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06/09/2016

Un livre modeste & important

La Théorie D’la poésie bonne petite sœur

de pauvre de vous

baille gratos ses conseils pour poème préparé :

 

« on désaccordera

méticuleusement

toutes les significations usuelles

par exemple fleur sera vitriol

tendresse venin

et voyager dormir »

 

on introduira entre les lignes

objets contondants

vieux verres ébréchés

miroirs ternis

lames de couteaux

petits et grands désespoirs coutumiers

 

il faudra frapper

de toute sa force

sur les touches

 

avec les yeux fermés

 

on pourra

c’est vivement recommandé

pousser de petits cris

rageurs

en accompagnement

 

ROGER LAHU, « LE DECOR DE L’ENVERS (carnet d’aventures d’La-Théorie-D’la-Poésie) », éditions Les Carnets Du Dessert de Lune

Un livre modeste & important. Publié il y a quelques années, que j’ai découvert-lu-relu cet été. A commander de toute urgence à Jean-Louis Massot (il lui en reste encore quelques exemplaires) : dessertlune@gmail.com

Surtout si aujourd’hui, vous êtes lecteur-trice du site REALPOETIK (d’ailleurs, qu’attendent les tenanciers de ce site pour arracher quelques poils à la barbe de Lahu ?).

 

03/09/2016

Perçant

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Qu'est-ce que le regard ?

Un dard plus aigu que la langue

la course d'un excès à l'autre

du plus profond au plus lointain

du plus sombre au plus pur

un rapace

 

Philippe Jaccottet

 

28/08/2016

La place du poète

 

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Se faire une place en poésie : se faire une place « à l’ombre ». 

Jean-Pierre Georges

 

20/08/2016

Signé Pound

J'ajuste ces mots pour quatre personnes,

Quelques autres les entendront peut-être,

Ô monde, je suis navré pour toi :

Tu ne connais pas ces quatre personnes.

 

Ezra Pound

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06/08/2016

Poète

J’ai mis du dentifrice
sur mes amours.
J’ai nourri de vinaigre
mon inutilité.
Avec ma lame de rasoir
j’ai balafré mon absolu.
Je suis enfin concret
comme un aspirateur,
comme une paire de skis rouges.
Je suis à vendre
parmi les ouvre-boîtes,
les rince-doigts, les abat-jour,
poète,
produit de première nécessité.

 

Alain Bosquet

07/07/2016

Le boss # 2

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Con large comme un estuaire
Où meurt mon amoureux reflux
Tu as la saveur poissonnière
l’odeur de la bite et du cul
La fraîche odeur trouduculière

Femme ô vagin inépuisable
Dont le souvenir fait bander
Tes nichons distribuent la manne
Tes cuisses quelle volupté
même tes menstrues sanglantes
Sont une liqueur violente

La rose-thé de ton prépuce
Auprès de moi s’épanouit
On dirait d’un vieux boyard russe
Le chibre sanguin et bouffi
Lorsqu’au plus fort de la partouse
Ma bouche à ton noeud fait ventouse.

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22/06/2016

C'est quoi, la Poésie ? C'est ça, Ducon (#5 : Natyot)

 

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Natyot (main tendue, au Cabaret Poétique)

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Le site de Natyot.

Un texte d'elle.

Un autre extrait.

 

 

20/06/2016

C’est quoi, la poésie ? C’est ça, Ducon (# 4 : Roger Lahu)

Retour du Marché de la Poésie à Paris, j'ai poussé le vice jusqu'à me raser avant de parler de ce poète barbu.

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Si vous trouvez mon tiiiiiiiiiiiiising trop... ou pas assez... COMPLETEZ (via les commentaires) ! Faites vos propres videi ! Je serai ravi de les relayer.

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Un extrait du recueil "Les anguilles".

 

18/06/2016

Le boss

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Vous y dansiez petite fille

Y danserez-vous mère-grand

C’est la maclotte qui sautille

Toutes les cloches sonneront

Quand donc reviendrez-vous Marie

 

Les masques sont silencieux

Et la musique est si lointaine

Qu’elle semble venir des cieux

Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine

Et mon mal est délicieux

 

Les brebis s’en vont dans la neige

Flocons de laine et ceux d’argent

Des soldats passent et que n’ai-je

Un cœur à moi ce cœur changeant

Changeant et puis encor que sais-je

 

Sais-je où s’en iront tes cheveux

Crépus comme mer qui moutonne

Sais-je où s’en iront tes cheveux

Et tes mains feuilles de l’automne

Que jonchent aussi nos aveux

 

Je passais au bord de la Seine

Un livre ancien sous le bras

Le fleuve est pareil à ma peine

Il s’écoule et ne tarit pas

Quand donc finira la semaine

 

(Alcools, Mercure de France, 1913)