03/10/2005
Lundi 3 octobre
Extrait :
13 juillet. - Un homme, une caisse à outils. Antoine est arrivé ce matin : une vraie plume mais ni maigre ni chétif. Énergique, vif. En un rien de temps, il s’est fabriqué une sorte d’établi le long de la palissade. Son travail : tresser les ferrailles, semelles, piliers, linteaux, préparer les coffrages. Il a du métier, comme on dit. Et des mains de sourcier, de derviche ; ça va vite, ça s’éclaire d’un coup. Ses outils : un jeu de griffes pour tordre les fers, des pinces coupantes, une petite et une grosse cisaille.
Dans l’après-midi, Ahmed et moi l’avons aidé à plier les barres de 16, grosses comme le pouce. Pourquoi, soudain, en plein effort, ce rire fou, ce rire qui nous montait des mains comme un oiseau grimpeur ? Impossible de continuer, c’était là, dans l’air, à hauteur de visages : une aile.
Ascendante, jusqu’au soir.
Thierry Metz, Le journal d’un manœuvre, Editions L’arpenteur
06:55 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Metz, Le journal d'un manoeuvre, L'Arpenteur
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