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17/04/2010

Lettre de Dubuffet à Asger Jorn

"Je m'aperçois chaque jour (et je ne cesse de m'en étonner) qu'il y a extrêmement peu de gens, et notamment parmi les écrivains et les artistes, qui aient comme vous et moi conscience du caractère spécieux et frelaté de l'art culturel… La culture tend à remplacer ce qu'a été l'église catholique au Moyen Âge comme moyen pour les castes dirigeantes de fortifier leur position et de conditionner les esprits à leur gré et à leur profit. D'où résulte que la vraie création d'art n'existe pratiquement presque plus, tandis que lui est substituée une mascarade tapageusement publicitaire où elle n'a guère de part."

 
 
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14/02/2010

Des vieux parlent (et c'est intéressant)

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Commençons par Ungaretti, le seul véritable Maître Yoda: ici et .

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Puis, sans transition, rendons visite à Léo malet (une heure d'entretiens).

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27/01/2010

Mai 68 (à Lyon) vu par Calaferte

« En 1968, je travaillais à la radio, je faisais des émissions littéraires et de la chronique. Je dois dire que j’ai été comme tout le monde : je n’ai rien compris. La première image fut une concentration de cars de police et de C.R.S. aux alentours de la préfecture de Lyon. Les premiers troubles commençaient à Paris. Personne n’avait véritablement cru au caractère émeutier de la chose. On a été les uns et les autres très longs à comprendre qu’il y avait –mais cela reste à éclaircir- un désir quelque part de renverser une vieille société incarnée par un vieil homme. Et il y a eu l’explosion. A ce moment-là, j’ai essayé de faire un effort de compréhension pour saisir ce que désirait cette jeunesse. J’ai même pensé à un moment donné que c’était un nouvel effort chrétien. Je me trompais complètement. Ensuite, nous sommes passés au degré de la fantaisie. L’art dans la rue, etc., tous ces discours de l’époque. J’ai replié mes ailerons et je me suis dit attendons que ça passe. Nous étions en pleine connerie. Effectivement, ça a passé. Mais l’explosion a été revigorante.

Ce fut la grève à la radio. Cela m’a permis d’écrire dans mon jardin Campagnes. Les choses se sont tues et le travail à la radio a recommencé comme auparavant. Un coup pour rien. »

 

Louis Calaferte, extrait de « Une vie, une déflagration / Entretiens avec Calaferte » de Patrick Amine

20/09/2009

"... la vie, mon honorable ami..."

« Devrait être dadaïste celui qui a compris, une fois pour toutes, qu’on n’a le droit d’avoir des idées que lorsqu’on les applique dans la vie – le type totalement actif ne vivant que d’action, son seul moyen de connaissance. Le dadaïste est l’homme qui loue un étage à l’hôtel Bristol sans savoir où prendre l’argent pour donner un pourboire à la femme de chambre. Le dadaïste est l’homme du hasard avec de bons yeux et le coup du père François. Il peut lancer son individualité comme un lasso, et il juge chaque cas suivant la situation. Il se résigne au fait que le monde abrite à la fois des mahométans, des zwingliens, des lycéens, des anabaptistes, des pacifistes, etc. Il voit d’un bon œil la diversité du monde sans s’en étonner pour autant. Le soir, l’orchestre joue au bord de la mer et les putes, qui se balancent sur leurs talons-aiguilles, te sourient en te dévisageant ouvertement. C’est un monde merdique et complètement dingue. Tu flânes comme ça, sans but précis, et tu te fabriques une philosophie pour le dîner. Mais sans crier gare, le facteur t’apporte le premier télégramme qui t’apprend que tous tes cochons sont morts de le rage, qu’on a jeté ton frac de la Tour Eiffel, et que ta femme de ménage a attrapé une carie des os. Tout étonné, tu regardes la lune qui te semble un bon terrain d’investissement, quand le même facteur t’apporte un autre télégramme, annonçant que toutes tes poules ont crevé de la fièvre aphteuse, que ton père, en tombant, s’est embroché sur une fourche et qu’il a gelé, que ta mère a volé en éclats à cause de ses noces d’argent (mais peut-être était-ce aussi la poêle qui est restée accrochée à ses oreilles, je n’en sais rien). C’est la vie, mon honorable ami. Les jours se suivent comme les mouvements de tes intestins, et toi, si souvent menacé d’étouffement par une arête de poisson, tu vis toujours. Tu tires la couverture sur tes oreilles et tu siffles La Madelon (…). Ça, c’est le vrai dadaïsme, Messieurs. »

Richard Huelsenbeck, « En avant Dada » 

 

 

29/05/2009

Musset on wire

« Figure-toi un danseur de corde, en brodequins d’argent, le balancier au poing, suspendu entre le ciel et la terre ; à droite et à gauche, de vieilles petites figures racornies, de maigres et pâles fantômes, des créanciers agiles, des parents et des courtisans, toute une légion de monstres, se suspendent à son manteau et le tiraillent de tous côtés pour lui faire perdre l’équilibre ; des phrases redondantes, de grands mots enchâssés cavalcadent autour de lui ; une nuée de prédictions sinistres l’aveuglent de ses ailes noires. Il continue sa course légère de l’Orient à l’Occident. S’il regarde en bas, la tête lui tourne ; s’il regarde en haut, le pied lui manque. Il va plus vite que le vent, et toutes les mains tendues autour de lui ne lui feront pas renverser une goutte de la coupe joyeuse qu’il porte à la sienne. Voilà ma vie, mon cher ami ; c’est ma fidèle image que tu vois. »

Alfred de Musset, « Les caprices de Marianne »

08/05/2009

LISTE NOIRE # 1

L’inquisition aujourd’hui ? Vous plaisantez ? Mais non, mais non, écoutez bien, vous entendrez vite son violent désir de purification rétroactive. Chaque écrivain ou penseur du passé peut être radié de la mémoire collective pour cause de péché majeur.

Voici le programme :

Gide, le pédophile Nobel ; Marx, le massacreur de l’humanité que l’on sait ; Nietzsche, la brute aux moustaches blondes ; Freud, l’anti-Moïse libidinal ; Heidegger, le génocideur parlant grec ; Céline, le vociférateur abject ; Genet, le pédé ami des terroristes ; Henry Miller, le misogyne sénile ; Georges Bataille, l’extatique pornographique à tendance fasciste ; Antonin Artaud l’antisocial frénétique ; Claudel, l’ignoble tank catholique ; Sartre, le bénisseur des goulags ; Aragon, le faux hétérosexuel, chantre du KGB ; Ezra Pound, le traître à sa patrie, mussolinien chinois ; Hemingway, le machiste tueur d’animaux ; Faulkner, le négrier alcoolique ; Nabokov, l’aristocrate pédophile papillonnaire ; Voltaire, le hideux sourire de la raison, dénigreur de la Bible et du Coran, totalitaire en puissance ; Sade, le nazi primordial ; Dostoïevski, l’épileptique nationaliste ; Flaubert, le vieux garçon haïssant le peuple ; Baudelaire, le syphilitique lesbien ; Proust, l’inverti juif intégré ; Drieu la Rochelle, le dandy hitlérien ; Morand, l’ambassadeur collabo, antisémite homophobe ; Shakespeare, l’antisémite de Venise ; Balzac, enfin, le réactionnaire fanatique du trône et de l’autel, etc.

Je n’oublie personne ? Complétez la liste. "

Sollers, " Un vrai roman "

11/02/2009

Antonin dans le texte

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"Je suis anarchiste parce que j'aime tellement l'Ordre que je n'en supporte pas la parodie."

Antonin Artaud

 

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04/06/2008

SIGNÉ PAPI !

"C'est un grand agrément que la diversité:

Nous sommes bien comme nous sommes.

Donnez le même esprit aux hommes,

Vous ôtez tout le sel de la société.

L'ennui naquit un jour de l'uniformité."

Antoine Houdar de La Motte ("Les amis trop d'accord")

17/02/2008

1920

« Il est possible que le livre soit le dernier refuge de l’homme libre. Si l’homme tourne décidément à l’automate ; s’il lui arrive de ne plus penser que selon les images toutes faites d’un écran, ce termite finira par ne plus lire. Toutes sortes de machines y suppléeront : il se laissera manier l’esprit par un système de visions parlantes ; la couleur, le rythme, le relief, mille moyens de remplacer l’effort et l’attention morte, de combler le vide ou la paresse de la recherche de l’imagination particulière : tout y sera, moins l’esprit. Cette loi est celle du troupeau. Le livre aura toujours des fidèles, les derniers hommes qui ne seront pas faits en série par la machine sociale. »
André Suarès, 1920