24/08/2012
Le vendeur
Big J.Franck s’avança
pesamment vers la porte
portant quatre poupées
fabriquées avec des tubes de papier toilette
de la laine bleue bourrée
au sommet en guise de cheveux
et des yeux au rouge à lèvres
pendant comme les siens.
La femme dit :
« Qu’est-ce que t’as là, J.Franck ? »
Les mots s’engluaient dans sa mâchoire pendante.
Il se lécha les lèvres.
« J’ai essayé de vendre mes poupées
toute la matinée.
T’en veux une ? »
« Enfin, J.Franck. Tu vois pas pourquoi
personne t’en a acheté ? »
« Muettes » dit-il.
Marilou Bonham-Thompson
(trad. Manuel Van Thienen, in « Anthologie de la poésie amérindienne », Bacchanales n°42, revue de la Maison de la Poésie Rhône-Alpes)
06:13 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : van thienen, anthologie de la poésie amérindienne, bacchanales, maison de la poésie rhône-alpes
23/08/2012
Alphaville
07:10 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0)
16/08/2012
"De vives mains et même feu..."
“ J’ai jeté dans le noble feu
Que je transporte et que j’adore
De vives mains et même feu
Ce passé ces têtes de morts
Flamme je fais ce que tu veux.”
07:56 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : apollinaire, hedy lamarr, lamarr, torch song ecstasy, feu, flamme, passé, tête de mort
11/08/2012
Coyote, Coyote s’il te plaît dis-moi
Qu’est-ce qu’un shaman ?
Je ne sais rien
du shaman.
Je suis moi-même docteur.
Quand je pratique la médecine,
c’est une affaire entre moi,
le malade,
et la Création.
Coyote, Coyote s’il te plaît dis-moi
ce qu’est le pouvoir ?
On dit que le pouvoir
c’est l’habileté à démarrer
sa tronçonneuse
du premier coup.
Coyote, Coyote s’il te plaît dis-moi
qu’est-ce que la magie ?
La magie c’est la première saveur
des fraises mures, c’est aussi
un enfant qui danse
dans une pluie d’été.
Coyote, Coyote s’il te plaît dis-moi
pourquoi la Création existe ?
La création existe parce que je
suis allé me coucher hier soir
avec le ventre plein,
et quand je me suis réveillé
ce matin
tout était là.
Coyote, Coyote s’il te plaît dis-moi
à qui appartiens-tu ?
Si je me réfère aux toutes dernières
études, il y a certaines
personnes qui, sous couvert de poésie
ou de science,
me revendiquent
comme objet de conquête.
Laisse-moi dire rien
qu’une fois et pour toujours,
pour que cela soit clair :
Coyotte
n’appartient à personne.
Peter Blue Cloud
(trad. Manuel Van Thienen, in « Anthologie de la poésie amérindienne », Bacchanales n°42, revue de la Maison de la Poésie Rhône-Alpes)
04/08/2012
Promesse, tour et prestige
« Pour écrire un seul vers
il faut se souvenir de cent ans de sommeil
et des vies qui précédèrent, de la piqure des roses
et de l’aïeule qui voulait voir la mer,
de l’homme au large dos couvert de ventouses
et de ses enfants effrayés par les méduses.
Des objets magiques et des formules
où s’enroulent des fleurs autour des lettres gothiques.
Puis abandonner à son sort
cet homme en nous qui se noie dans ses souvenirs,
pour renouer avec la magie sans accessoire
et la jonglerie sans rien, mais avec des gestes
suspendus en l’air et la réalité
qui se retourne comme un gant.
Avec les êtres et les choses
Attirant les mots comme des aimants. »
Gérard Macé, « Promesse, tour et prestige », 2009
08:00 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : magie, gérard macé, poésie, rose, promesse tour et prestige
28/07/2012
SèTE (Festival de Poésie de)
Je reviens du Festival "Voix Vives" en ayant changé d'avis sur la peine de mort. Avec une pensée toute particulière pour les profs de philo qui écrivent des poèmes (comment peut-on oublier le corps à ce point ?).
Heureusement, il y eut de très belles lectures (certaines même inoubliables : Jacques Ancet, Lucien Suel, Michel Thion). Et moi qui privilégie systématiquement les lectures de poésie par leur auteur lors des Cabarets, j'ai trouvé que les comédiens présents pour partager les traductions de certains poètes arabes faisaient preuve d'une grande justesse (quelque soit leur degré de fatigue, à courir d'un point à l'autre de la ville).
Le 25 juillet, sur le port, j'ai aussi fêté mon anniversaire et réclamé ma tielle plantée de bougies. La phrase de la journée (signée de l'une des poétesses présentes) : "Tes 43 ans, remarque, reconnais que tu les as cherchés !".
07:20 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, pigments & pixels | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : sète, festival, voix vives, ancet, thion, suel, charlotte dumoulin, olivia nicosia, julien guill, peine de mort, poésie, philo, anniversaire
20/05/2012
C'était le quatorzième Cabaret Poétique...
... au cours duquel a eu lieu un évènement à la portée... je cherche l'adjectif pas trop grandiloquent... Disons un évènement majeur dans l'histoire de la poésie mondiale (voir plus bas).
Melchior Liboà
Brigitte Baumié
avec Michel Thion
Jean-Louis Chinaski, le bien-nommé
Melchior Liboà & Jean-Louis Chinaski ont mouillé la chemise pour Bukowski
Lors de ce Cabaret Poétique du dimanche 13 mai 2012, est né officiellement le "Syndicat des Poètes qui vont mourir un jour" ! Ce syndicat décernera d'ici la fin de l'année le "Prix du Rossignol qui rote" aux collectivités ou organismes qui ignorent le mieux la poésie.
De gauche à droite, en partant du second rang : Grégoire Damon, Michel Thion, Jean-Baptise Cabaud, Patrick Dubost, Armand le Poête, Chantal Ravel, Jean-Jacques Nuel, Hélène Massip, Geneviève Raphanel, Samantha Barendson, Brigitte Baumié, Béatrice Brérot, Jean-Louis Chinaski, Melchior Liboà, Jacques Martin.
23:41 Publié dans a.5) ANIMATEUR DU CABARET POETIQUE, C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, LyonnÈseries | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaret poétique, thion, baumié, liboà, chinaski, damon, syndicat des poètes qui vont mourir un jour, prix du rossignol qui rote, cabaud, dubost, barendson, brérot, bukowski, ravel, massip, raphanel
11/04/2012
Pour en finir avec la haine de la poésie
09:55 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0)
08/04/2012
Publications en revue...
Une nouvelle fois, suis publié dans "Microbe", la meilleure revue de poésie du monde...
... ainsi que dans P.L.S, la revue annuelle de la Sorbonne (j'attends qu'ils m'aient envoyé un exemplaire pour en scanner la couverture).
Quel lien ? Voilà que je retrouve au fin fond du disque dur de mon ordinateur un texte de Jim Harrison (archivé depuis combien d'années?). Et dans ce texte, ces quelques lignes :
« La poésie vient quand elle veut et je n’ai jamais eu la moindre idée sur la façon de la faire apparaître.
Qui sait ce qui provoque l’ouverture ou la fermeture de la porte .
Il y a toujours eu parmi les poètes, pendant les périodes "ramollies" une tendance a limiter eux-mêmes leurs meilleurs efforts, mais cela apparaît désagréablement évident à leurs lecteurs. C’est un peu comme essayer de susciter un fantasme sexuel convaincant et se trouver interrompu (en si bon chemin …) par votre mère qui téléphone pour savoir pourquoi vous êtes toujours un "saltimbanque" à 59 ans. »
07:11 Publié dans a.2) MES TEXTES, C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : microbe, pls, sorbonne, harrison