16/08/2025
Soluto
Cela fait longtemps que je n’avais pas lu un roman de plus de 500 pages aussi rapidement.
Fluidité de la narration, précision de la phrase (j’allais écrire “du trait”). Car les qualités de l’auteur Soluto sont celles du dessinateur et du peintre du même nom (voir son blog) : d’abord et avant tout un oeil, une capacité à rendre au plus juste, à restituer l’essentiel d’une situation, deux-trois personnages à l’instant T dans un lieu donné, sans surcharge psychologisante… Tout étant dans le détail.
Mais dans ce premier roman, Soluto va plus loin que de croquer des scènes, il les prolonge, il les fait résonner, il les fait s’articuler ensemble au point d’obtenir une machinerie infernale. Il raconte. Quoi ? La désintégration d’une famille. Puisque dans toute bonne narration, chaque acte a des conséquences, parfois inattendues. Souvent cruelles.
Soluto ne porte jamais de jugement moral sur ses personnages. Leurs fautes ne sont pas si gigantesques que cela, et pourtant… Chéri-Bibi prononcerait sa fameuse formule Fatalitas, Gurdjieff évoquerait l’horreur de la situation. Soluto, lui, jamais n’appuie sa narration. Simplement, il va jusqu’au bout de chacun de ses personnages. Personne n’en sort évidemment indemne.
Le style (le jeu) de Soluto ? Son refus des lourdeurs le rapproche d’un Simenon ou, plus proche de nous, d’un Pascal Garnier, m’a-t-il semblé.
Hâte de lire les nouvelles de ce même Soluto, publiées aux Editions Le Dilettante.
Soluto, Redites-moi des choses tendres, Editions du Rocher.
06:06 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : soluto, dites-moi des choses tendres, editions du rocher, le dilettante, éditions le dilettante, chéri-bibi, gurdjieff
Écrire un commentaire