtard, sans âme, fendu par l’avenue Lacassagne où s’engouffre toujours un vent sournois »), l’auteure suit ses personnages tout le long d’un véritable jeu de l’oie, sans jamais perdre son lecteur. Jusqu’aux lisières de la ville où « la solitude est presque facile ».  

Dans « Venus d’ailleurs », on franchit à l’aube l’enceinte de l’hôpital Edouard-Herriot dont les bâtiments « rappellent ceux de l’Albanie d’Enver Hodja », on récupère du cuivre à la Rize, on picore des sachets de pistaches, on réécrit une lettre de candidature au Monoprix de la rue de la République, on taggue le mur de la prison de Montluc, on perfectionne son français en mémorisant les chansons diffusées par Chérie FM…

Le monde lyonnais que décrit P.Pigani est… le monde. Le monde tout entier déversé entre Saône et Rhône. L’auteure le dépeint, sans angélisme mais avec bienveillance. Pigani aime ses personnages, ce qui ne signifie pas qu’elle les épargne, bien au contraire… Pourtant, on ne relèvera pas chez elle de goût particulier pour le drame – voire de fascination pour la violence - comme c’est le cas de Jacques Audiard dans son dernier film où il est également question du parcours complexe d’un réfugié. Paola Pigani n’a nul besoin de faire couler le sang de ses personnages pour les faire exister.

 

« VENUS D’AILLEURS » de Paola Pigani

180p., 17€

Editions Liana Levi

 

Site de l'auteure : http://paolapigani.hautetfort.com/

 

Précision : dans cet article, seuls les passages entre guillemets ET en italiques sont extraits du livre de P.Pigani

 

21/08/2015

Pré-rentrée littéraire

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04/08/2015

UNE POMME ET DES POIRES

 

Perdre son ego ne signifie pas perdre sa vie, rassurez-vous, braves gens.

 

N’avoir plus d’ego n’entraîne pas inexorablement qu’on vous piétine la gueule, croyez-moi sur parole.

 

Des individus venus d’Orient, les bouddhistes, affirment que l’ego n’est rien du tout, du pipi de chat…

 

Ils sont dangereux… Si on les prend au sérieux, on est dans la merde… D’ailleurs, ils ont un défaut, ils ont des yeux bridés…

 

Si vous me dites que vous étudiez Spinoza, Kant , Hegel ou Heidegger, c’est bien, c’est sérieux, nous sommes entre nous, mais si vous me parlez de bouddhisme, laissez-moi rigoler…

 

C’est une simple mode, qui passera comme toutes les modes…

 

Nous avons une pomme et nous en sommes fiers, notre but est de la faire reluire, elle est inoxydable, c’est du béton, elle va devenir imputrescible, admirable et célèbre, nous réussirons, elle brillera jusqu’à la nuit des temps…

 

Voici un très beau poème descendu d’une étoile, Véga…

 

C’est un poème de ma pomme…

 

 

 

Alfonso Jimenez, « On ignore l’heure du train », éd. Gros textes