19/10/2016
Bob Dylan, Prix Nobel de Littérature 2016 ?
"... une camaraderie en plein essor..."
10:52 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : dylan, bob dylan, sam shepard, prix nobel littérature
14/10/2016
Rolling Thunder
Quand un type arrive à faire rimer « kelp » (varech) avec « help » (aider) et à vous mettre au bord des larmes, c’est de la poésie.
Dylan s’est fait tout seul. Il s’est fabriqué, de bout en bout. À partir de ce qu’il a trouvé autour de lui, et en lui. Dylan est une invention de son propre cerveau. La question n’est pas de le percevoir, mais de le recevoir. Puisqu’il vous atteint au plus profond, de toute manière, pourquoi ne pas l’accepter ? Il n’est pas le premier à s’être inventé, certes non, mais il est le premier à avoir inventé Dylan. Personne ne l’a fait avant lui ni ne le fera après.
Un jour, Gregory Corso m’a dit que la poésie était une « sonde magique » : « Un poète se la prend jusqu’au bout. Le truc en entier ! » Si la poésie a le même pouvoir que la musique, celui de transformer les émotions, alors elle doit forcément être découverte à tâtons, dans la pénombre. Elle se découvre elle-même, elle se laisse découvrir par la révélation du poète. En aidant les autres, Dylan est aidé, lui aussi.C’est une camaraderie en plein essor.
« Rolling Thunder » de Sam Shepard (trad. de Bernard Cohen), éd. Naïve
08:23 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gregory corso, bob dylan, sam shepard, bernard cohen
12/10/2016
Supplique à une jeune passante
fille en short, qui ronges tes ongles en tortillant du cul,
les garçons te regardent -
tu as plus d'importance, semble-t-il,
que Gauguin ou Brahma ou Balzac,
plus, en tous cas, que les crânes qui nagent à nos pieds,
ta démarche hautaine brise la Tour Eiffel,
fait tourner la tête des vieux vendeurs de journaux à la sexualité
éteinte depuis longtemps ;
tes bêtises réfrénées, ta danse de l'idiote,
tes grimaces délicieuses - ne lave jamais tes sous-vêtements
sales, ne chasse jamais tes actes d'amour
à travers les allées résidentielles -
ne nous gâche pas ça
en accumulant kilos et fatigue,
en acceptant la télévision et un mari gnangnan ;
n'abandonne jamais ce déhanchement maladroit et inepte
pour arroser la pelouse le samedi -
ne nous renvoie pas à Balzac ou à l'introspection
ou à Paris
ou au vin, ne nous renvoie pas
à l'incubation de nos doutes ou au souvenir
du frétillement de la mort, salope, affole-nous d'amour
et de faim, garde les requins, les requins sanglants
loin du cœur.
Charles Bukowski (in "Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines")
Trad. Thierry Beauchamp
11/10/2016
Lions and monkeys
To Leah, Nursing Me
Big lions often act distressing
To monkeys when they’re convalescing;
But when the Big Lions get quite well
They eat those monkeys all to hell !
Poème & peinture d'Aleister Crowley (né un 11 octobre)
05:14 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, Ephéméride | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : aleister crowley, crowley
06/10/2016
Les poèmes qui ne se nourrissent ni de roses ni d’oiseaux ont une santé à briser le monde
Il y a des poèmes qui ne se nourrissent ni de roses ni d'oiseaux, qui ne boivent pas la rosée des fleurs, qui ne se penchent pas sur la source, qui n’aiment pas les jeunes filles à l’instant du bourgeon.
Ils ont un visage dur et une odeur d’hiver qui dédaignerait la neige.
Ils parlent de chevaux, de labours, d’humbles herbes, d’enfants sans jouets.
...L’amour y semble caché mais apparaît soudain aux trous de l’étoffe avec son insolent éclat de toujours.
Ils sont avides comme des rustres. Ils ont de grosses mains. Leur rire est triste. Ils grelottent. Ils ont faim. Ils donnent à manger. Le sang coule d’eux, frais, rouge et vite noir, luisant comme un long regard échappé.
Les poèmes qui ne se nourrissent ni de roses ni d’oiseaux ont une santé à briser le monde.
Il leur arrive de montrer vraiment l’intérieur du corps qui est rouge et l’intérieur de l’âme qui est noir et vide.
Alain Borne
00:00 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, oreillettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain borne, run the jewels, zack de la rocha, close your eyes
29/09/2016
C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon (spéciale F.A.Q.)
00:00 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (1)
25/09/2016
Le film du dimanche soir # 6
00:22 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : perros, georges perros, une vie ordinaire, bretagne
21/09/2016
En novembre, à Nantes...
DES INDICES...
23:51 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, planches, polar | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jérôme leroy, fondu au noir, caroline de benedetti, le lieu unique, nantes
11/09/2016
Leopardi
Moi poète français du XXème siècle et demi
de race ouvrière
prenant le Flyveflisken à
7 heures un matin d'hiver de Köbenhavn
pour m'encourager
je me récitais ces vers
Passero solitario alla campagna
Cantando vaï finché non more il giorno ;
Ed erra l'armonia per questa valle...
Canti et cosi trapassi
Dell'anno et di tua vita il più bel fiore...
de l'aristocratique Leopardi
poète italien du XIXème en fleur
ayant vécu souffert et étant mort à Recanati
un si petit village des Marches
et la mer l'Oresund en Baltique
charriait des glaces
13:30 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : leopardi, biga, daniel biga