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18/03/2017

"Un peu tard dans la saison"

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Quand un livre vous parle presque trop... que ça en devient inquiétant... que ça tourne au roman plus que "culte"...
Qu'est-ce qu'il y a, au-delà du roman ? Ben, la poésie. Et par-delà la poésie ? Ben, le roman. Et au dessus de, en-deçà des...

09/03/2017

Un poème de la veille signé Roger Lahu que même il m'est dédié à moi

SUR LE TERRAIN

 

à Fred

 

grand reporter du guère

« sur le terrain » du moins que rien

du si peu du presque pas :

mes immédiats alentours

dans toute leur fadeur

triomphale

 

ce jour d’hui ça bouillasse

à qui mieux mieux

à cause de la tempête « zeus »

patures marécageuses

« on dirait des rizières »

me pensè-je

et la petite route en bas du hameau

sera sans doute « submergée »

par le ruisseau ce soir

 

et la rivière la mienne « ma » rivière

court court court

comme une dératée

25 m3/sec

le temps que ça lui prendra

pour dégonfler

l’ouverture de la pêche

dans quelques jours

c’est rapé

 

grand reporter du guère

du presque pas

mais qui quand même …

 

Roger Lahu

 

00:00 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roger lahu, lahu

08/03/2017

Chez mon prochain éditeur

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Il y avait plusieurs tables dressées pour deux congrès, dans la salle à manger immense, toute neuve, pompeuse, néo-Empire. Il s'est produit de la bousculade parmi nous, et je suis à peu près certain que mon ami et moi nous sommes fourvoyés dans le congrès où nous n'étions pas conviés. Par bonheur, cela n'a eu aucune conséquence fâcheuse. Tout le monde a été fort aimable à notre égard. J'avais pour voisin un ophtalmologiste viennois ; ce devait être un congrès médical. Derechef, j'ai constaté l'absence des femmes, à l'exception de serveuses en costume régional. Où s'enclôtissent les dames italiennes ?

Henri Calet, "L'Italie à la paresseuse", éditions Le Dilettante

 

14/02/2017

Relire quelqu'un qui manque...

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Un mini-portrait.

 

 

02/02/2017

Papiers etc.

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20/01/2017

"FOND DE CANTINE" de Drieu La Rochelle (#3)

VENGEANCE

 

J’ai bu quatre bouteilles avec mes compagnons.

Qui d’entre nous fut plus bouffon

Que moi qui feignais la douceur ?

Trinquant d’un geste bénisseur

Je les encourageais à souiller de dédains

Les héros et les saints

Et l’orgueil de mourir

Grave frivolité

Pour une idée.

Eux donc me méprisaient non sans cordialité

D’être homme intelligent, de payer ce délice

Et de feindre des amours vaines

Pour quelques sacrées rengaines.

 

Je riais narquoisement

Et tout bénignement

Faisant ma prière

Au dieu de la guerre

Et des révolutions

Vouais à la juste gueule de ses puissants canons

Ces bons compères

Mes compagnons.

 

Pierre Drieu La Rochelle, « Fond de cantine » (1920)

 

07/01/2017

"FOND DE CANTINE" de Drieu La Rochelle (#2)

Dans le palais rouge, la dactylo papote tandis que les chefs tout neufs s’exhortent à commander : Chut ! le peuple vient de se retirer de la maison des jeunes mariés.

Devant le palais rouge, la mitrailleuse n’a pas l’air militaire. Un gros tube clos. Derrière le bec de gaz, par un petit trou, il en perce un regard oblique. On entend un tic-tac, le pas d’un ataxique. Cela débite à l’aveuglette des balles qui cinglent le pavé, pelletée de sable municipale.

Des soldats sur leur derrière font la guerre à leur façon.

Le taillis des machines dans l’atelier désert s’empêtre de courroies et de lianes. La matière se vautre dans son inertie au fond de la mine.

La dactylo tapote le verbe sur les feuilles touffues. Comme un démiurge trie les atomes, elle élit les touches. Le futur, infini, jusqu’à la dernière minute, se rétrécit soudain à la fatalité de l’alphabet.

La danseuse impériale se révolte contre le peuple parce qu’on ne trouve plus certains onguents pour ses pieds qui seuls peuvent débrouiller les figures de la beauté.

Cachant sous sa langue l’ordre de mobilisation révolutionnaire, l’envoyé débarque sur un continent placide et téléphone au camarade effaré.

Des armées victorieuses, ayant épuisé toute fureur, se complaisent, au bord d’un fleuve, en des musiques démodées.

Dans la terre slave aux chimies dissolutrices de l’esprit, la barbe de Tolstoï fleurira-t-elle perce-neige ?

 

Pierre Drieu La Rochelle, « Fond de cantine » (1920)

04/01/2017

John Berger (1926-2017)

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Nous ne sommes que le petit côté des choses. Il faut faire corps avec leur centre.

Propos d’un vieux paysan savoyard (venant de perdre sa femme) à l’écrivain anglais John BERGER

 

05:49 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : john berger, berger

30/12/2016

"FOND DE CANTINE" de Drieu La Rochelle

(…)

– Holà terre ! quelqu’un sur la terre.

Nous ne ferons aucune tentative vers les étoiles.

Nous ne demanderons pas la lune au central solaire.

Vous hommes

Vous – hé – holà – vous.

– Qui est là ?

– Nous les habitants des Pays Extérieurs, nous les Scythes à vous les Anciens d’Occident.

Il vient de se passer en nous quelque chose d’extraordinaire. Nous voudrions vous le communiquer.

– Nous vous déclarons le silence.

(…)

 

Pierre Drieu La Rochelle, « Fond de cantine » (1920)

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