22/10/2023
"Le nez qui voque"
J'ai lu, dans cet ouvrage sur le Nouveau-Québec, que Port-Burwell, où Ivugivic est née, a été traduit en français par le ministère toponymique. Ivugivic n'est plus née à Port-Burwell. J'ai hâte de voir le visage qu'elle fera quand je lui dirai qu'elle est née à HAVRE-TURQUETIL. Brillamment traduit. Ministère toponymique, brillamment traduit !
(…) Comment ce continent peut-il être français si pour être français, il faut parler français et qu'un continent ne parle pas, n'a pas de bouche ? Ce continent a une bouche, une gueule, une gueule molle de vieux loup soûl : le Saint-Laurent. Et cette gueule parle français. Hostie de comique !
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01/09/2023
"Un endroit nommé la vie"
06:36 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roger blondel, blondel, un endroit nommé la vie
22/08/2023
Brûle-livre
- D’ici à ce que je n’aille pas travailler aujourd’hui, ni demain, que je ne remette plus jamais les pieds à la caserne, il n’y a qu’un pas.
- Mais tu vas quand même aller travailler ce soir, non ?
- Je n’ai rien décidé. Pour l’instant, j’ai une terrible envie de tout casser, de tout foutre en l’air.
- Prends la coccinelle.
- Non merci.
- Les clefs sont sur la table de nuit. J’apprécie toujours de rouler à toute allure quand je me sens comme ça. Tu pousses à cent cinquante et ça va beaucoup mieux. Des fois, je conduis toute la nuit et je reviens sans que tu t’en aperçoives. En pleine campagne, c’est l’éclate. On écrase des lapins, parfois des chiens. Prends la coccinelle.
- Non, je n’en ai pas envie, pas cette fois. Je veux me concentrer sur ce drôle de truc. Bon sang, ça me travaille. Je ne sais pas ce que c’est. Je suis horriblement malheureux, je suis dans une rogne folle et je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que je prends du poids. Je me sens lourd. Comme si j’avais mis un tas de choses en réserve sans savoir quoi. Pour un peu, je me mettrais à lire des bouquins.
Qu’est-ce que le feu a de si beau ? Qu’est-ce qui nous attire en lui quel que soit notre âge ? C’est le mouvement perpétuel, ce que l’homme a toujours voulu inventer sans y parvenir. Ou quelque chose d’approchant. Si on le laisse brûler, c’est pour la vie. Qu’est-ce que le feu ? Un mystère. Les savants nous servent un charabia où il est question de friction et de molécules. Mais ils ne savent pas vraiment ce qu’il en est. Sa vraie beauté réside dans le fait qu’il détruit la responsabilité et les conséquences.
Ray Bradbury, né un 22 août
17:21 Publié dans Ephéméride, où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ray bradbury, bradbury, fahrenheit 451, feu, livre, 22 août
08/07/2023
Livre le plus éclairant lu depuis la fin de la pandémie
17:28 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : heure d'été, marcel aymé, aymé, pandémie, céline, louis-ferdinand céline, gen paul, black mirror, time out
30/05/2023
Garcia Marquez
00:00 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : garcia marquez, gabriel garcia marquez, de l'amour et autres démons
17/05/2023
"Il y allait..."
10:35 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jérôme leroy, leroy, aérolithe éditions, le petit nulle part, françois-xavier farine
19/04/2023
Au crépuscule de la Beat Generation
10:05 Publié dans a.2) MES TEXTES, où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : appert, farcet, ginsberg, beat generation, corso, kerouac, au crépuscule de la beat generation, la boîte à bulles
01/04/2023
Le journal de René Fallet
Mon œuvre aurait pu être tout autre. Mais il aurait fallu travailler davantage. Merci bien ! J’ai voulu écrire justement pour ne pas travailler. Bah ! Il y a là-dedans de beaux morceaux choisis, comme dans le bœuf.
Je n’écris plus de poèmes. Manque d’émotion. Ecrire pour quatre lecteurs, non, ce n’est pas possible. Pour moi seul, passe encore. De plus, je n’étais pas un grand poète, je ne perds pas grand-chose. On peut empiler sa poésie aux hasards d’un roman.
Léautaud parlait en son temps de littérature de professeurs. Nous en sommes à la littérature d’étudiants.
Léautaud a raison de manquer d’indulgence [vis-à-vis de ses confrères]. Employé, il n’a jamais eu à tirer à la ligne, défaut majeur de tous les écrivains ou journalistes professionnels. Je n’ai pas, moi, choisi la littérature, mais la liberté. La littérature mène à tout à condition d’y rester.
Ne pas offrir ses livres aux amis. Je ne les donne pas à Georges*, qui s’en passe admirablement mais s’en tire avec humour : « La chair est triste, hélas, et j’ai lu tous les livres, sauf les tiens. »
Les autres les empochent et ne m’en parlent plus, pour m’éviter sans doute la pêche – et la bredouille – aux compliments.
(…) Au début, ils sont contents voire flattés, de vous connaître. Devenus intimes, ils s’en foutent, plus rien de vous ne les étonne. Bien sûr, si je deviens Anouilh, leur intérêt se réveillera : ils seront les copains d’Anouilh, et lui taperont sur le ventre, de préférence en public. Excepté Georges, qui est déjà Anouilh.
* : Brassens
Georges, à une heure du matin, s’affirme gaulliste. Je me dis, s’il est gaulliste, c’est qu’on est bourrés. On l’était.
A ses tout débuts, Canetti, patron des Trois Baudets, pria Brassens de se choisir (on se demande bien pourquoi) un pseudonyme. « D’accord, fit Georges, je chanterai sous le nom de PÉPIN CADAVRE. » Et on ne parla plus de pseudonyme.
Oui, Brassens est un type exceptionnel. Ce qui ne me réconcilie pas avec le reste de l’humanité.
J’aurais bien donné un grand jour d’amour de ma vie pour être l’auteur du "Vieil homme et la mer", ce bouquin devant lequel nos intellectuels font une moue de bon aloi.
Un ami de cent ans : Baudelaire. Nous sommes restés très copains.
J’ai laissé ma vieille Olivetti rouge. J’ai acheté une modeste Brother japonaise. Sous le gaullisme, j’achète le moins possible français.
Vous qui vous levez, pensez à ceux qui dorment.
Vous qui dormez, pensez à ceux qui se lèvent.
Il n’y a que deux sortes de littérature, l’ennuyeuse et l’autre. On me passionnerait si on m’entretenait avec primesaut de la fabrication des verres de lampe en Tchécoslovaquie. Si mes romans ont ennuyé quelqu’un, je lui demande pardon, c’est qu’ils n’ont pas atteint leur but.
Le principal intérêt d’une vie d’écrivain : nul besoin d’être intelligent toute l’année. Quatre ou cinq mois, et même moins, c’est bien assez.
-Tu sens bon.
- C’est parce que je t’aime.
Elle n’en porte pas. J’ôte les miennes et murmure : « Tu es mieux sans lunettes. »
Oui, les hommes sont égoïstes. Ils ne pensent qu’à elles.
La gauche, la vraie, est un mythe. Tout est de droite, dans la nature et dans l’homme. Surtout les gouvernements de gauche.
Je ne veux pas manquer de moutarde, et j’en cache un tube dans ma bibliothèque, derrière la collection Seghers des Poètes d’aujourd’hui.
05:47 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fallet, brassens, journal de 5 à 7, éditions des équateurs, seghers, poètes d'aujourd'hui
13/03/2023
Paru en juillet 1980
16:06 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bilal, la foire aux immortels