19/12/2017
Crowley
J’ai bien fait de me remettre à l’anglais ces derniers mois. Je puis à présent commander des livres indispensables et non traduits. À commencer par cette énorme biographie (considérée par beaucoup comme LA biographie) d’Alesteir Crowley, remarquable de précisions et sans complaisance.
" In the tradition of Byron, Swinburne and Tennyson, he left the university without a degree and pursued his own star. "
Cela fait quelques temps que je m’y aventure (mon dictionnaire Harrap’s reste à portée de main et n’est pas plus épais que la bio en question). J’apprends énormément de choses au fil des pages, bien que j’ai lu tous les bouquins écrits en français sur le dos sur le compte de Crowley. Pour le teasing, vous pouvez toujours survoler la fiche wikipedia de celui qui a canonisé Gauguin en faisant du peintre un saint de l’Eglise Gnostique, de celui dont la fortune atteignait la somme de 600 euros à l'heure de sa mort. Et ?
“ My poetic instincts, further, transformed the most sordid liaisons into romance... I found, moreover, that any sort of satisfaction acted as a powerful stimulus. Every adventure was the direct cause of my writing poetry. ”
And ? Quoi de neuf du côté de celui qui, aux yeux de Chesterton, « a toujours été un bon poète » ?
“ It’s much too hot, my prostitute,
to cradle, God knows
But I like to keep the edge of your foot
All night between my toes.”
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28/11/2017
Des munitions ?
00:00 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bruce machart, sleaford mods, thompson
25/10/2017
La Folie d’Alekseyev
“… Tu connais, Alekseyev, toute la beauté de tes prototypes rugueux. Tu sais tout ce que ton idée a de magique. Énivré, baigné depuis l’enfance par la grandeur des mots d’avenir de la Révolution et par cette certitude d’un autrement possible, tu as travaillé, déformé et agrandi l’espace physique que l’homme connaissait de toute éternité. Tu as créé de toutes pièces une autre dimension, une nouvelle strate d’univers entre ciel et eau et ce monde-là existe réellement aujourd’hui. Tu imposeras tes machines au monde, citoyen ingénieur Alekseyev. Par tous les moyens ; ce choix-là ne t’appartient même pas. Tu combattras toute contrariété, toute loi physique, toute bureaucratie politique ou militaire. Tu rejetteras au néant les siècles passés de navigation et les années d’aviation de l’humanité mais tu feras s’élever les bateaux hors de l’eau et voler les avions sur les flots. Tu offriras aux hommes tes ekranoplanes qui ne sont ni du sol ni de l’air. Il existe un mot dans notre langue russe qui signifie Volonté mais aussi Liberté. Et celui-là te fait encore vibrer. воля. Cette foi absolue est ta beauté, mon ami ; ta terrible beauté de lumière et d’abîme.”
Jean-Baptiste Cabaud
06:40 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : la folie d’alekseyev, jean-baptiste cabaud
17/10/2017
Le livre des dieux et des démons
« Je restais au cinéma toute la journée.
Sur l’écran, une femme marchait dans une ville bombardée,
Marchait et marchait. Elle portait des rangers.
Elle avait de longues jambes nues. Partout où elle allait, il faisait froid.
Elle me tournait le dos, mais j’étais amoureux d’elle.
A la sortie je m’attendais à trouver l’Europe de la guerre. »
Charles Simic, « Le livre des dieux et des démons »
Ed. Circé (trad. Claire Malroux)
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29/09/2017
MAUDIT MANèGE
- Toi, au moins, tu es observateur... ça ne m'étonne pas que t'écrives des romans... (...) Mais tu as l'air d'oublier une chose. Ma femme s'est BARREE avec un marchand de voitures. Ma fille se BARRE avec un marchand de voitures. Tu ne trouves pas qu'ils en font un peu trop, ces gars-là ?...
Je reconnaissais que c'était dur à avaler. Je ne savais pas s'il méritait un tel coup du sort, mais je pensais pour ma part qu'il valait toute la profession à lui tout seul et même beaucoup plus que ça. Henri était un fabuleux écrivain, sûrement un des meilleurs de tous, mais il faut se lever de bonne heure aujourd'hui pour se vendre un bouquin de poèmes, la plupart des gens ne savent pas que ça existe encore. (...) Je n'étais rien à côté de lui. Heureusement, il y avait une justice et mes bouquins rapportaient assez de fric pour nous deux.
00:01 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maudit manège, djian, philippe djian
23/09/2017
Guttierez (bis)
« J’étais en train d’abandonner tout ça, d’envoyer au diable la prose élégante et mesurée, celle qui évite tout ce qui pourrait ressembler à une atteinte à la morale et aux bonnes manières. Le respect, je n’en pouvais plus. (…)
Et je me sentais bien dans cet immeuble puant, avec ces gens qui n’étaient aucunement cultivés, aucunement intelligents, qui ne connaissaient rien de rien et qui résolvaient tout – ou compliquaient tout – avec des cris, des gros mots, de la brutalité, des coups. C’était comme ça, point final. »
Pedro Juan Gutierrez
ICI également
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26/08/2017
Réjean Ducharme
21:15 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : réjean ducharme, ducharme, grégoire damon
25/08/2017
Nietzsche à Nice
10:28 Publié dans oreillettes, où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nietzsche, nice, pierre parlant, les courtes habitudes
23/08/2017
HANTISE HIVERNALE ou "pour ne pas oublier Cécile (Philippe)"
"LE MAGANÉ » de Cécile Philippe
“ Pendant la nuit le fleuve a gelé d’une rive à l’autre... ” Le fleuve dont il est question est le Saint-Laurent. Nous sommes à Montréal. Cécile Philippe, en résidence d’auteur, habite Montréal. Est habitée par un écrivain qui, plus qu’aucun autre, incarne l’esprit et les paradoxes de la littérature québécoise. De la littérature tout court.
“ La rencontre d’un pays peut être plus importante que celle d’un homme. ” Pour le reste, peut-on parler de rencontre de Cécile Philippe avec Réjean Ducharme (jamais nommé dans ce “ Magané ”), le Salinger francophone, l’homme invisible des lettres québécoises, l’elfe qui permettra un jour au joual d’entrer dans la Pléïade, l’écrivain le plus scandaleusement désengagé de notre temps ? Cécile Philippe déniche-t-elle une seule photo du grand (petit) homme datant de ces dernières années ?
Comme pour compenser la rareté de pareilles images, la voilà qui tapisse ses murs de 414 reproductions du même cliché, la voilà qui corrige le portrait de jeunesse de l’écrivain pour deviner son visage d’aujourd’hui, à l’abord de la soixantaine… des fois qu’elle le croiserait sur un trottoir Montréalais. Encore que six mois par an, les québécois avancent masqués sous leur panoplie d’hiver…
“ Je vis sous ses yeux qui ne me voient pas (…). Je n’ai plus de miroir. J’essaye de ne pas changer, comme lui. ”
Elle rêve, elle l’imagine, elle le dessine, avec ou sans lunettes, malade ou pas malade, elle l’invoque en ponctuant son texte des titres de ses livres… Elle est une idolâtre dont la mauvaise foi brille dans le noir. Elle est une écrivaine (comme on dit au Québec) noircissant des pages sur un autre auteur, se laissant hanter par lui. Elle est un écrivain (comme on dit en France) qui s’inscrit dans l’une des plus belles traditions littéraires qui soit.
F.Houdaer (article paru en 2003 dans "Livre & Lire", la revue de l' Arald)
Le Magané
De Cécile Philippe
Editions Le rocher
76 p., 11 E.
ISBN : 2-26804541-2
05:38 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe, cécile philippe, ducharme, le magané, québec, réjean ducharme