15/02/2015
... ajouter encore des choses...
« Vous n’en finissez pas d’ajouter encore des choses,
Des boîtes, des maisons, des mots,
Sans bruit l’encombrement s’accroît au centre de la vie,
Et vous êtes poussé vers la périphérie,
Vers les dépotoirs, les autoroutes, les orties ;
Vous n’existez plus qu’à l’état de débris ou de fumée.
Cependant vous marchez,
Donnant la main à vos enfants hallucinés
Sous le ciel vaste, et vous n’avancez pas ;
Vous piétinez sans fin devant le mur de l’étendue
Où les boîtes, les mots cassés, les maisons vous rejoignent,
Vous repoussent un peu plus loin dans cette lumière
Qui a de plus en plus de peine à vous rêver.
Avant de disparaître,
Vous vous retournez pour sourire à votre femme attardée,
Mais elle est prise aussi dans un remous de solitude,
Et ses traits flous sont ceux d’une vieille photographie.
Elle ne répond pas, lourde et navrante avec le poids du jour sur ses paupières,
Avec ce poids vivant qui bouge dans sa chair et qui l’encombre.
Et le dernier billet du mois plié dans son corsage. »
Jacques Réda
09:44 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jacques réda
21/01/2015
Que fait Jean-Pierre Siméon ?
Sur le site de Youporn, on ne trouve pas de catégorie "Poetry".
Moi, je dis cela... C'est pour faire avancer les choses.
09:13 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0)
05/11/2014
LES "GENS"
Tous Toutes sont des "gens"
"gens" ces chiens et chats qui s'engueulent
ou s'ignorent "gens" ces arbres enfermés
aux jardins de la ville et en deçà la plus modeste
plante adventice étrangère cependant naturalisée sur
le trottoir d'une impasse: minuscule graine venue sous la semelle
ou dans la loque d'un réfugié du Kurdistan du Caucase de l'Erythée...
Tous Toutes sont des "gens" pour Derzou Ouzala
peut-être même à mon avis jusqu'aux microbes
et en deçà et au-delà dans l'infra bien sûr
(puisque l'invisible n'est pas l'inexistant)
un invisible infini de revenants (tigres ours léopards
sangliers et autres moindres
et plus communes proies du chasseurs)
esprits quelque fois bienveillants souvent mal embouchés
"gens" alliés ou adversaires qui quasi indéfiniment
peuplent la steppe et la forêt de Derzou
avec qui chaque jour il s'entretient lui
et la multitude soit "trente ou quarante personnes
(qui) font le monde"
comme disait Ilarie Voronca.
06:20 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : derzou ouzala, ilarie voronca, daniel biga
22/10/2014
"Le paysan" (NatYot)
Le paysan s’assoit. Il a la fatigue. Grande. Bien. Il est tatoué sous les ongles. On ne voit que ça. Et les yeux, comme quand je me lève trop tôt.
C’est qu’on n’est pas si bête, dit-il.
Ça tourne aussi dedans. Ça fait des cabrioles et des entorses avec. On a de la pensée. On n’en fait pas des tonnes. On s’en sert autrement, nous.
silence
C’est qu’on n’est pas si bête.
Nous c’est plutôt le sang. Le sang. Bien. Le sang qui réfléchit dans sa course, en coulant, en faisant ces allers venus. Il fait son beau parcours le sang, son parcours quotidien, son parcours idéal. Un parcours qui a d’ la gueule,
qu’oublie pas les genoux
qu’oublie pas les orteils
qu’oublie pas les mâchoires
qu’oublie pas les paupières
qui fait tout fonctionner
sinon on est foutu, nous.
Tu vois.
silence
C’est qu’on n’est pas si bête.
On vous laisse les grues, et l’acier dans le ciel. C’est beau quand même, dit-il. Nous, on aime la pluie. On aime l’humidité. L’humilité. Quand la pluie elle irrigue, ça me donne la trique. Toutes ces gouttes qui pénètrent le sol, ça me donne la trique. Et je peux chanter fort des rengaines que j’invente, et je peux crier fort là-bas au fond du champ. Personne me dit « la ferme ! »
Personne ne m’entend.
Je peux être fou si je veux.
silence
Le paysan se lève. Il a une petite mine. Il boit un petit coup dans un tout petit verre. Je voudrais boire aussi. Mais il n’y a qu’un verre et je ne fais pas ça. Boire dans le verre des autres.
NatYot (bientôt, au Cabaret Poétique)
06:17 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : natyot
21/06/2014
Heptanes Fraxion et ses " ... "
... aucune réponse dans le regard des gens... juste de l'autopromotion... des mots sur des images... de nombreuses histoires... encore des virages... et sur le bas-côté de la route... la lune... sourire n'est pas un objectif à long terme... les touristes ont remplacé les soldats... motifs traditionnels... j'enflamme des petites lampes... tout doucement...
09:41 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0)
04/06/2014
"C’est aux faibles de cœur qu’il faut un avantage..."
« Guerre ouverte, et non point tant de subtilités :
C’est aux faibles de cœur qu’il faut un avantage.
Pourquoi me caches-tu le ciel de ton visage
De ce traître satin, larron de tes beautés ?
Tu caches tout, hormis les deux vives clartés
Qui m’ont percé le cœur, ébloui le courage ;
Tu caches tout, hormis ce qui me fait dommage,
Ces deux brigands, tyrans de tant de libertés ;
Belle, cache les rais de ta divine vue,
Du reste, si tu veux, chemine toute nue,
Que je voye ton front, et ta bouche et ta main.
Amour ! que de beautés, que de lys, que de roses !
Mais pourquoi retiens-tu tes pommettes encloses ?
Je t’ai montré mon cœur, au moins montre ton sein. »
12:13 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : d'aubigné, agrippa d'aubigné, poésie, amour, visage, beauté, rose, sein, liberté, courage, guerre, brigand, avantage, coeur
10/03/2014
LE GÉNIE DE LA FOULE
" Il y a assez de traitrise, de haine, de violence,
D'absurdité dans l'être humain moyen
Pour approvisionner à tout moment n'importe quelle armée
Et les plus doués pour le meurtre sont ceux qui prêchent contre
Et les plus doués pour la haine sont ceux qui prêchent l'amour
Et les plus doués pour la guerre - finalement - sont ceux qui prêchent la paix
Méfiez-vous
De l'homme moyen
De la femme moyenne
Méfiez-vous de leur amour
Leur amour est moyen, recherche la médiocrité
Mais il y a du génie dans leur haine
Il y a assez de génie dans leur haine
pour vous tuer, pour tuer n'importe qui
Ne voulant pas de la solitude
Ne comprenant pas la solitude
Ils essaient de détruire
Tout
Ce qui diffère
D'eux
Étant incapables
De créer de l'art
Ils ne comprennent pas l'art
Ils ne voient dans leur échec
En tant que créateurs
Qu'un échec
Du monde
Ils croient votre amour
Incomplet
Du coup, ils vous détestent
Et leur haine est parfaite
Comme un diamant qui brille
Comme un couteau
Comme une montagne
Comme un tigre
Comme la ciguë
Leur plus grand art. "
CHARLES BUKOWSKI
16:23 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bukowski, charles bukowski, haine, foule, guerre, paix, meurtre
28/02/2014
COMME TOUS LES EXPLORATEURS…
la Tchéquie pas loin depuis 48 heures / un poète de là-bas / de ce là-bas qui m’a toujours été familier comme tout ce qui est à l’est / invité par un ami ces jours derniers / un ami d’ami en poésie est un ami / et ce poète nommé JAROMÍR TYPLT / assez généreux pour consacrer toute une soirée à un autre / encore un autre / à un autre shaman tchèque / ZDENĚK KOŠEK / art brut es-tu là ? / mais comme nous nous moquons des boites & des étiquettes (vraiment ?) / on dira que ce type fait partie de la grande petite famille / qui s’intéresse sérieusement à la météo / ZDENĚK KOŠEK n’est ni le seul ni le premier / de Tonton N. à Castaneda / ils sont quelques uns à avoir redécouvert ce qui peut sous-tendre un climat / mais on dira que ZDENĚK KOŠEK n’y va pas / qu’il n’y est pas allé / de main morte / comme tous les explorateurs
07:12 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : zdenĚk koŠek, jaromÍr typlt, jean-baptiste cabaud, poésie tchèque
24/02/2014
Des questions ?
16:57 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bukowski