19/09/2018
Sutra 33
04:49 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : connaissance, lao-tseu, peckinpah, bob dylan, kris kristofferson, pat garrett et le kid
06/09/2018
Une tendance à l'idéalisation
" Peut-être auriez-vous à vous défier d'une tendance à l'idéalisation, qui peut incliner au militarisme comme à la poésie... "
08:01 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel audiard, audi, poésie, armée
01/09/2018
"COMMENT ON DEVIENT ECRIVAIN" (1925!) d'Antoine Albalat
C'est la rentrée ! Ma chaine YouTube redémarre (à raison d'une vidéo fabrication maison par semaine, sans compter divers partages) après une année de pause. On y causera essentiellement bouquins (avec ET sans littérature à l'intérieur), et ce sera sans langue de bois. Vous pouvez bien évidemment vous y abonner, cliquer le pouce bleu sous la vidéo, laisser des commentaires (sur ce blog ou sur la page YouTube), etc.
08:01 Publié dans carottages littéraires, où je youtube, tu dailymentionnes... | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : comment on devient écrivain, albalat, antoine albalat
30/08/2018
Jerry Stahl
06:54 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jerry stahl
26/08/2018
"... l'une des rares occasions..."
« La guerre est merveilleuse. Ils ne l’éradiqueront jamais. C’est l’une des rares occasions dans lesquelles les gens peuvent donner le meilleur d’eux-mêmes. Il y a une telle économie de gestes, de mouvements ; chaque geste est précis, chaque effort est porté à son maximum. Personne ne glande. Chaque homme est responsable de son frère. Il y a ce sens de la communauté, de la famille, de la fraternité, du dévouement. On peut sentir des choses tout bonnement impossibles à ressentir dans la vie urbaine moderne. C’est très impressionnant. »
Leonard Cohen (1973, pendant la guerre de Kippour)
08:16 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : leonard cohen, cohen, kippour, guerre
15/11/2017
Une bien bonne d’Anatole
04:53 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anatole france, liberté
24/10/2017
"Et cela sert à quoi ?"
Finir de se lamenter, de s’en prendre à la sottise et au tragique de l’existence. Il y a beaucoup trop à dire et cela sert à quoi ? N’ouvrir plus l’œil que sur les filles, les oiseaux, la lumière, les couleurs joyeuses, la propreté, une petite maison de l’ancien temps, les arbres en feuilles, les beaux buissons, quelques livres, des fruits, un plat de bon goût, un verre de vin, et si on y tient des plantes, la violette des bois par exemple, la renoncule des marais, les giroflées, la joubarde. Les hommes de bonne violence sont trop éphémères. Concluons tout de même avec Villiers de l’Isle Adam : « On s’en souviendra de cette planète ».
Je me force donc à rire, même jaune ; à sourire, même de travers ; à chanter, même faux ; à danser, même sur les pieds du partenaire ; à plaisanter, même sottement.
Louis Scutenaire, « La cinquième saison »
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29/08/2017
La véritable tragédie
« Affranchir les grands conflits humains de l'interprétation naïve du combat entre le bien et le mal, les comprendre sous l'éclairage de la tragédie, fut une immense performance de l'esprit; elle fit apparaître la relativité fatale des vérités humaines; elle fit ressentir le besoin de rendre justice à l'ennemi. Mais la vitalité du manichéisme moral est invincible: je me souviens d'une adaptation d'Antigone que j'ai vue à Prague aussitôt après la guerre; tuant le tragique dans la tragédie, son auteur faisait de Créon un odieux fasciste qui écrasait une héroïne de la liberté.
De telles actualisations politiques d'Antigone ont été très en vogue après la Seconde Guerre mondiale. Hitler avait apporté non seulement d'indicibles horreurs à l'Europe mais il l'avait spoliée de son sens du tragique. A l'instar du combat contre le nazisme, toute l'histoire politique contemporaine serait dès lors vue et vécue comme un combat du bien contre le mal. Les guerres, les guerres civiles, les révolutions, les contre-révolutions, les luttes nationales, les révoltes et leur répression ont été chassées du territoire du tragique et expédiées sous l'autorité de juges avides de châtiment. Est-ce une régression? Une rechute au stade pré-tragique de l'humanité? Mais en ce cas, qui a régressé? L'Histoire elle-même, usurpée par des criminels? Ou notre façon de comprendre l'Histoire? Je me dis souvent: le tragique nous a abandonnés; et là est, peut-être, le vrai châtiment. »
Le rideau de Milan Kundera
00:00 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kundera, antigone, hitler
16/07/2017
"Pour saluer Giono"
Extraits :
« - Il faudrait qu’on aille demander un article à Giono.
- Tu le connais Giono ?
- Non.
C’est faux. Giono nous le voyons tous les jours déambuler par Manosque, allant à la poste ou s’installant au café-glacier sur la terrasse pour contempler d’un œil inexpressif l’immensité de ce qu’il fomente. L’œil bleu de Giono, principale caractéristique de son visage, est comme celui des menons cornus des grands troupeaux. Nous le savons déjà très bien pour l’avoir si souvent contemplé à la dérobée : vide, vacant, anodin, ne voyant volontairement personne mais voyant tout. Toute sa vie, Giono promènera par Manosque ce regard objectif mais qui trie ce qu’il veut du spectacle du monde. Un jour, il me citera cette phrase du peintre Paul Laurens qui le dessine tout entier : « Aujourd’hui, je ne vois que les cravates ». »
« Giono s’avançait (…). Mais le bruit qu’il faisait en écartant les feuilles mortes était insolite. Mon regard s’arrêta à ses pieds. Il portait d’admirables chaussures cramoisies resplendissantes de cire transparente comme les meubles d’autrefois. Seulement ce n’était pas des chaussures. Je pensais aussitôt aux poulaines du Xvème siècle qui figuraient sur les illustrations des contes de fées, mais ce n’était pas non plus cela. Ces chaussures d’une longueur démesurée n’avaient pas de semelles. C’est ce qui produisait ce bruit insolite parmi les feuilles mortes. Elles étaient faites d’un seul ensemble de cuir embouti et sans couture apparente. Mais ce qu’elles avaient de plus étrange, de plus déroutant pour un enfant comme moi qui vivait dans la plus banale des médiocrités, c’était leur forme : au lieu d’être bien à plat au ras du sol et de se terminer là en un pointu vaguement arrondi comme tous les souliers bons et mauvais que j’avais vus jusqu’ici, soudain elles rebiquaient du bout, elles se recourbaient en langue de belle-mère, elles s’enroulaient sur elles-mêmes pour s’achever en une spirale impertinente en corne de bélier qui défiait l’utilité et la raison. (…)
Ces chaussures que portait Giono vers mil neuf cent trente-trois, trente-quatre, m’ont valu le scepticisme de tous. Pourtant, j’ai parlé à leur propriétaire, bien plus tard, de ces poulaines recourbés, objet de mon premier émoi pour lui. Il n’a pas hésité une seconde :
- Mais oui ! Tu te le rappelles ? C’étaient des mowglis du Tibet ! Alexandra David-Neel les avait donnés à Maria Borrely qui m’en avait fait cadeau. Malheureusement ils étaient conçus uniquement pour marcher sur les bouses de yack. Tu sais naturellement qu’au Tibet, les bouses de yack sont si nombreuses qu’on n’y touche pas terre. Malheureusement ici, entre les cailloux de mon chemin et l’asphalte du boulevard de la Plaine, il n’y a pas de place pour des bouses de yack. Au bout de quinze jours, mes mowglis étaient fichus. Ce qui explique que tu sois le seul à les avoir remarqués.
Les spécialistes de Giono ont toujours prétendu que lorsque celui-ci donnait un tel luxe de détails, c’est qu’il mentait à tout va. Voire…
Lorsque (…) je parlais à mon ami Jacques Michel de ces mirobolantes poulaines que j’avais vues en sa compagnie, il eut ce rire amusé et un peu insultant (…) « Ou tu es fondu, ou tu inventes, ou tu veux te faire remarquer. »
Je n’insistai pas. Mais je suis têtu, précis et obstiné. Tel jour de 1982 où nous passions à cet endroit où Giono m’était apparu avec ces poulaines, je (…) fis confidence à Aline, sa fille, de ces premiers émois d’un enfant de 13 ans devant la magnificence du poète mis en gloire par ces chaussures sacrées. Elle s’écria :
- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Mais tu es encore plus menteur que mon père ! Papa n’a jamais porté de telles chaussures ! Et il n’a jamais rencontré Alexandra David-Neel ! »
« Il me lut de cinq à huit heures du soir, un bon tiers de La Chartreuse de Parme. Il était dans un état d’enthousiasme indescriptible.
Il s’interrompait de temps à autre pour me faire partager ses état d’âme :
- Tu comprends, je me suis dit : Mais qu’est-ce que tu fais, salaud, à écrire des livres que tu sais déjà faire ? À te salir avec l’époque ? Attaque-toi un peu maintenant aux livres que tu ne crois pas savoir écrire ! Et puis (…) ne crains pas d’utiliser ces imparfaits du subjonctif que tu croyais indigne de toi ! Ils te donneront ce que tu ne peux atteindre avec aucun autre temps : l’insolence !
Ici sans doute se laissait-il emporter par un regret furtif, car je ne sache pas que ni avant ni depuis il ait jamais beaucoup utilisé ce mode ni ce temps (…).
En me reconduisant, comme à l’ordinaire, la main sur mon épaule il me dit encore :
- Et ce qu’il y a de plus prodigieux, c’est qu’il n’y a pas de chartreuse à Parme ! Tu comprends ? À partir de là tout est permis et, tu vas voir, je vais tout me permettre ! »
09:09 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : giono, magnan, david-neel, stendhal