14/10/2016
Rolling Thunder
Quand un type arrive à faire rimer « kelp » (varech) avec « help » (aider) et à vous mettre au bord des larmes, c’est de la poésie.
Dylan s’est fait tout seul. Il s’est fabriqué, de bout en bout. À partir de ce qu’il a trouvé autour de lui, et en lui. Dylan est une invention de son propre cerveau. La question n’est pas de le percevoir, mais de le recevoir. Puisqu’il vous atteint au plus profond, de toute manière, pourquoi ne pas l’accepter ? Il n’est pas le premier à s’être inventé, certes non, mais il est le premier à avoir inventé Dylan. Personne ne l’a fait avant lui ni ne le fera après.
Un jour, Gregory Corso m’a dit que la poésie était une « sonde magique » : « Un poète se la prend jusqu’au bout. Le truc en entier ! » Si la poésie a le même pouvoir que la musique, celui de transformer les émotions, alors elle doit forcément être découverte à tâtons, dans la pénombre. Elle se découvre elle-même, elle se laisse découvrir par la révélation du poète. En aidant les autres, Dylan est aidé, lui aussi.C’est une camaraderie en plein essor.
« Rolling Thunder » de Sam Shepard (trad. de Bernard Cohen), éd. Naïve
08:23 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gregory corso, bob dylan, sam shepard, bernard cohen
Commentaires
Yep ! J'avais pris le même livre à la même bibliothèque (je pense) il y a quelques années... Sam Shepard et Gregory Corso font partie de ces écrivains injustement peu traduits en français...
Écrit par : Greg | 22/04/2014
Yep Sam Shepard, tous ces écrits (nouvelles, théâtres). Du grand art !
Écrit par : massot | 14/10/2016
Les commentaires sont fermés.