06/05/2020
Deux minutes (même pas)...
... de Daniel Biga, et vous savez ce que j'attends de la poésie.
Et vous ?
04:21 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biga, daniel biga, oiseaux mohicans
23/03/2018
Daniel Biga (né le 23 mars 1940)
TU ES
un objet utile moins que
l’âne évidemment pensait ton père
Toute la ville t’a aimée
tu en as rendu quelques-uns contents
et comme on dit
il n’y a que les trains qui ne te soient pas passés dessus
Et moi à ton tour je me rendis heureux
cependant que presque timidement
tu te vendais pour un amour parfois exceptionnel
notre petite putain bougnoule
dans un bordel de Béchar
où es-tu maintenant
et que t’a fait le Monde ?
Daniel Biga, « Oiseaux mohicans, 1969"
08:17 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, Ephéméride | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biga, daniel biga, oiseaux mohicans, 1969
22/09/2016
Ecoute et danse
Il convient :
1) de ne pas s'écouter
2) de s'écouter profondément
Daniel Biga, "L'Amour d'Amirat"*
* remerciements à François-Xavier Farine pour m'avoir offert ce livre.
09:05 Publié dans oreillettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : biga, daniel biga, kimberley mcintyre, lillies of the valley, jun miyake, françois-xavier farine
11/09/2016
Leopardi
Moi poète français du XXème siècle et demi
de race ouvrière
prenant le Flyveflisken à
7 heures un matin d'hiver de Köbenhavn
pour m'encourager
je me récitais ces vers
Passero solitario alla campagna
Cantando vaï finché non more il giorno ;
Ed erra l'armonia per questa valle...
Canti et cosi trapassi
Dell'anno et di tua vita il più bel fiore...
de l'aristocratique Leopardi
poète italien du XIXème en fleur
ayant vécu souffert et étant mort à Recanati
un si petit village des Marches
et la mer l'Oresund en Baltique
charriait des glaces
13:30 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : leopardi, biga, daniel biga
05/11/2014
LES "GENS"
Tous Toutes sont des "gens"
"gens" ces chiens et chats qui s'engueulent
ou s'ignorent "gens" ces arbres enfermés
aux jardins de la ville et en deçà la plus modeste
plante adventice étrangère cependant naturalisée sur
le trottoir d'une impasse: minuscule graine venue sous la semelle
ou dans la loque d'un réfugié du Kurdistan du Caucase de l'Erythée...
Tous Toutes sont des "gens" pour Derzou Ouzala
peut-être même à mon avis jusqu'aux microbes
et en deçà et au-delà dans l'infra bien sûr
(puisque l'invisible n'est pas l'inexistant)
un invisible infini de revenants (tigres ours léopards
sangliers et autres moindres
et plus communes proies du chasseurs)
esprits quelque fois bienveillants souvent mal embouchés
"gens" alliés ou adversaires qui quasi indéfiniment
peuplent la steppe et la forêt de Derzou
avec qui chaque jour il s'entretient lui
et la multitude soit "trente ou quarante personnes
(qui) font le monde"
comme disait Ilarie Voronca.
06:20 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : derzou ouzala, ilarie voronca, daniel biga
19/11/2012
Les trous d’homme
« Je me souviens des trous d’homme (tranchée individuelle creusée par un fantassin afin de s’y protéger) qu’on trouvait après guerre – je parle d’après 1945–, nombreux encore dans divers coins de campagne et le long des rivages où ils ont peu à peu été comblés devenant rares, invisibles ou illisibles pour les générations plus récentes à qui ces vestiges paraissent aussi lointains que les pistes ou camps romains ou gaulois. »
Daniel Biga, « Arrêts facultatifs », éd. Gros Textes (2001)
07:12 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : biga, daniel biga, arrêts facultatifs, gros textes, éditions gros textes