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04/07/2021

"De si jolis chevaux"

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Son père fumait. Il l’observait.
- Tu vois toujours la petite Barnett?
Il hocha la tête.
- Elle t’a plaqué ou c’est toi qui l’a plaquée?
- J’en sais rien....
- Alors c’est elle qui t’a plaqué.
- C’est ça.
Son père acquiesça. Il fumait. 

Cormac Mac Carthy, "De si jolis chevaux"

 

27/06/2021

"Une histoire orale d'Andrzej Zulawski"

Zulawski faisait partie de ces metteurs en scène qui, avant d’enclencher la production d’un film, sont absolument charmants, tout va bien. Au fur et à mesure de la préparation, on sent apparaître le metteur en scène exigeant, qui ne fera pas tellement de concession. Il jouait un peu les timides et les gentils. Et quand le film a démarré, on s’est aperçu que c’était un Monsieur avec des idées très, très, très précises. 

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Tournage de L’important c’est d’aimer :
Nous gardions la caméra basse volontairement, pour tourner Fabio Testi en ridicule. C’était notre secret avec Andrzej. Il devait marcher les jambes arquées pour être à notre hauteur. Il venait nous voir et implorait : ’Mes yeux, rendez-moi mes yeux !’ Mais on le filmait comme ça justement pour que son regard reste dans l’obscurité.
Selon Andrzej, ça lui donnait l’air plus futé. 
 
Une histoire orale d'Andrzej Zulawski, Matthieu Rostac & François Cau
 

11/06/2021

Retour de ma grosse baraque...

... sise à Greenland.
Là-bas, pas d'internet, mais de quoi lire.

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01/06/2021

Et vous...

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... quel prochain livre de poésie commanderez-vous ?

Pour le Tilman, c'est par ICI.

 

19/05/2021

Dirk Raspe # 3

Robert et Cyril restèrent face à face. Ils évitaient cela depuis longtemps. Ils s’aimaient tendrement, tous les Heywood s’aimaient tendrement ; mais ils avaient pris des chemins si différents. Pour se retrouver, il aurait fallu rebrousser ces chemins ; sinon, on ne pouvait que se héler d’un chemin à l’autre, se crier de loin des mots incompréhensibles ou blessants. Leur tendresse maintenant consistait à feindre de s’oublier l’un l’autre. 

"Mémoires de Dirk Raspe"

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15/05/2021

Né un 15 mai

gary,romain gary,au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable

 

- Jacques, qu'est-ce qu'on va devenir, mais qu'est-ce qu'on va devenir ? Ce n'est pas... enfin, ce n'est pas humain, le bonheur... On se sent menacés...

- Ca s'arrangera peut-être...

- Comment veux-tu que le bonheur, ça s'arrange ?

Ta voix se casse.

- J'ai peur, Jacques. Je suis tellement heureuse avec toi que... je ne sais pas... je me sens tout le temps menacée...

- Ecoute, la vie ne va pas se fâcher parce que tu es heureuse. on peut dire tout ce qu'on veut de la vie mais une chose est certaine : elle s'en fout. Elle n'a jamais su distinguer le bonheur du malheur. Elle ne regarde pas à ses pieds.

 

13/05/2021

Dirk Raspe # 2

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La vue de ces dessins provoqua un malaise. Louise aimait la poésie, les arts ; mais elle était de ces bonnes gens qui ne peuvent admettre un ouvrage que déjà assimilé par d’autres. Il faut que les autres le leur donnent, l’ayant déjà accepté. Pour eux, un artiste, c’est quelqu’un de déjà fait, qui leur vient d’un monde inconnu et révéré, ce ne peut être quelqu’un d’entre eux, quelqu’un qui naît. Ces dessins étaient très faibles, remplis d’une timidité pitoyable. Ils dirent que c’était faible. C’est cela qui aurait dû leur plaire, les rassurer. Après tout, il y avait peut-être dans ces dessins une pointe de vie, quelque chose d’insolite, d’inquiétant. Par exemple, cette prédilection pour les pauvres, cette obsession des pauvres. Etaient-ce les pauvres de Robert ? Celui-ci ne les reconnaissait pas. Il ne pouvait pas plus reconnaître la pauvreté surgissant dans l’art, que Louise ne pouvait reconnaître la vie surgissant dans l’art.
Ils avaient le droit, le devoir de les condamner. Il y a quelque chose de fort, de nécessaire, de sacré, dans cette méfiance des hommes devant l’apparition de l’art. Cette apparition n’est bien souvent qu’une vaine allusion, une prétention infirme. Et l’art, c’est une menace autant qu’un danger pour la vie. Ils étaient la vie. Devant ce danger, eux qui s’étaient tant démis de la vie, redevenaient la vie.

 

29/04/2021

Dirk Raspe # 1

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(…) ce ne fut pas Louise qui entra, mais Robert, le fils aîné. Il était en vacances pour quelques jours à la cure.
« Eh bien, papa, avez-vous fini ?
- Pas du tout, mon fils. »
Il disait cela d’un ton jovial, satisfait ; il était incroyablement au-delà de tout respect humain. 
 
Extrait du dernier roman (inachevé) de Pierre Drieu la Rochelle
 

08/03/2021

Biscuits

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