22/03/2017
"Le simple fait de tracer de nouveaux itinéraires..."
Il faudrait s’effacer, disparaître une bonne fois pour toutes. Pas question de suicide, ici, évidemment. Non, s’en aller. Je ne sais pas si « s’en aller » est le mot juste. La distance géographique n’est pas nécessaire, pas forcément. Pour commencer, habiter dans un autre quartier, si la ville est assez grande ; cela suffirait, au moins dans un premier temps. Il y aurait un nouvel appartement, une nouvelle maison, un autre jardin, une autre vue sur les toits, les arbres, le clocher des églises…
Le simple fait de tracer de nouveaux itinéraires me rendrait presque invisible, ce qui serait un bon début. La forme de la ville changerait, les visages croisés également. Il faudrait jouer avec les horaires aussi, ne plus sortir aux mêmes heures. Cela pourrait satisfaire un moment cet impérieux besoin d’être ailleurs et autrement.
Ne prévenir personne, ne pas faire de grandes annonces, éviter le pathos.
Jérôme Leroy, « Un peu tard dans la saison »
08:04 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jérôme leroy, un peu tard dans la saison, éditions la table ronde
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