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18/11/2023

PAS D'EQUERRE

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Comment, quand on est enseignante, écrire un livre sur l’école sans produire un « livre de prof » de plus, de ceux qui ne réservent aucune surprise sitôt lu leur quatrième de couverture, de ceux qui ne sont chroniqués que dans les pages « société » des journaux plutôt que dans leur supplément littéraire ?
Comment décrire un monde en voie d’effondrement (celui du lycée professionnel achevé par une réforme en cours) sans tomber dans le pédago-déclinisme, sans jeter le bébé avec l’eau du bain ?
Peut-être en étant tout simplement, et avant tout, une autrice.
Judith Wiart signe donc Pas d’équerre. Recueil plus choral que ses deux précédents livres (Le jour où la dernière Clodette est morte, Les gens ne se rendent pas compte*), à la structure plus complexe même si sa lecture en reste remarquablement fluide, l’autrice, sans user d’un « nous » démagogique, emploie un « je » de plus en plus élargi. Et propose son ouvrage le plus « politique » à ce jour.
Le point de visée de l’autrice ? Croquer un monde qui meurt (à coup de « choses vues », et d’extraits de textes de réforme) à la pointe sèche, mais sans sècheresse de cœur. Son recueil, elle le dédie aux « élèves du lycée professionnel ». Et on rira, et on se laissera toucher à certaines pages, alors que nous croiserons les noms de La Fontaine** ou de Schubert.
Avec ce Pas d’équerre, Judith Wiart, capable de nous parler de stylo quatre-couleurs et de sprezzatura dans le même élan, réussit rien moins qu’un tour de force « sans en avoir l’air ». Certains appellent cela « l’élégance » ou « le style ».
 
 
Pas d’équerre de Judith Wiart, Editions Louise Bottu
** : Les lecteurs fidèles de Judith Wiart ne seront pas surpris d’apprendre que l’une de ses influences les plus importantes reste celle des auteurs moralistes du XVIIe.

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09/01/2022

Judith Wiart revient au Clos Jouve !

Bien sûr que non, la poésie ne sauvera pas le monde. Bien sûr que non, l’artiste ne se lève pas le matin en se disant qu’il va changer quoi que ce soit à ce bordel ambiant. La plupart du temps, il va aux toilettes, boit son café très chaud, se brûle un peu les lèvres, sent l’amertume dans sa gorge, se dit qu’il n’a jamais vraiment aimé le café mais qu’il en a besoin pour commencer. La journée sera sûrement moyenne, comme d’habitude. S’il parvient à écrire quelques lignes, à laisser quelques traces sur la toile, à saisir un truc du temps ou de l’espace, ce ne sera déjà pas si mal. Les slogans ne l’intéressent pas. Le monde, lui, fait sa vie de son côté. Il tourne sur lui-même dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Quelque part, l’antilope est chassée par la lionne et la lionne nourrit ses lionceaux. L’artiste, pendant ce temps, fait ce qu’il peut pour donner à voir une goutte d’eau.

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