03/09/2023
"... décidé à écrire net, à boire frais et à se tenir gaillard."
Je relis Paul-Jean Toulet. « Les Contrerimes », au hasard et souvent, autrement et encore. (…) A l’âge des aéroplanes et des premiers carnages industriels, l’auteur de « Mon amie Nane » a aimé « L’Art Poétique » de Boileau, le tracé voluptueux des jardins à la française, les taxautos pris sur les Champs-Elysées avec des filles vénéneuses et les paquebots des Messageries maritimes. Par là, il a relevé l’antique tradition de subversion de la laideur établie, décidé à écrire net, à boire frais et à se tenir gaillard. Refusant la poésie prétentieuse et les vers tarabiscotés, il a cultivé un lyrisme simple et mélancolique. « Que tu es loin, mon beau septembre, / Loin comme le Pays, / Quand ses hanches, et le maïs, / Etaient couleur de l’ambre » Classique et fantaisiste, il a réinventé les enjambements, les phrases nominales, les ellipses et les accélérations : « On rit, on se baise, on déjeune… / Le soir tombe : on n’est plus très jeune. »
Las des effusions romantiques, Toulet a congédié les ruines, les gondoles et les parcs ravagés au profit de motifs proches de la vie : la tonnelle fleurie, l’aubergette, la table de bois blanc et les jambons pendus. D’une santé fragile, usé par la vie d’artiste et les abus divers commis avec Curnonsky, Toulet est mort à Guéthary, sur le rivage basque, le 6 septembre 1920. Amateur de règles anciennes, virtuose du vers français, il fut un grand novateur. (…) Merveilles formelles, les contrerimes sont formées de quatrains alternés de huit et six pieds dont les vers s’embrassent, faisant rimer entre eux des mètres différents. « Trottoir de l’Elysé’-Palace / Dans la nuit en velours / Où nos cœurs nous semblaient si lourds / Et notre chair si lasse. » On note l’élision du e muet, qui marque la rigueur de l’auteur des Contrerimes. Mais il y a aussi de la liberté dans ses vers, ainsi que le rappelle Jean-Luc Steinmetz. « Contemporain d’un Apollinaire dont le livre Alcools comporte une pareille observance de l’ancienne prosodie (à égalité avec les audaces du vers libre), Toulet occupe cette marge étroite où la tradition s’autorise maintes transgressions, guère visibles toutefois pour les yeux peu exercés. »
C’est ainsi que Paul-Jean est grand »
Sébastien Lapaque, Au hasard et souvent, éd. Actes Sud
04:00 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : toulet, lapaque, les contrerimes, au hasard et souvent, steinmetz, apollinaire, boileau, curnonsky, guétary
26/08/2022
Jourd'hui...
19:17 Publié dans Ephéméride | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : apollinaire, rome, joconde, prison
01/06/2020
CARTE POSTALE PRÉ-REMPLIE
sous un ciel d’un bleu parfait
ma terrasse & mon double café
buvable
face à moi
ma fille plongée dans son nouveau cahier de vacances
je mate le corbillard
les vêtus de noir
qui animent le parvis de l’église un peu plus loin
à la table d’à côté
des femmes parlent du contrôle technique de leur voiture
elles s’y connaissent visiblement plus que moi
sous mon coude
un recueil d’Apollinaire décevant
Guillaume m’aura tout fait
F.Houdaer
(extrait d'un recueil à paraître)
04:22 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : apollinaire
17/12/2019
"Les poètes que nous aimons sont des héros de roman noir"
Il y a trois ans, Jérôme Leroy et moi nous enfermions pendant trois jours dans un hôtel nantais (rien de sexuel), sur l’invitation de l'association "Fondu au noir" et la Maison de la Poésie… de Nantes. Nous avons commis ces LITANIES SANGLANTES ("Les poètes que nous aimons sont des héros de roman noir".). Les avons partagées sur scène. Avons été enregistrés (ce que j’ignorais, c’est Jean-Baptiste Cabaud qui vient de m’envoyer le lien de la vidéo).
Poésie & polar - Lecture à deux voix, de Jérôme Leroy et Frédérick Houdaer from Maison de la Poésie Nantes on Vimeo.
06:41 Publié dans a.2) MES TEXTES, C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, planches, polar | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jérôme leroy, fondu au noir, maison de la poésie de nantes, poésie et polar, guillevic, villon, pirotte, brautigan, calaferte, pasolini, verlaine, apollinaire, rimbaud
21/11/2018
Apollinaire (prix Cécile Coulon)
10:29 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : apollinaire, prix apollinaire, cécile coulon
07/07/2016
Le boss # 2
Con large comme un estuaire
Où meurt mon amoureux reflux
Tu as la saveur poissonnière
l’odeur de la bite et du cul
La fraîche odeur trouduculière
Femme ô vagin inépuisable
Dont le souvenir fait bander
Tes nichons distribuent la manne
Tes cuisses quelle volupté
même tes menstrues sanglantes
Sont une liqueur violente
La rose-thé de ton prépuce
Auprès de moi s’épanouit
On dirait d’un vieux boyard russe
Le chibre sanguin et bouffi
Lorsqu’au plus fort de la partouse
Ma bouche à ton noeud fait ventouse.
08:25 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : apollinaire
10/08/2014
WANTED # 3
06:23 Publié dans où mon taux d'adrénaline augmente | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : apollinaire, guillaume apollinaire, joconde, tom waits
23/12/2013
Vrac de vrac # 12
Pas (ou très) superstitieux, j'ai glissé quelques poèmes dans le numéro 13 de la revue "COHUES". A lire ICI.
Après le Facteur Cheval et celui qui sonnait deux fois, Thomas Vinau a trouvé un autre Super-Facteur.
Et toujours... Guillaume.
08:34 Publié dans Compile Face-Bouquienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cohues, revue cohues, jules mongin, apollinaire, ali lham, thomas vinau
12/09/2012
Bonne fête à tous les Apollinaire...
Le poète... photographié lors de son arrestation (on le soupçonnait d'avoir volé la Joconde !).
07:35 Publié dans Ephéméride | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : apollinaire, joconde