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17/05/2023

"Il y allait..."

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Parfois, on lui parlait d'une région où on ne lapidait pas les nymphes.
Il y allait, il en revenait.
Il coloriait de gris un nouveau canton, un nouveau département, un nouveau pays sur le planisphère de son bureau.
On se moquait de lui.
Tant de voyages pour rien.
 
Jérôme Leroy, Le Petit Nulle Part, Aérolithe Editions
 

06/02/2023

Jérôme Leroy a lu "CHEZ ELLE"

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Ce qui me plait beaucoup dans "Chez elle" (..) c'est qu'il se passe au bord de la mer, dans une grande ville portuaire. Vous me direz que pas mal de romans se passent au bord de la mer dans une grande ville portuaire mais la question n'est pas là, la question est de savoir rendre une certaine qualité de l'air, un reflet sur la mer, une odeur salée sur une serviette qui sèche.
On connaissait le Houdaer poète, le Houdaer satiriste dans "Armaguédon Strip", on connaissait moins le Houdaer paysagiste. L'animal doit s'attendrir avec l'âge, il se voit sans doute désormais sur un quai, à peindre des tableaux avec volontairement trop de ciel dedans, comme chez Boudin.
Mais d'autres choses m'ont plu assez vite dans "Chez elle", un de ces titres qu'on regrette de n'avoir pas trouvé avant. Ce qui m'a plu, c'est cette histoire d'amour entre un homme et une femme qui ont parfaitement compris, vu leur âge, que ce serait la dernière. Ou bien, que si quelque chose devait venir par la suite, ce ne serait plus tout à fait de l'amour.
Il y a un peu de sexe pour le prouver, dans le roman de Houdaer, et plus généralement quelque chose de charnel, de sensuel qui signe les relations amoureuses à leur commencement, quand tout donne envie de jouer la bête à deux dos. L'avantage, et "Chez elle" le montre très bien, des hommes et des femmes qui se rencontrent tard dans leur vie, c'est qu'ils gagnent du temps sur ce plan-là : ils connaissent les corps, le leur, celui des autres, ils évitent aisément les maladresses rédhibitoires.
Ce temps gagné, les amants l'utilisent à leur gré. "Chez elle" raconte comment Clarisse, une romancière de cinquante piges ou presque, qui a eu sa petite heure de gloire mais se retrouve plutôt dans les bacs à solde, décide de montrer à Jam, son amoureux récent, la ville où elle a grandi, la ville natale, ce port qui à mon avis est inspiré par le Havre, une cité qui est stalinienne sous la pluie mais d'une pureté utopique au soleil.
On est hors saison, le temps change dix fois par jour mais c'est frais et allègre, lumineux. On se baigne, on constate que les villes, hélas, changent plus vite que le coeur d'un mortel, que le petit toboggan n'est plus là, et tant d'autres choses.
C'est Jam qui raconte. Une narration à la deuxième personne. Exercice dangereux si on ne s'appelle pas Apollinaire dans Zone ou Butor dans la Modification. Houdaer s'en tire bien, d'autant que d'une certaine manière, "Chez elle" est l'histoire d'une modification. Celle de Clarisse. On ne vous en dira pas plus, sinon que cette impression de dépaysement , de radicale étrangeté, si bien rendue par Jam, cette sensation d'être à la fois dans une autre dimension et une autre époque, à suivre cette femme aimée dans les méandres de sa vie passée sur fond d'écume et de galets, elle est fondée.
"Chez elle", dieu merci, n'est pas un roman de poète. Je veux dire n'est pas un roman poétique au sens où le Houdaer poète abuserait de la métaphore. Parce que le Houdaer poète sait que s'il y a quelque chose de commun entre un bon poème et un bon roman, ce n'est pas dans les thèmes, le vocabulaire, la forme, c'est dans la manière de faire un pas de côté, de trouver un nouvel angle de tir.
A ce titre, Houdaer a fait mouche. Parfaitement.

Jérôme Leroy

17/11/2022

Pas King ou Carver... King ET Carver.

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" Ce que j'aime beaucoup chez Stephen King, parmi tant d'autres choses, c'est que c'est un écrivain qui lit. Il est rare, dans un de ses livres, qu'il n'y ait pas un personnage qui se goinfre de romans, de nouvelles, ou même de poésie, et parfois assez pointue. La bibliothèque, en général dans la petite ville vue comme une utopie communautaire, est le lieu d'apprentissage par excellence, avec des mages intercesseurs, les bibliothécaires, qui ont en charge la transmission, valeur éminemment kingienne.
Beaucoup d'éditeurs, dans la littérature de genre, notamment, vous déconseillent formellement de parler de littérature, voire de faire d'un écrivain un personnage. Parce que la manière dont ils se représentent le lecteur d'une littérature du genre bankable, c'est quelqu'un qui ne veut pas se prendre la tête.
On lui conseille aussi d'ailleurs, à l'écrivain, de ne pas parler non plus de politique, par exemple. Politique et littérature, voilà des repoussoirs qui vous empêchent d'atteindre des centaines de milliers de lecteurs parce que vous êtes un salopard d'élitiste qui va empêcher de vendre des palettes.
C'est amusant, parce que s'il y a mépris de classe, c'est bien chez les éditeurs en question et les écrivains qui se soumettent à ce diktat: ça donne en France des livres assez étranges, et faux-culs, où le sujet est éminemment politique mais est traité façon Candice Renoir, c'est à dire de manière a-politique, c'est à dire de droite. Ca n' empêche pas de faire de grosses ventes, mais à mon avis ça n'a aucun goût, voire pour les meilleurs la saveur malsaine et désagréablement addictive de la junk food et des aliments ultra-transformés.
Stephen King, lui, a toujours fait le contraire. Il est de plus en plus politique (mise en cause assez maligne du trumpisme sur son propre terrain) mais surtout il a a utilisé des écrivains comme personnages principaux dans la moitié de ses romans, au moins (Misery, La part des Ténèbres) et comme personnages secondaires dans la moitié des autres.
Et son dernier, Billy Summers, un très grand cru, est carrément un roman noir de stricte observance qui est aussi une réflexion sur les pouvoirs du roman, sur les limites de l'autofiction, sur le rapport de la réalité et du réalisme, tout ça en vous faisant vibrer grâce à un suspense autour de la dernière mission d'un tueur et d'une chasse à l'homme, avant d'avoir les yeux mouillés tant l'histoire d'amour est poignante.
Bref, après Billy Summers, pour me sevrer en douceur, je lis les nouvelles du Bazar des mauvais rêves et dès la seconde nouvelle, -King dit pour chacune un petit mot introducteur- il raconte sa découverte de Carver. Ray Carver. Je ne vais pas prendre de comparaisons contemporaines, j'ai passé l'âge de me fâcher mais disons, dans les années 70, c'est comme si vous aviez appris que Gérard de Villiers lisait André Hardellet et que sur cinq pages de Mourir pour Zanzibar, les scènes de sexe étaient un démarquage de Lourdes, lentes.
Et pourtant, voilà ce que je lis sous la plume de King: "Car bien que je sois un lecteur omnivore, j'étais par je ne sais quel mystère passé à côté de Carver. Une grande lacune pour un écrivain entré sur la scène littéraire approximativement au même moment que Carver. Quoi qu'il en soit, je fus époustouflé par la clarté du style de Carver et par la magnifique tension de sa prose."
Bref, King est ce contre-exemple magnifique à l'alternative artificielle, notamment dans la littérature de genre, entre efficacité narrative et références littéraires, entre gigantesques tirages et œuvre nobélisable. Au contraire même, puisque dans Billy Summers, l'une se nourrit des autres et réciproquement.
Et c'est ainsi que Stephen King, non seulement est un bon camarade et un vrai passeur mais en plus est un grand, un très grand écrivain."
 
Jérôme Leroy (sur Facebook)
 

10/08/2022

Tous ensemble, tous...

En ce début août, Jérôme Leroy partage un extrait de mes Anges profanes dans Causeur !

Autrement.... n'oublions pas que nous sommes tous dans le même bain.

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14/03/2021

Les placements de produits, quelle honte

On sait comment et pourquoi Ferrari, Cartier et autre Hugo Boss apparaissent dans tel ou tel blockbuster.

On sait moins que le phénomène touche la littérature la plus intègre.

Ainsi, dans le dernier ouvrage de Jérôme Leroy, « Vivonne », où il est question d’un écrivain nommé Adrien Vivonne justement, voici ce qu’on peut lire en dernière page, dans la bibliographie imaginaire de ce personnage !

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On ne visualise que trop bien la mallette pleine de billets de Monopoly filée par Le Pédalo Ivre à l’auteur du « Bloc » et de « Un peu tard dans la saison » ».

Une honte, vous disais-je…

 

08/01/2021

Parutions imminentes

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Le nouveau Jérôme Leroy. C'est pas rien. Et comme on a bien l'intention que cette année ne ressemble pas à la précédente...

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Que voulez-vous? Il n'est pas à la mode, et peu de cinéastes ont aussi peu cherché à plaire. De son vivant, il a été qualifié entre autres de féministe, de misogyne, d'atroce, de dégueulasse, de génie, de sublime. J'ai trouvé cela fascinant, quelqu'un qui dérange autant, cultissime pour les uns, inconnu pour les autres. On a besoin d'œuvres qui osent l'âpreté, le grincement, l'humour cruel. Qui nous font réfléchir. Et c'est pourquoi je trouve très important de (re)découvrir Ferreri.
Un homme amoureux de son porte-clé? Une femme à barbe veut fonder un foyer ? Un homme élever un petit singe? Que fait le dernier couple sur terre? Un homme qui veut calculer combien d'air peut entrer dans un ballon? Quatre amis veulent se suicider? Que faire en cas d'amour fou?
C'est le cinéma de Marco Ferreri, qui disait "Le cinéma ne sert à rien" - le titre que j'ai donné, par provocation est-il besoin de le rappeler, à mon livre qui sort aujourd'hui en librairies - on sait bien, surtout de nos jours, que sans le cinéma et l'art en général on ne vit pas assez.
La couverture est rose fluo, kinky pinky (on vous racontera, les débats furent houleux), et on y voit le sublime duo Deneuve-Mastroianni, dans LIZA, un film écrit par Marco Ferreri et Jean-Claude Carrière d'après le roman de l'immense Ennio Flaiano.
(PS/ Vous n'avez pas besoin d'avoir tout vu pour lire le livre, le point de départ est cette méconnaissance, justement!)
Gabriela Trujillo
 

 

 

17/12/2019

"Les poètes que nous aimons sont des héros de roman noir"

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Il y a trois ans, Jérôme Leroy et moi nous enfermions pendant trois jours dans un hôtel nantais (rien de sexuel), sur l’invitation de l'association "Fondu au noir" et la Maison de la Poésie… de Nantes. Nous avons commis ces LITANIES SANGLANTES ("Les poètes que nous aimons sont des héros de roman noir".). Les avons partagées sur scène. Avons été enregistrés (ce que j’ignorais, c’est Jean-Baptiste Cabaud qui vient de m’envoyer le lien de la vidéo).

 

Poésie & polar - Lecture à deux voix, de Jérôme Leroy et Frédérick Houdaer from Maison de la Poésie Nantes on Vimeo.

03/04/2019

Réédition (plus que) bienvenue

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- "Le cimetière des plaisirs" de Jérôme Leroy, c'est un peu comme "Simetierre" de Stephen King ?
- Pas vraiment, non.
- Et... C'est bien ?
- Oh, OUI !
- Ca fait du bien ? Sa lecture fait du bien ?
- Pas que. Du bien et du mal. Un grand bouquin. On se demande presque comment on a tenu aussi longtemps avant qu'il soit réédité.

 

19/03/2019

De retour à Lyon...

... une belle surprise dans ma boîte aux lettres !

jérôme leroy

jérôme leroy

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