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30/07/2016

La genèse d'Antoine Blondin

Antoine Blondin : « (…) Mon père a eu toute sa vie une envie : celle d’écrire un livre. Il ne l’a jamais fait. Quand il est mort, pour la première fois j’ai essayé moi aussi d’écrire un livre. Pas à sa place. Mais si lui en avait publié un, je n’aurais jamais écrit le moindre livre. Quant à ma mère, elle était issue de la grande bourgeoisie. Son aïeul s’appelait Casimir-Perier. Dans la vie, il faisait président de la République. Six mois en 1894. Après quoi il a donné sa démission pour aller claquer tout son argent avec les admirables putes de l’époque.

Pierre Assouline : C’est quand même un drôle de destin pour un Président.

Antoine Blondin : Oui, mais c’est peut-être comme ça qu’on obtient un écrivain quarante ans après. »

Extrait de « Le flâneur de la rive gauche », entretiens Blondin/Assouline

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12/04/2016

Ferlinghetti

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" On ne vit qu'une fois et bien vivre est la meilleure revanche. "

05/04/2016

D'Artagnan amoureux

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- Ah, Monsieur ! Parlez-moi carnage !

- Mais, Mademoiselle, je ne sais pas.

- Comment ? Vous ne regardez pas ? Vous êtes du dernier distrait !

 

25/03/2016

" Jean aimait... "

« Jean aimait Teresa qui aimait Raymond
qui aimait Maria qui aimait Joachim qui aimait Lili
qui n’aimait personne.
Jean partit aux Etats-Unis, Teresa au couvent,
Raymond mourut dans un accident, Maria resta vieille fille,...
Joachim se suicida et Lili se maria avec J.Pinto Fernandez
qui n’avait rien à faire dans cette histoire. »

 

Carlos Drummond de Andrade

10/02/2016

"Cigale"

Une citation n’est pas un extrait.

La citation est une cigale.

Sa nature est de ne pouvoir se taire.

Une fois accrochée dans l’air elle ne le lâche plus. 

 

Mandelstam

24/01/2016

"Chose abominable et pleine de cicatrices..."

" Etre un homme. Et découvrir la solitude. Voilà ce que je dois à la Légion et aux vieux lascars d’Afrique, soldats, sous-offs, officiers, qui vinrent nous encadrer et se mêler à nous en camarades, des desperados, les survivants de Dieu sait quelles épopées coloniales, mais qui étaient des hommes, tous. Et cela valait bien la peine de risquer la mort pour les rencontrer, ces damnés, qui sentaient la chiourme et portaient des tatouages. Aucun d’eux ne nous a jamais plaqués et ...chacun d’eux était prêt à payer de sa personne, pour rien, par gloriole, par ivrognerie, par défi, pour rigoler, pour en mettre un sacré coup, nom de Dieu, et que ça barde, et que ça bande, chacun ayant subi des avatars, un choc en retour, un coups de bambou, ou sous l’emprise de la drogue, de l’alcool, du cafard ou de l’amour avait déjà été rétrogradé une ou deux fois, tous étaient revenus de tout.
Pourtant ils étaient durs et leur discipline était de fer. C’était des hommes de métier. Et le métier d’homme de guerre est une chose abominable et pleine de cicatrices, comme la poésie. "
Blaise Cendrars

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Et si vous voulez lire l'équivalent de "La main coupée" écrit de nos jours, voici un recueil de poèmes inouïe signé par un de retour de la guerre d'Irak

cendrars,la main coupée,blaise cendrars

 

01/01/2016

Tout ça, tout ça...

 

Je hais le nouvel an, par Antonio Gramsci.

Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année. C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir. Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieusement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc. etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire. Elles aussi sont des nouvel an. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie. Ainsi la  date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante. Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels. Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant.

 

(Antonio Gramsci, 1er janvier 1916 sur l’Avanti!, édition de Turin, rubrique « Sotto la Mole ») Traduit par Olivier Favier.

 

06/09/2015

Avant une semaine difficile (à plus d’un titre)…

 

« Sans absolument aucune préparation, nous entrons dans l’après-midi de la vie ; pire encore, nous le faisons en étant faussement persuadés que les vérités et les idéaux qui nous avaient accompagnés jusqu’ici seraient encore utiles. Mais nous ne pouvons pas vivre l’après-midi de la vie en suivant le programme du matin ; car ce qui était grand le matin sera petit le soir et ce qui était vrai sera devenu un mensonge. »

 

Carl Jung, « The Stages of Life »

 

 

24/08/2015

Péret

« Le paysan breton, en disant devant une giboulée que « le diable bat sa femme », témoigne [...] qu’il sait encore voir la nature d’un œil poétique. Encore ! car la société barbare qui fait vivre (vivre ?) l’immense majorité des hommes de boîtes de conserve et les conserve dans des boîtes, logements de la dimension d’un cercueil, tarifant le soleil et la mer, cherche à les ramener aussi intellectuellement à une époque immémoriale, antérieure à la reconnaissance de la poésie. »


Benjamin Péret, “La Parole est à Péret”, 1943.

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