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24/09/2022

"Le courrier..."

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Le courrier, lui, avait eu le temps de refroidir. Fouquet le préférait ainsi. Alors qu’il n’ouvrait rarement une lettre qu’il ne l’eût longuement flairée, s’arrangeant au besoin pour l’égarer au fond d’une poche, dans un tiroir, il avait prié M. Rogeais de passer chez sa concierge pour lui expédier, à intervalles raisonnables, ce qu’il considérait comme un colis d’embêtements. Tièdes, ils étaient beaucoup plus comestibles. Le recul, la distance désamorçaient les agressions. Ultimatums échus la semaine précédente, sommations pour dans un mois : les chasseurs tiraient trop court ou trop long ; Fouquet ne se sentait jamais atteint de plein fouet. 
 
Antoine Blondin, Un singe en hiver
 

11/09/2022

"Ce qui m'a réchauffé.."

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«Ce qui m’a réchauffé en arrivant au Stella, c’est d’abord la présence de Mme Quentin. Dans une certaine mesure, les personnes d’âge me rassurent, surtout les femmes, car les hommes demeurent longtemps à la merci d’un coup d’enfance. Il s’est produit récemment en moi un phénomène de sérénité à l’égard de ces problèmes du vieillissement, que j’attribue à de fréquentes méditations sur ma mère. On ne conçoit pas aisément qu’on ait pu être l’enfant d’une jeune femme surprise : on se croyait le fils de cette ménagère à toute épreuve, on est celui d’une danseuse de charleston ; beaucoup ne s’en douteront jamais. Cette révélation qui éblouit et inquiète, on ne l’éprouve pas dans les albums de photographies, mais en remontant la piste encore fraîche des rides, en décapant les sourires. Désormais, il m’est naturel de retrouver dans les vieilles dames, les demoiselles qu’elles ont été et un penchant prudent m’incite à soupeser dans les jeunes filles les vieilles dames qu’elles deviendront ; je me détache d’un présent trop glouton ; je n’avale plus tout rond les bouchées de l’existence ; je la survole mieux. 

 

12/08/2022

"EN AVOIR DANS L'AILE"

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Primitivement, se disait d'une personne amoureuse ou qui avait éprouvé une disgrâce.
Se dit d'une personne qui a trop bu.
Signifie aussi être dans la cinquantaine (allusion homonymique à la lettre numérale L). 
 

30/07/2022

"Au fin fond..."

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Au fin fond de la cambrousse subsistent des cabines téléphoniques… remplies de livres !
Partageront-ils le même destin ?

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18/07/2022

Météo du jour & dans ma bibliothèque

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29/05/2022

"... pas seulement..."

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Passer ma vie avec un monde imaginaire a été mon île au trésor. Bien sûr, c’est vrai que les mondes que je visite au hasard de mes recherches peuvent parfois être jugés puérils ou inutiles, tant ils sont éloignés des préoccupations quotidiennes, mais quand aujourd’hui je repense à ceux qui m’accusaient d’être inutile, et à ce qu’ils croyaient être utile, alors vis-à-vis d’eux, je n’ai pas seulement le plaisir d’être inutile mais aussi le désir d’être inutile. 
 
Hugo Pratt (extrait de son autobiographie Le désir d’être inutile)
 

04/05/2022

"La loi"

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Détail cocasse : dans le roman, il est question de la Sophia Loren et de la Lollobrigida comme de deux références incontournables pour les femmes italiennes de l'époque... Dans l'adaptation au cinéma (réalisée par Jules Dassin), c'est la Lollobrigida qui tient le rôle principal ! Pas vu ce film (Vailland l'a renié), mais le roman, quelle claque (surtout les quarante dernières pages).

 

15/04/2022

"Quelques années plus tôt..."

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... j’avais eu la chance de rencontrer René Char (…).
Au quotidien, le poète ne correspondait pas vraiment à l’image d’esthète raffiné que ses écrits suggéraient. Colosse bourru, il appréciait peu les intellectuels. Le seul quotidien qui trouvait grâce à ses yeux, c’était L’Equipe. D’ailleurs, s’il m’avait trouvé sympathique, c’était grâce à mon passé sportif et aussi à cause de mes connaissances assez pointues sur le cinéma d’action, en particulier sur le western.
Au cours de nos promenades autour de l’Isle-sur-la-Sorgue, il m’avait révélé qu’il avait tourné avant la guerre un film comme metteur en scène. Ce que j’ignorais complètement. Il avait voulu faire un western français, à la grande déception de ses mécènes qui visaient plus l’héritage du Sang d’un poète que celui de La Poursuite infernale. L’expérience avait tourné court. Le film n’était jamais sorti, et il en gardait un souvenir un peu amer. 
 
Yves Boisset
 
 

19/01/2022

Hugh Mac Diarmid (Sous le Sceau du Tabellion)

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VENTRE VIDE
 
J'ai rencontré au-delà du cairn
Une fille tout en cheveux
Qu'a chanté jusqu'à ce que sorte
Un loupiot et allez ouste.
 
Les vents qui ont des mondes à moudre
N'ont pas de notes si douces,
La lumière penchée sur une 'tite chose
Est moins vite emportée. 
 
Hugh Mac Diarmid, poète écossais
(Traduction - exceptionnelle - du scots et de l'anglais par Patrick Reumaux),