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27/01/2010

Mai 68 (à Lyon) vu par Calaferte

« En 1968, je travaillais à la radio, je faisais des émissions littéraires et de la chronique. Je dois dire que j’ai été comme tout le monde : je n’ai rien compris. La première image fut une concentration de cars de police et de C.R.S. aux alentours de la préfecture de Lyon. Les premiers troubles commençaient à Paris. Personne n’avait véritablement cru au caractère émeutier de la chose. On a été les uns et les autres très longs à comprendre qu’il y avait –mais cela reste à éclaircir- un désir quelque part de renverser une vieille société incarnée par un vieil homme. Et il y a eu l’explosion. A ce moment-là, j’ai essayé de faire un effort de compréhension pour saisir ce que désirait cette jeunesse. J’ai même pensé à un moment donné que c’était un nouvel effort chrétien. Je me trompais complètement. Ensuite, nous sommes passés au degré de la fantaisie. L’art dans la rue, etc., tous ces discours de l’époque. J’ai replié mes ailerons et je me suis dit attendons que ça passe. Nous étions en pleine connerie. Effectivement, ça a passé. Mais l’explosion a été revigorante.

Ce fut la grève à la radio. Cela m’a permis d’écrire dans mon jardin Campagnes. Les choses se sont tues et le travail à la radio a recommencé comme auparavant. Un coup pour rien. »

 

Louis Calaferte, extrait de « Une vie, une déflagration / Entretiens avec Calaferte » de Patrick Amine

Commentaires

C'est bien Calafarte, en albatros, le même qui écrit aussi : "Toujours attiré par le lugubre, le macabre, l’insolite, les trucs plus ou moins agressifs, les cas, les idées, les gens extrêmes".
Merci pour cet extrait Frédérick.

Écrit par : Clément | 28/01/2010

“ C’est la solitude mentale qui fait un écrivain. ”
Calaferte

« Ecrire m’a sauvé de la médiocrité de mon sort et m’a consolé de tout. »
Calaferte

Merci, Clément.

Écrit par : Frédérick Houdaer | 28/01/2010

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