07/11/2023
"Si je n’avais été aussi retardé en calcul..."
10:55 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blondin, antoine blondin, fallet, rené fallet, monsieur jadis
01/04/2023
Le journal de René Fallet
Mon œuvre aurait pu être tout autre. Mais il aurait fallu travailler davantage. Merci bien ! J’ai voulu écrire justement pour ne pas travailler. Bah ! Il y a là-dedans de beaux morceaux choisis, comme dans le bœuf.
Je n’écris plus de poèmes. Manque d’émotion. Ecrire pour quatre lecteurs, non, ce n’est pas possible. Pour moi seul, passe encore. De plus, je n’étais pas un grand poète, je ne perds pas grand-chose. On peut empiler sa poésie aux hasards d’un roman.
Léautaud parlait en son temps de littérature de professeurs. Nous en sommes à la littérature d’étudiants.
Léautaud a raison de manquer d’indulgence [vis-à-vis de ses confrères]. Employé, il n’a jamais eu à tirer à la ligne, défaut majeur de tous les écrivains ou journalistes professionnels. Je n’ai pas, moi, choisi la littérature, mais la liberté. La littérature mène à tout à condition d’y rester.
Ne pas offrir ses livres aux amis. Je ne les donne pas à Georges*, qui s’en passe admirablement mais s’en tire avec humour : « La chair est triste, hélas, et j’ai lu tous les livres, sauf les tiens. »
Les autres les empochent et ne m’en parlent plus, pour m’éviter sans doute la pêche – et la bredouille – aux compliments.
(…) Au début, ils sont contents voire flattés, de vous connaître. Devenus intimes, ils s’en foutent, plus rien de vous ne les étonne. Bien sûr, si je deviens Anouilh, leur intérêt se réveillera : ils seront les copains d’Anouilh, et lui taperont sur le ventre, de préférence en public. Excepté Georges, qui est déjà Anouilh.
* : Brassens
Georges, à une heure du matin, s’affirme gaulliste. Je me dis, s’il est gaulliste, c’est qu’on est bourrés. On l’était.
A ses tout débuts, Canetti, patron des Trois Baudets, pria Brassens de se choisir (on se demande bien pourquoi) un pseudonyme. « D’accord, fit Georges, je chanterai sous le nom de PÉPIN CADAVRE. » Et on ne parla plus de pseudonyme.
Oui, Brassens est un type exceptionnel. Ce qui ne me réconcilie pas avec le reste de l’humanité.
J’aurais bien donné un grand jour d’amour de ma vie pour être l’auteur du "Vieil homme et la mer", ce bouquin devant lequel nos intellectuels font une moue de bon aloi.
Un ami de cent ans : Baudelaire. Nous sommes restés très copains.
J’ai laissé ma vieille Olivetti rouge. J’ai acheté une modeste Brother japonaise. Sous le gaullisme, j’achète le moins possible français.
Vous qui vous levez, pensez à ceux qui dorment.
Vous qui dormez, pensez à ceux qui se lèvent.
Il n’y a que deux sortes de littérature, l’ennuyeuse et l’autre. On me passionnerait si on m’entretenait avec primesaut de la fabrication des verres de lampe en Tchécoslovaquie. Si mes romans ont ennuyé quelqu’un, je lui demande pardon, c’est qu’ils n’ont pas atteint leur but.
Le principal intérêt d’une vie d’écrivain : nul besoin d’être intelligent toute l’année. Quatre ou cinq mois, et même moins, c’est bien assez.
-Tu sens bon.
- C’est parce que je t’aime.
Elle n’en porte pas. J’ôte les miennes et murmure : « Tu es mieux sans lunettes. »
Oui, les hommes sont égoïstes. Ils ne pensent qu’à elles.
La gauche, la vraie, est un mythe. Tout est de droite, dans la nature et dans l’homme. Surtout les gouvernements de gauche.
Je ne veux pas manquer de moutarde, et j’en cache un tube dans ma bibliothèque, derrière la collection Seghers des Poètes d’aujourd’hui.
05:47 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fallet, brassens, journal de 5 à 7, éditions des équateurs, seghers, poètes d'aujourd'hui
26/08/2021
"bougnats et mastroquets..."
En marge de Saint-Germain-des-Prés, il reste des bistrots ignorés du public interlope et qui ont chacun plus d’intérêt à mes yeux que les autres réunis. Ainsi tous les bougnats et mastroquets de la rue des Canettes qui vivent très loin du monde snobinard dit littéraire ou de celui pétrifié dit religieux qui les encadrent, et ne sont fréquentés que par les petits rentiers, commerçants, ouvriers, vieux et vieilles prêts pour l’hosto qui crèchent les uns sur les autres dans les maisons ventrues, et sous les toits mansardés de la rue Guisarde, population bistrotière dont les conversations ne dépassent pas la météorologie, la politique à petite semaine, les affres de la nourriture quotidienne, les derniers ragots pas bien méchants sur le voisin et les distractions s’arrêtent au domino, à la belote, au nain jaune, à la manille, et les consommations ne vont pas au-delà de trois verres. J’ai couché plus qu’habité, dans le plus discret hôtel de la rue, chez le père Jules, et l’étrange tranquillité, faite de silence respecté, de fatigue accumulée, d’obscurité économique, m’en semblait d’autant miraculeuse, qu’à moins de dix mètres le tabac du coin faisait un raffut de tous les diables, mais qui ne parvenait pourtant pas à faire le tour de la boulangerie jusque-là. Et son immense salle commune est encore le paradis du scribouilleur qui cherche un havre de paix pour pondre ses pages d’écriture, sans qu’il soit besoin de renouveler une consommation prise la matin et dont la tasse refroidit jusqu’au soir.
PARIS INSOLITE de Jean-Paul Clébert, éd. Attila
« Le livre le plus étonnant, le plus vivant, le plus Mystères de Paris qui soit éclos depuis les vagabondages d’un Gérard de Nerval. »
René Fallet, Le Canard enchaîné, 08 10 1952
« Une purée déconcertante et féérique »
Kléber Haedens, Paris Presse, 21 10 52
« Un récit de voyage où tout est vrai, même la légende. Et qu’importe ? »
Georges Arnaud, Arts, 29 11 52
04:35 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, paris insolite, jean-paul clébert, clébert, patrice molinard, molinard, miller, fallet, haedens, arnaud, georges arnaud
02/01/2021
Sur les étagères...
04:39 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : toulon, fallet, fante, bouquiniste
24/01/2017
Fallet
Il est préférable de mourir à cinquante ans en ayant usé, abusé de l'existence sous toutes ses coutures, à l'envers, à l'endroit, couché, n'importe comment, pourvu qu'elle ait servi à quelque chose, que de la terminer à quatre-vingts ans sans un souvenir qui en vaille la peine, après avoir besogné comme un con pour des prunes, fait trente-six gosses à une rémouleuse de lentilles et avoir décroché des certificats de bonne conduite, de bonne tenue, de bon travail, à en fournir ses cabinets de papier hygiénique pour l'éternité…
René FALLET, "Banlieue sud-est"
00:00 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rené fallet, fallet, brassens
25/07/2011
Mon cadeau d'anniversaire (pour vous)
Avertissement : cette vidéo parle de littérature et d'amitié...
23:39 Publié dans C.A.P de lettres, où je youtube, tu dailymentionnes... | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fallet, brassens, anniversaire
20/01/2009
Pas de lien de cause à effet
Tandis que l'A.P se montre égale à elle-même, que le prochain livre de la collection "A charge" prend un léger retard chez l'imprimeur (sortie en février), on trouve des pépites jusque dans les lieux les plus improbables.
22:18 Publié dans où je youtube, tu dailymentionnes... | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : a charge, prison, dard, brassens, fallet, administration pénitentiaire, cultural gang bang, samouraï