10/08/2015
Jean-Pierre Georges # 1
Petite féérie matinale, neige partout
je décline toute responsabilité, je ne suis
qu’un front sur un carreau.
La mobylette zézayante du facteur
porte en elle-même un message destiné
aux seules vieilles dames
et aux poètes !
(mais ce serait un hasard si grand…)
Le cerisier, la table de jardin restent stoïques
sous tant de blanc
quand on songe au peu de poids d’une pensée
on en est consterné.
« OÛ ÊTRE BIEN » de Jean-Pierre Georges, éd. « Le dé bleu »
14:57 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jean-pierre georges, éditions le dé bleu, où être bien
08/08/2015
RIEN D’IMPORTANT
Je ne désire pas être profond
je voudrais simplement écrire des idioties
pour les dire en public
J’écris pour les têtes en l’air
dont la cervelle
est restée accrochée à un portemanteau
avec ou sans la casquette
Rien n’est plus agréable
que de dire ses poèmes à de simples gens
tels que vous mes amis
sans exigence d’aucune sorte
Vous êtes gentils
Je ne voudrais ennuyer personne
Vous trouverez ci-joint
un trou
un simple trou
Avec une petite lumière
Il n’y a rien d’autre.
Alfonso Jimenez, « On ignore l’heure du train », éd. Gros Textes
08:55 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alfonso jimenez, on ignore l’heure du train, gros textes, éditions gros textes
02/08/2015
"Lus par personne"
" Les plus grands poètes ne sont lus par personne. Ils ne servent qu’à « fournir » des titres merveilleux à des romans. En vitrine de la Maison de la Presse de Chinon aujourd’hui : L’espoir d’aimer en chemin de… peu importe. "
Jean-Pierre Georges, "L’éphémère dure toujours", éd. Tarabuste
23:46 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : soul williams, jean-pierre georges
17/07/2015
Le roi Desbiens
Patrice Desbiens... Sans doute l'une de mes rencontres les plus marquantes à Montréal, lors de la résidence d'auteur que j'y ai effectuée il y a dix ans.
Ses livres sont difficilement trouvables en France. Cela vaut la peine de se battre pour vous les procurer.
Cet enregistrement date de l'année dernière :
06:09 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patrice desbiens, montréal, desbiens, poésie québécoise
13/07/2015
" L'Amour est un chien de l'enfer "
Trop grand
trop petit
trop gros
trop maigre
ou rien du tout.
Rire ou
larmes
haineux
amoureux
des inconnus avec des gueules
passées
à la limaille de plomb
des soudards qui parcourent
des rues en ruines
qui agitent des bouteilles
et qui, baïonnette au canon, violent
des vierges
ou un vieux type dans une pièce misérable
avec une photographie de M. Monroe.
Il y a dans ce monde une solitude si grande
que vous pouvez la prendre
à bras le corps.
Des gens claqués
mutilés
aussi bien par l’amour que par son manque.
des gens qui justement ne s’aiment
pas les uns les autres
les uns sur les autres.
Les riches n’aiment pas les riches
les pauvres n’aiment pas les pauvres.
nous crevons tous de peur.
Notre système éducatif nous enseigne
que nous pouvons tous être
de gros cons de gagneurs.
mais il ne nous apprend rien
sur les caniveaux
ou les suicides.
Ou la panique d’un individu
souffrant chez lui
seul
insensible
coupé de tout
avec plus personne pour lui parler
et qui prend soin d’une plante.
Les gens ne s’aiment pas les uns les autres.
Les gens ne s’aiment pas les uns les autres.
Les gens ne s’aiment pas les uns les autres.
Et je suppose que ça ne changera jamais
mais à la vérité je ne leur ai pas demandé
des fois j’y
songe.
Le blé lèvera
un nuage chassera l’autre
et le tueur égorgera l’enfant
comme s’il mordait dans un ice-cream.
Trop grand
trop petit
trop gros
trop maigre
ou rien du tout.
Davantage de haine que d’amour.
les gens ne s’aiment pas les uns les autres.
peut-être que, s’ils s’aimaient,
notre fin ne serait pas si triste ?
Entre-temps je préfère regarder les jeunes
filles en fleurs
fleurs de chance.
Il doit y avoir une solution.
sûrement il doit y avoir une solution à
laquelle nous n’avons pas encore songé.
Pourquoi ai-je un cerveau ?
il pleure
il exige
il demande s’il y a une chance.
Il ne veut pas s’entendre dire :
“non.”
Charles Bukowski (in "L'Amour est un chien de l'enfer", trad. de Gérard Guégan)
04:24 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : charles bukowski, bukowski, l'amour est un chien de l'enfer, gérard guégan, guégan
02/07/2015
Ciao, Miss...
08:16 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hélène monette, cabaret de la pègre, québec, poésie québécoise, montréal
01/06/2015
Les Ch'tis ont de la chance
07:51 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon !, planches | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grégoire damon, simon allonneau, dunkerque, hellemmes, françois-xavier farine
31/05/2015
Le film du dimanche soir # 3
07:45 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jack hirschman, red poet
26/05/2015
"la meilleure figure..."
09:23 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic, cercle



















