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13/02/2013

POUR UNE PRÉSENCE ACCRUE DE LA POÉSIE À LA FÊTE DU LIVRE DE BRON

« Il n'y a que deux manières d'écrire : la première, en se passant d'autorisation, la seconde, en demandant une autorisation. » Ossip Mendelstam

 

À la veille de l’ouverture de la vingt-septième Fête du Livre de Bron, et quel que soit l’intérêt que l’on peut encore trouver à cette manifestation (elle ne risque pas d’être confondue avec une foire du livre), force est de constater que sa programmation laisse une place minuscule à la poésie. Et d’année en année, cela ne s’améliore pas.

« La poésie a disparu des écrans radars » entend-t-on souvent. Est-ce le rôle d’une manifestation comme la Fête du Livre de Bron d’aider à faire bouger les choses ? Ou n’y en a-t-il, là comme ailleurs, que pour le sacro-saint-roman ?

Les marchands du temple (et autres critiques littéraires ou « cro-culs » sous cacheton) n’ont aucun intérêt à ce qu’un strapontin supplémentaire soit attribué à la poésie.

Sans doute les poètes eux-mêmes ont leur part de responsabilité dans cet état de fait…

« Nous pouvons avoir peur de bien des choses. D’un coup de tonnerre dans le ciel plus appuyé que les précédents. Du manque d’espace. Du manque de l’autre. D’une fatigue trop grande. Nous pouvons avoir peur d’une situation économique pénible. De la perte d’un toit. D’une guerre dans notre jardin. Mais il ne faut pas avoir peur de la poésie, pour tout simplement ne pas l’apeurer elle-même et qu’elle puisse venir à nous en toute confiance. Alors que sa parole est plus grande que nous, nous pourrons tout de même la lire et l’écrire, pour ainsi la comprendre de l’intérieur, comme l’on comprend l’étranger, le nouveau. Elle nous emportera plus loin que nous-mêmes en nous demandant sans cesse de venir la rejoindre. »
Joël Bastard. Extrait de « Sur cet air gracieux et léger ».Éditions Cenomane 2012

A suivre…

F.H

27/01/2013

L’invention de la dynamite

 

Dans sa salle de bain

Alfred Nobel

se décapsule

une autre bière

avec les dents

comme il le fait

depuis l’enfance.

 

Glouglouglouglouglou.

 

Il prend son portable

compose le 0450.48.05.17.75

presse yes

presse yes

presse yes

et BOUM !

A p’us d’Alfred.

 

Eric Dejaeger

08/12/2012

portrait du Lyonnais ?

Je me suis permis de retitrer ce poème de Pierre Tilman déniché voilà peu dans son recueil "tout comme unique".

 

c'était un homme désespéré

mais sa modestie était plus forte que son désespoir

il ne s'est pas suicidé

c'était un homme fort

mais sa faiblesse était plus forte que sa force

ou plus faible je ne sais pas ce qu'il faut écrire

en tout cas ce que je peux vous dire c'est qu'

il aura été un petit consommateur

(il réfléchissait)

il aura peu bousillé la planète

il aura même essayé de faire du ménage

mais peut-être que ce n'est pas ça qu'il

faut faire du tout

(réfléchir de la sorte)

peut-être qu'être vivant c'est foutre le bordel

 

11/11/2012

tourne autour de moi...

Valérie : « tourne autour de moi, fait des ronds autour de moi en glouglouissant comme un paon, quand j'avance ».
Il tourne autour d'elle en glouglouissant tandis qu'elle avance.
Ses glouglouis ressemblent à des miaulements, à des bêlements, à des soupirs d'amortisseurs hydrauliques.
Les sons qui sortent de l'homme par la bouche ne sont pas des sons, ce sont l'homme. 
 
 
 
 

29/10/2012

Le Syndicat des Poètes qui vont mourir un jour

syndicat.png

La photo quasi officielle, l'acte de naissance, c'était lors d'un Cabaret Poétique, ICI.

Le blog, LA.

25/09/2012

Ceux qui réussissent

Ceux qui réussissent
ceux qui ont le pouvoir
qui ont l'argent
ceux qui ont tout
tout pour eux
la bonne conscience
la bonne santé
la bonne nourriture
les bons coiffeurs
les bons vêtements
ceux qui ont tout
tout pour eux
la bonne politique
la majorité aux élections
les juges dans leur poche
et les médecins de la clinique privée
tant pis pour eux
ils ont tout
tout pour eux
tant pis pour eux
ils l'ont bien cherché
ne comptez pas sur moi pour les plaindre


Pierre Tilman

(texte volé chez François-Xavier Farine)

29/08/2012

"Conneries" (extrait d'un recueil à paraître)

 

haniwa.jpg

 

à quatorze ans ils m'ont foutu entre les mains Baudelaire et puis à dix-sept

Henry Miller

à dix-huit ils m'ont dit passe ton bac d'abord et à vingt-deux

Et prof ? Ça te plairait pas, prof ?

allez piger

 

Grégoire Damon

25/08/2012

Cash + Hopper + Kipling...

24/08/2012

Le vendeur

Big J.Franck s’avança

 

pesamment vers la porte

 

portant quatre poupées

 

fabriquées avec des tubes de papier toilette

 

de la laine bleue bourrée

 

au sommet en guise de cheveux

 

et des yeux au rouge à lèvres

 

pendant comme les siens.

 

La femme dit :

 

« Qu’est-ce que t’as là, J.Franck ? »

 

Les mots s’engluaient dans sa mâchoire pendante.

 

Il se lécha les lèvres.

 

« J’ai essayé de vendre mes poupées

 

toute la matinée. 

 

T’en veux une ? »

 

« Enfin, J.Franck. Tu vois pas pourquoi

 

personne t’en a acheté ? »

 

« Muettes » dit-il.

 

 

 

Marilou Bonham-Thompson

 

(trad. Manuel Van Thienen, in « Anthologie de la poésie amérindienne », Bacchanales n°42, revue de la Maison de la Poésie Rhône-Alpes)