30/01/2024
Bande d'idiots
On ne sait rien jusqu’à présent de ce qu’est au vrai la poésie, une expression, une connaissance ou simplement un jeu de mots. Mais le peu que l’on sache, et ceci empiriquement, du poète, même du plus inspiré, du plus inspiré surtout, c’est qu’il semble devoir être un peu bête, assez bête pour faire en sorte que sa raison brille par son absence devant la création, et que cette bêtise est une condition sine qua non, de son rendement.
Pouchkine fut un des premiers à faire cette observation paradoxale : « que Dieu me pardonne, écrivait-il, mais la poésie doit être toujours un peu bête. » Au sujet de William Blake, Chesterton écrivit de même : « Ce fut un idiot inspiré ; idiot parce qu’inspiré ! » Byron lui-même ; grand poète tout comme Pouchkine, affirmait que Wordsworth n’était qu’un « idiot dans sa gloire » ; Hugo trouvait que Barbey d’Aurevilly était un « formidable imbécile » et Leconte de Lisle que Hugo était bête comme l’Himalaya ! Ajoutons, si vous voulez, ce que Sophocle disait d’Eschyle : « Ce que celui-ci faisait était très bien, bien qu’il le fit inconsciemment ».
Benjamin Fondane, Rimbaud le voyou (1936)
10:19 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fondane, rimbaud, poésie, pouchkine, blake, chesterton, idiot
20/10/2020
"paresse grossière"
09:24 Publié dans Ephéméride | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre boaistuau, rimbaud, ephéméride, 20 octobre
20/04/2020
En 2019 (poème pas si vieux bien que daté)
dans le local S.A.V. de la F.N.A.C.
j’attends mon tour en
parcourant une affichette couverte
d’un maximum de dessins et d’un minimum de mots
réagir en cas d’attaque terroriste
je ramène un article récemment acheté
un lecteur C.D et cassette
vite tombé en panne
je le confie aux bons soins d’un jeune gars incrédule
il peine à croire que j’ai pu trouver une vieillerie pareille
dans son magasin
j’ai 49 ans
à mon âge
Rimbaud était déjà unijambiste
et mort
Johnny Cash avait demandé la main de sa June sur une scène londonienne
Bukowski continuait de boire
convaincu qu’il n’en aurait plus pour longtemps
ce en quoi il se trompait
(extrait d'un recueil à paraître)
07:20 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rimbaud, cash, bukowski, fnac
28/12/2019
"J'aimais..."
J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs…
Arthur Rimbaud
05:07 Publié dans carottages littéraires, pigments & pixels | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : rimbaud, arthur rimbaud
17/12/2019
"Les poètes que nous aimons sont des héros de roman noir"
Il y a trois ans, Jérôme Leroy et moi nous enfermions pendant trois jours dans un hôtel nantais (rien de sexuel), sur l’invitation de l'association "Fondu au noir" et la Maison de la Poésie… de Nantes. Nous avons commis ces LITANIES SANGLANTES ("Les poètes que nous aimons sont des héros de roman noir".). Les avons partagées sur scène. Avons été enregistrés (ce que j’ignorais, c’est Jean-Baptiste Cabaud qui vient de m’envoyer le lien de la vidéo).
Poésie & polar - Lecture à deux voix, de Jérôme Leroy et Frédérick Houdaer from Maison de la Poésie Nantes on Vimeo.
06:41 Publié dans a.2) MES TEXTES, C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, planches, polar | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jérôme leroy, fondu au noir, maison de la poésie de nantes, poésie et polar, guillevic, villon, pirotte, brautigan, calaferte, pasolini, verlaine, apollinaire, rimbaud
11/04/2017
André Blanchard (#1)
Fier de publier mon prochain roman au Dilettante, l'éditeur de André Blanchard (qui, lui, n'aurait jamais commis de roman).
Je l'ai découvert peu de temps après qu'il soit décédé (grâce à un article de Beigbeder, je n'ai pas honte de le préciser). Me suis jeté sur ses Carnets de Vesoul (amis lyonnais, vous les trouverez à la Bibliothèque de La-Part-Dieu... oui, faites que ces ouvrages tournent en permanence, que jamais ils ne soient désherbés...)
" Des choses qui arrivent trop tard, c'est courant dans une vie, et celle de l'écrivain pousse à la roue. Ne parlons pas du succès qui débarque pile pour étoffer la couronne mortuaire, c'est on ne peut plus répertorié, envisageons cette autre attrape, combien plus tordue : posséder son art et perdre le goût d'en user.
Comme quoi Rimbaud fut deux fois précoce. "
" Même quand elle ne nous fait plus rire, la vie reste comédie. C'est nous, le drame. "
04:12 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré blanchard, blanchard, le dilettante, editions le dilettante, rimbaud
14/11/2016
Je n'ai vu la coïncidence relevée nulle part...
05:30 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cohen, leonard cohen, rimbaud, arthur rimbaud, mort
17/09/2010
Ah bon ?
Donc… parler de moi, pour éviter d’évoquer x ou y et mordre.
J’écris.
Je suis invité, dans le cadre du festival Parole Ambulante, à croiser le fer avec Alexandre Dumal et Mouloud Akkouche le dimanche 24 octobre au Centre Edouard Brenot à Grigny.
Le 20 et 21 novembre, je signerai lors du festival Sang D’Encre, à Vienne.
Lu et chroniqué (pour « Livre & Lire ») deux remarquables ouvrages ces derniers temps :
« Sous le manteau » de Sylvie Fontaine.
« Le Zaroff » de Julien d’Abrigeon. Puisque Rimbaud avait raison, « quand l’on a faim et soif, il y a quelqu’un qui vous chasse. »
R.A.R (rien à rajouter) ? R.A.R.
10:13 Publié dans LyonnÈseries, oreillettes, où je lis, où mon taux d'adrénaline augmente, polar, SIGNATURES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : parole ambulante, dumal, akkouche, sang d'encre, libre & lire, fontaine, sous le manteau, le zaroff, d'abrigeon, rimbaud, eicher, bashung, cantat
10/01/2010
JEU DE MASSACRE
De son pistolet d’arçon, Robespierre vise quelques pipes de terre. Saint-Just le rejoint et la dispute peut commencer. Robespierre est noir, Saint-Just un blanc très maigre et portant la djellaba. Nous sommes à la veille du centenaire de la Révolution, et Rimbaud fait répéter à des proches un drôle de drame. Rimbaud ne décolère pas, et la pièce s’en ressent. Ne porte-t-il pas le bonnet phrygien ? Et où sommes-nous exactement ? Dans quel asile, quel repaire de voleurs ? De quelle scène est-il question ? À quel narrateur avons-nous affaire (« je suis le parfait cobaye, votre meilleur spectateur ») ?
S’en mêlent Fouché puis David en action, en peinture. « David, c’est Verlaine. Du verbe, rien que du verbe, et de la couardise à revendre. » Quelle histoire ! Il n’est que de découvrir celle de la genèse de ce texte que Gérard Guégan nous résume dans une brève préface. Dans un monde de faux-semblants, il se livre à un jeu où ne tombent pas que des masques.
Un texte souverainement libre, un de plus, publié aux jeunes éditions "A rebours".
06:20 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guégan, robespierre, rimbaud, fouché, saint-just, david, verlaine, éditions à rebours, rimbaud et saint-just font du théâtre, gérard guégan