11/09/2011
QUE FAISIEZ-VOUS LE 11 SEPTEMBRE 2001…
… QUAND VOUS AVEZ APPRIS L’INCROYABLE NOUVELLE ?
j’enfouissais dans le sol
très précisément sous le gazon du square
qui jouxte mon immeuble
la photo de mon éditeur
toute piquetée de trous d’aiguilles
elle était accompagnée
d’une statuette de terre
sur laquelle j’avais pissé une semaine durant
en récitant une litanie injurieuse
je commençais à couvrir de terre
la face de mon éditeur
quand mon portable a sonné
pour m’apprendre le sort des Twin Towers
si
dans les mois qui ont suivi
le responsable des attentats du 11/09
n’a pas été arrêté
mon éditeur lui
a connu les pires tracas
des huissiers ont débarqué dans ses locaux
posé des scellés sur ses ordinateurs
tandis que je rêvais à deux piles de livres
deux piles de livres assez grandes
pour briser ses pieds
en lui tombant dessus
moralité ?
ben laden court toujours
et vu l’importance de sa progéniture
le jour de la fête des pères
doit être un sacré bon moment à passer
pour lui
(Lyon, le 26 février 2009)
07:10 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : 11 septembre, serpent à plumes, serpent noir, ben laden, twin towers, fête des pères
29/05/2009
Musset on wire
« Figure-toi un danseur de corde, en brodequins d’argent, le balancier au poing, suspendu entre le ciel et la terre ; à droite et à gauche, de vieilles petites figures racornies, de maigres et pâles fantômes, des créanciers agiles, des parents et des courtisans, toute une légion de monstres, se suspendent à son manteau et le tiraillent de tous côtés pour lui faire perdre l’équilibre ; des phrases redondantes, de grands mots enchâssés cavalcadent autour de lui ; une nuée de prédictions sinistres l’aveuglent de ses ailes noires. Il continue sa course légère de l’Orient à l’Occident. S’il regarde en bas, la tête lui tourne ; s’il regarde en haut, le pied lui manque. Il va plus vite que le vent, et toutes les mains tendues autour de lui ne lui feront pas renverser une goutte de la coupe joyeuse qu’il porte à la sienne. Voilà ma vie, mon cher ami ; c’est ma fidèle image que tu vois. »
Alfred de Musset, « Les caprices de Marianne »
21:18 Publié dans carottages littéraires, où je youtube, tu dailymentionnes... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musset, les caprices de marianne, funambule, danseur, man on wire, twin towers