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09/01/2018

TOUTE UNE VIE BIEN DISPARUE

 

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Quand Pierre Autin-Grenier se lance dans une enquête autour d’Élodie Cordou, une femme censément disparue, on n’attend pas de lui un strict procès-verbal comme celui établi par Breton autour de sa Nadja. Et de fait, son récit progresse par longues phrases qui toutes s’enroulent autour du même cœur. « Élodie Cordou », plus qu’un nom, presque un mantra poétique.

Petit florilège pour mieux situer cette Élodie Cordou : elle a « toujours eu pour premier soucis de ne rien laisser au hasard » (page 12), « le don d’être toujours là  où on ne l’attend pas » (page 22), « simplement faussé compagnie à tous les faiseurs » (page 45).

Sans compter tout ce qu’elle n’est pas. Elle « n’est pas un mouton résigné que l’on mène par le licou », « n’est pas folle, comme ces menteurs-nés dont on ne partage pas du tout les fantasmes »…

Le portrait en creux qu’Autin-Grenier nous offre est celui d’une personne en danger. Si Élodie Cordou se garde de  « tous ces gens à digestion lente mais impeccablement réglée dont il ne faut contrarier en rien l’étriquée cervelle », si elle maîtrise l’art de « leur envoyer quelques vérités utiles à la figure, sans méchanceté  aucune mais quand même », elle reste en fâcheuse posture… au point de disparaître ?

Élodie Cordou « a mal tourné », antienne reprise par sa famille « depuis des siècles ». Ses proches veulent plus que tout « assurer la suprématie des coffres-forts sur les versatiles rêveries de son tempérament romanesque et frondeur à la fois », fut-ce au prix de calomnies… voire pire. Folle, Élodie Cordou ? « Pas assez pour s’exposer stupidement à la gourmandise de petits truands trop bien intentionnés ». Folle peut-être, mais « à sa façon ».

Son regret ? « Que ne suis-je né de l’union d’un jardinier inculte  mais heureusement doué et d’une marchande des quatre-saisons ».

Les peintures de Ronan Barrot dialoguent avec les phrases d’Autin-Grenier pour donner naissance à ce qu’il faut bien appeler un « déjà classique ».

F.Houdaer

 

« Élodie Cordou, la disparition »

de Pierre Autin-Grenier

avec des peintures de Ronan Barrot

Les éditions du Chemin de Fer

70 p., 14 €

ISBN 978 2 916130 27 9