11/05/2012
Ce type aurait-il voté Hollande ?
« (…)
le journal est bouillant
des hommes s’assassinent dans les rues
sans raison.
les pires ont les meilleurs boulots
les meilleurs ont les pires boulots
ou sont au chômage
ou enfermés dans des asiles de fous.
il me reste 4 boîtes de conserve
des troupes climatisées vont de maison en maison
d’une pièce à l’autre
emprisonnant, fusillant, passant à la baïonnette
les gens.
nous l’avons voulu,
nous le méritons
nous sommes comme des roses qui ne se sont jamais souciées
d’éclore quand nous aurions dû éclore et
c’est comme si
le soleil avait fini par être écœuré d’attendre
c’est comme si le soleil était un esprit qui
avait désespéré de nous.
(…)
d’une certaine façon je suis heureux que nous soyons condamnés –
les œuvres d’art
les guerres
les amours pourrissants
la manière dont nous vivons jour après jour.
je me fous de savoir ce que les soldats
feront quand ils seront ici
nous nous sommes déjà tués
chaque jour en sortant de notre lit.
(…) »
BUKOWSKI, « Les jours s’en vont comme des chevaux sauvages dans les collines » (trad : Thierry Beauchamp)
12:02 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bukowski, guerre, rose, soleil
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