22/08/2017
Remise à niveau (english) #73
" One part of the brain attacks another,
seven parts attack nine parts,
then the war begins to subside
from lack of ammunition,
but out there I know the mules are bringing
fresh supplies from over the mountain. "
" Une partie du cerveau en attaque une autre,
sept à l'assaut de neuf,
puis la guerre vient à s'essouffler
faute de ravitaillement,
mais je sais que par-dessus les montagnes là-bas
les mules apportent d'autres munitions."
Jim Harrison, "L'éclipse de lune de Davenport" (éd. La Table Ronde, trad. de Jean-Luc Pilingre)
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15/08/2017
Valéry # 2
L’histoire des Lettres est aussi l’histoire des moyens d’existence de ceux qui ont pratiqué l’art d’écrire « à travers les âges ». On y trouve toutes les solutions possibles du problème de vivre en dépit de l’esprit qu’on a : la flatterie, la louange des grands, des riches ou du peuple ; la mendicité ; l’escroquerie ; le vol à main armée ; l’exploitation des femmes ; l’extorsion de fonds sous menace ; l’exercice de professions quelconques, auxquelles on dérobe le temps de songer et d’écrire. (…)
En somme, Homère mendiait ; Virgile avec Horace flattaient ; Villon pillait ; l’Arétin savait bien des choses… Sous Louis XIV, on vise aux pensions. Que de parasites sous Louis XV ! Balzac s’épuise en faillites savantes. Lamartine quête. Verlaine vit d’expédients et d’aumônes.
Paul Valéry
06:03 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : valery, paul valéry, homère, virgile, villon, balzac, lamartine, verlaine
12/08/2017
Valery # 1
« Ce poète est bizarre qui ne se sent pas, ou plus, du tout poète – et que tout ce qu’on dit de lui étonne comme on étonnerait un somnambule réveillé en lui disant qu’il a étranglé sa concierge. »
Valéry, parlant de lui-même
« Quelque chose manque à Valéry pour ne pas s’être réveillé idiot certains matins. »
Gide
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04/08/2017
Cossery, toujours
" Tous ces grands esprits, qu'il avait admirés durant des années, lui apparaissaient à présent comme de vils empoisonneurs, dépourvus de toute autorité. Enseigner la vie sans la vivre était le crime de l'ignorance la plus détestable. "
Albert Cossery, "Mendiants et orgueilleux"
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11/07/2017
La lettre à Helga
04:57 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la lettre à helga, bergsveinn birgisson, zulma
04/07/2017
Tonton Ernest
" Il faut être un dur pour qu'on vous aime dans cette ville, pensa le colonel. (...) Et qu'est-ce qu'un dur ? Tu te sers de ce mot si librement que tu devrais pouvoir le définir. Ce doit être un homme qui invente son jeu et le joue jusqu'au bout. Ou simplement un gars qui s'engage à fond dans ce qu'il joue. Et ce n'est pas au théâtre que je pense. Si beau que soit le théâtre. "
07:41 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : hemingway, ernest hemingway, au-delà du fleuve et sous les arbres, venise
26/06/2017
Frédéric Sauser
Il n’y a plus d’unité
Toutes les horloges marquent maintenant 24 heures après avoir été retardées de dix minutes
Il n’y a plus de temps.
Il n’y a plus d’argent.
À la Chambre
On gâche les éléments merveilleux de la matière première
Octobre 1913
08:48 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cendrars, blaise cendrars, dix-neuf poèmes élastiques
26/05/2017
Jacques
J'avais pris l'habitude de regarder autour de moi, d'observer ceux que je côtoyais dans la rue, dans le métro, au petit restaurant où je prenais mes repas de midi. Qu'avais-je vu ? Des gueules tristes, des regards fatigués, des individus usés par un travail mal payé, mais bien obligés de le faire pour survivre, ne pouvant s'offrir que le strict minimum. (…) Des êtres connaissant leur avenir puisque n'en ayant pas. Des robots exploités et fichés, respectueux des lois plus par peur que par honnêteté morale. Des soumis, des vaincus, des esclaves du réveil-matin. J'en faisais partie par obligation, mais je me sentais étranger à ces gens-là.
Jacques Mesrine, "L'instinct de mort"
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11/04/2017
André Blanchard (#1)
Fier de publier mon prochain roman au Dilettante, l'éditeur de André Blanchard (qui, lui, n'aurait jamais commis de roman).
Je l'ai découvert peu de temps après qu'il soit décédé (grâce à un article de Beigbeder, je n'ai pas honte de le préciser). Me suis jeté sur ses Carnets de Vesoul (amis lyonnais, vous les trouverez à la Bibliothèque de La-Part-Dieu... oui, faites que ces ouvrages tournent en permanence, que jamais ils ne soient désherbés...)
" Des choses qui arrivent trop tard, c'est courant dans une vie, et celle de l'écrivain pousse à la roue. Ne parlons pas du succès qui débarque pile pour étoffer la couronne mortuaire, c'est on ne peut plus répertorié, envisageons cette autre attrape, combien plus tordue : posséder son art et perdre le goût d'en user.
Comme quoi Rimbaud fut deux fois précoce. "
" Même quand elle ne nous fait plus rire, la vie reste comédie. C'est nous, le drame. "
04:12 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré blanchard, blanchard, le dilettante, editions le dilettante, rimbaud