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24/01/2016

"Chose abominable et pleine de cicatrices..."

" Etre un homme. Et découvrir la solitude. Voilà ce que je dois à la Légion et aux vieux lascars d’Afrique, soldats, sous-offs, officiers, qui vinrent nous encadrer et se mêler à nous en camarades, des desperados, les survivants de Dieu sait quelles épopées coloniales, mais qui étaient des hommes, tous. Et cela valait bien la peine de risquer la mort pour les rencontrer, ces damnés, qui sentaient la chiourme et portaient des tatouages. Aucun d’eux ne nous a jamais plaqués et ...chacun d’eux était prêt à payer de sa personne, pour rien, par gloriole, par ivrognerie, par défi, pour rigoler, pour en mettre un sacré coup, nom de Dieu, et que ça barde, et que ça bande, chacun ayant subi des avatars, un choc en retour, un coups de bambou, ou sous l’emprise de la drogue, de l’alcool, du cafard ou de l’amour avait déjà été rétrogradé une ou deux fois, tous étaient revenus de tout.
Pourtant ils étaient durs et leur discipline était de fer. C’était des hommes de métier. Et le métier d’homme de guerre est une chose abominable et pleine de cicatrices, comme la poésie. "
Blaise Cendrars

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Et si vous voulez lire l'équivalent de "La main coupée" écrit de nos jours, voici un recueil de poèmes inouïe signé par un de retour de la guerre d'Irak

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01/01/2016

Tout ça, tout ça...

 

Je hais le nouvel an, par Antonio Gramsci.

Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc. etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire. Elles aussi sont des nouvel an. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie. Ainsi la  date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante. Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant.

 

(Antonio Gramsci, 1er janvier 1916 sur l’Avanti!, édition de Turin, rubrique « Sotto la Mole ») Traduit par Olivier Favier.

 

06/09/2015

Avant une semaine difficile (à plus d’un titre)…

 

« Sans absolument aucune préparation, nous entrons dans l’après-midi de la vie ; pire encore, nous le faisons en étant faussement persuadés que les vérités et les idéaux qui nous avaient accompagnés jusqu’ici seraient encore utiles. Mais nous ne pouvons pas vivre l’après-midi de la vie en suivant le programme du matin ; car ce qui était grand le matin sera petit le soir et ce qui était vrai sera devenu un mensonge. »

 

Carl Jung, « The Stages of Life »

 

 

24/08/2015

Péret

« Le paysan breton, en disant devant une giboulée que « le diable bat sa femme », témoigne [...] qu’il sait encore voir la nature d’un œil poétique. Encore ! car la société barbare qui fait vivre (vivre ?) l’immense majorité des hommes de boîtes de conserve et les conserve dans des boîtes, logements de la dimension d’un cercueil, tarifant le soleil et la mer, cherche à les ramener aussi intellectuellement à une époque immémoriale, antérieure à la reconnaissance de la poésie. »


Benjamin Péret, “La Parole est à Péret”, 1943.

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07/08/2015

" Une seule cigarette... "

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« Une seule cigarette fait mieux sentir le présent, plusieurs nuisent gravement au futur »

 

Jean-Pierre Georges

 

23/07/2015

Sylvia Plath

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" Je me sentais comme un cheval de course dans un monde dépourvu d'hippodromes. "

 

23/04/2014

"Je m'adresse...

... où je vois le chemin le plus battu."

Du Bellay

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12/01/2014

Bien fait !

" La guerre, nous les gosses, on ne s'en souciait pas beaucoup. Je me demandais seulement ce qu'on mettrait dans les journaux quand elle serait terminée.

Mon instituteur a été tué dans les premiers jours du mois d'août. Il se conduisait avec moi comme une brute parce que j'écrivais mal. Il me faisait joindre les doigts et me tapait dessus très fort avec sa règle.

Quand j'ai appris sa mort, je me suis dit : c'est ainsi, tous ceux qui s'en prendront à moi seront maudits."

Guillevic ("Vivre en poésie")

 

 

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25/08/2013

En attendant "FIRE NOTICE" # 4

« Il voulait toucher les gens comme un magicien,  pour les transformer ou pour leur faire mal, pour laisser sa marque sur eux, pour les embellir. Il voulait être l’Hypnotiseur qui se garde bien de tomber endormi lui-même. Il voulait embrasser les yeux ouverts. »

Leonard Cohen, « Beauty at Close Quarters ”

 

"FIRE NOTICE" ???