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05/06/2007

Danseuses

« Enfin foutre ! tans pis ! J'en ferai encore des démarches ! Je me ferais piler, nom de Dieu !.., pour me rapprocher des danseuses... Je suis prêt à n'importe quoi !... Pour la danse ! Je souffrirai deux, trois morts de suite... »

Louis-Ferdinand Céline

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30/03/2007

Vendredi 30 mars

Ces derniers jours, j’ai repris contact avec Leonard Cohen, René Char, Cormac Mac Carthy, etc.

Ces derniers jours, j’ai animé un atelier d’écriture en prison qui, des trois heures initialement prévues pour son bon déroulement, a été raccourci à moins d’une heure grâce à la mauvaise volonté de certains surveillants. Le temps de trajet aller-retour jusqu’à cette prison, quant à lui, a été maintenu à presque quatre heures.

Ces derniers jours, j’ai animé la rencontre Pascal Garnier-Nan Aurousseau qui a failli tourner au pugilat. Au milieu du ring, je me suis souvenu que mon job-d’une-après-midi était celui de modérateur. Même le vent jouait contre moi, secouant le chapiteau sous lequel avait lieu la rencontre, pilonnant l’hippodrome de Bron où se déroulait la Fête du Livre.

Ces derniers jours, j’ai lu un livre par jour. La routine. Le contraire de la routine.

Ces derniers jours, j’ai payé pour voir un film rempli de spartiates et d’hémoglobine. Les éléphants (numérisés) y réussissaient de jolis sauts dans le vide.

Ces derniers jours, je suis retourné à Brest (plusieurs chapitres de mon nouveau roman s’y déroulent) grâce à la lecture d’une B.D (« Un homme est mort », Kris/Davodeau chez Futuropolis, l’histoire vraie du film invisible de René Vautier).

Ces derniers jours… toujours, et de plus en plus, la politique. J’ai emprunté à la bibliothèque « Le poisson dans l’eau », où Vargas Llosa raconte sa participation à la présidentielle (un engagement politique qui aura duré trois ans). En exergue, cette citation de Max Weber : « Les premiers chrétiens aussi savaient très exactement que le monde est gouverné par les démons et que celui qui se mêle de politique, c’est-à-dire consent à utiliser comme moyens le pouvoir et la violence, a scellé un pacte avec le diable, si bien qu’il n’est plus assuré de produire le bien avec ce qui est bon et le mal avec ce qui est mauvais, car fréquemment il en va tout le contraire. Celui qui ne le voit pas est, politiquement parlant, un enfant. »  

Ces derniers jours, j’ai repassé les judogis de mes enfants, supprimé le fromage de mon alimentation, aperçu UN de mes livres en vente au festival Quais du Polar (« L’idiot n°2 », sur le stand de la librairie Passages)…

Ces derniers jours, je me suis laissé conduire par une photographe aux yeux verts jusqu’à Saint-Symphorien-de-Lay, préparé à un futur marathon d’écriture avec les (h)auteurs

01/03/2007

Pédanterie # 2

« Il ne s’agit pas de me faire auteur, mais il me semble qu’un homme du monde peut avoir des pensées et les recueillir sur un carnet. »

Monsieur Perrichon

03/09/2006

L'essentiel...

« L’essentiel de la biographie d’un écrivain consiste dans la liste des livres qu’il a lus »

 

Valery Larbaud

03/06/2006

Samedi 3 juin

C’est signé de la sœur de Nietzsche, championne toute catégorie de la trahison, qui n’a pas hésité à offrir la canne de Friedrich à Hitler !

 

 

« À cette époque, il a écrit quelques pages où, en d’étranges fantaisies, se mêlent la légende de Dionysos-Zagreus, la passion des Évangiles et ses contemporains les plus proches : le dieu déchiré par ses ennemis erre, ressuscité, sur les rives du Pô, et voit alors tout ce qu’il a jamais aimé, ses idéaux, les idéaux du temps présent en général, loin au-dessous de lui. Ses amis et ses proches sont devenus ses ennemis qui l’ont mis en pièces. Ces pages sont dirigées contre Richard Wagner, Schopenhauer, Bismarck, ses plus proches amis : le professeur Overbeck, Peter Gast, Madame Cosima, mon mari, ma mère et moi… Même dans ces pages, il y a des passages d’une beauté saisissante, mais dans l’ensemble elles se caractérisent par un délire maladif. Dans les premières années de la maladie de mon frère, lorsque nous nourrissions encore l’espoir trompeur qu’il pourrait guérir un jour, ces feuilles ont été en grande partie détruites. Le cœur aimant et le bon goût de mon frère auraient été trop gravement blessés si de telles notations lui étaient un jour tombées sous les yeux. » 

 

01/03/2006

Mercredi 1ier mars

« Expliquons-nous.

La poésie régulière, en effet, est finie. Elle s’est accomplie avec Victor Hugo, à qui nous sommes en droit de joindre un aileron sulfureux, Baudelaire, et un bouton de diamant, Mallarmé. Nous avons là un épilogue historique daté. La forme fixe s’est consommée à sa cote la plus élevée. Il est désormais impossible de rejoindre cette altitude évanouie. Pour toute perspective, la forme fixe n’a, depuis cent ans, que sa décroissance. Occupe-toi de ton minimum. Sans aucune intention moqueuse ou paradoxale je constate qu’elle ne vit que dans la chanson et qu’elle a Charles Trénet, Léo Ferré, Claude Nougaro pour ses plus solides amants. »

Audiberti, Dimanche m’attend

24/02/2006

Py

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« Nous avons remplacé le sublime par l’art au nom du sublime. Nous avons remplacé l’art par de la culture au nom de l’art. Nous avons remplacé la culture par du culturel au nom de la culture. Nous avons remplacé le culturel par de la communication au nom du culturel. Nous avons remplacé la communication par une tombola au nom de la communication. Et nous avons remplacé la tombola par la tombola et la tombola par une tombola et la pensée et la démocratie et le désir par une tombola démocrate, une tombola bien pensante et une tombola désirante. »

 

Olivier Py, Epître aux jeunes acteurs pour que la parole soit rendue à la parole (Actes Sud)

03/10/2005

Lundi 3 octobre

Je le relis régulièrement. 

 

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Extrait :

13 juillet. - Un homme, une caisse à outils. Antoine est arrivé ce matin : une vraie plume mais ni maigre ni chétif. Énergique, vif. En un rien de temps, il s’est fabriqué une sorte d’établi le long de la palissade. Son travail : tresser les ferrailles, semelles, piliers, linteaux, préparer les coffrages. Il a du métier, comme on dit. Et des mains de sourcier, de derviche ; ça va vite, ça s’éclaire d’un coup. Ses outils : un jeu de griffes pour tordre les fers, des pinces coupantes, une petite et une grosse cisaille.

Dans l’après-midi, Ahmed et moi l’avons aidé à plier les barres de 16, grosses comme le pouce. Pourquoi, soudain, en plein effort, ce rire fou, ce rire qui nous montait des mains comme un oiseau grimpeur ? Impossible de continuer, c’était là, dans l’air, à hauteur de visages : une aile.

Ascendante, jusqu’au soir.

 

Thierry Metz, Le journal d’un manœuvre, Editions L’arpenteur

26/07/2005

Mardi 26 juillet

Trouvé dans la dernière lettre de Persona, ce remarquable extrait :

 

 « Dario Fo ne fait pas œuvre d’historien, mais il se sert de l’histoire pour montrer concrètement par le théâtre la nécessité de la réinterpréter sans relâche : édifiée le plus souvent par les érudits de la bourgeoisie, l’histoire a besoin d’être réinventée et retournée afin de servir les luttes présentes. Mais cette ré-appropriation, pour restituer au peuple la mémoire de ses luttes, doit se garder de concurrencer l’histoire officielle par une « contre-histoire » tout aussi dogmatique qui se présenterait sous la forme d’une leçon édifiante, illustrant et célébrant la marche continue et assurée vers le succès des « organisations responsables ». Dario Fo ne se réfère à l’histoire que pour retrouver des formes concrètes de protestation, de subversion, de révolte ou pour montrer les conditions particulières dans lesquelles furent inventées des luttes et transmis le savoir qui transforme l’oppression en insurrection. Ce que la culture populaire peut enseigner, ce n’est pas seulement une « contre-histoire », mais surtout le moyen d’inventer aujourd’hui encore des pratiques de résistance et de révolte. Retrouver cette culture c’est attiser le goût de la ruse et de la fantaisie, et par là continuer à divulguer ces pratiques et à en prolonger la portée »

in le métier d’acteur, paradoxe du théâtre politique de José Guinot et François Ribes