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29/01/2014

Rencontres avec des z'hommes remarquables # 1 : JEAN-MARC LUQUET

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Lassé de ne pas lire dans la presse le moindre entrefilet sur les éditeurs que j’estime, j’ouvre un nouvel espace sur mon blog pour y questionner quelques « z’hommes remarquables » comme le disait Tonton Gurdjie. Le premier, à tout seigneur tout horreur, n’est autre que Jean-Marc Luquet qui, après s’être occupé pendant des années de la collection « La ligne d’horizon » aux éditions "A plus d’un titre", a créé les éditions Le Pédalo Ivre (et a poussé le vice jusqu’à m’y confier une collection de poésie !).

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Jean-Marc Luquet, tu as créé les éditions « Le Pédalo Ivre » il y a deux ans (on se dit « tu », je ne vais pas jouer à Anne Sinclair interviewant DSK à « 7 sur 7 »)… Mais avant cela, avant de commettre cette fatale erreur qui te poussera à hypothéquer ta piscine, quel a été ton parcours professionnel, intellectuel, politique… Oui, cet entretien vise à fournir à la N.S.A. de nouvelles données, mais pas seulement…

Mon parcours professionnel est simple : je suis informaticien depuis une trentaine d'années, et j'ai été libraire pendant deux ans. Quant à mon parcours politique, j'aurais tendance à sortir mon joker, à l'exception de quelques informations. Je suis sensible à l'écologie, je suis bénévole à la revue Silence et antinucléaire de longue date. Je me suis également intéressé à la critique du développement, du reste mes deux expériences d'édition sont consacrées à cela. Enfin, concernant mon parcours intellectuel, je n'aurai que deux choses à déclarer : j'ai attendu d'être quinquagénaire pour lire Albert Camus (c'est en cours), et mon rapport à la poésie contemporaine est, disons, particulier, puisque mon poète de chevet est François Villon.

Informaticien, libraire, militant antinucléaire, ton intérêt pour la critique du développement... De là à devenir éditeur, il y a un pas que tous ne franchissent pas. Tu t'es d'abord occupé de cette fameuse collection "La ligne d'horizon" aux éditions A plus d'un titre. Combien de temps a duré cette expérience ? Qu'est-ce qui l'a caractérisée ? Dans quelle mesure a-t-elle préparé la naissance des éditions Le Pédalo Ivre ? Que te restait-il à apprendre sur le tas, après tout ce que tes précédentes activités t'avaient apporté ?

En fait, tout vient de mon intérêt pour la critique du développement en général, et pour François Partant en particulier. Partant était un économiste précurseur du tiers-mondisme. Après son décès, s'est constitué l'association "La ligne d'horizon" qui tente de poursuivre son oeuvre. Dans cette association, l'une de mes activités était d'éditer des brochures et des actes de colloque, avec les moyens du bord et des résultats pas très pros. Au bout de quelques années, j'ai eu envie de faire de "vrais" livres, diffusés en librairie. 

Sur ces entrefaites, j'ai accepté la proposition de gérer une collection aux éditions "A plus d'un titre". Sont parus une demi douzaine de livres, d'abord d'auteurs avec qui j'avais travaillé, comme Ingmar Granstedt, François de Ravignan ou Serge Latouche, puis un auteur plus ancien et redécouvert, Bernard Charbonneau. J'ai d'ailleurs rencontré à cette occasion un autre directeur de collection… nommé Frédérick Houdaer. Et c'est là que j'ai vraiment appris à éditer un livre, à traquer un peu sérieusement les coquilles et à réfléchir à un tirage.  Cette expérience à duré de 2007 à 2011, quelque chose comme ça. Et c'est quand elle s'est achevée que j'ai voulu poursuivre en créant "Le pédalo ivre".

 

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Au catalogue du Pédalo Ivre, aujourd’hui, on trouve certes des livres critiques sur le développement mais aussi deux collections, l’une consacrée à la poésie et l’autre –plus récente- aux textes de chansons. Peux-tu nous présenter cette (petite) dernière ?

J'ai eu l'idée de créer cette collection suite à des discussions avec des amis poètes. Je m'étonnais de ne voir paraître que des textes poétiques écris en vers libres (ou en prose), jamais sous forme versifiée et avec un nombre de pieds répétitifs. Réponse : "ça, c'est de la chanson". Bon, j'avais l'air fin avec mon Villon ciseleur de vers à renfort d'acrostiches pour corser un peu la difficulté. Donc, autant j'ai aimé tous les ouvrages parus dans ta collection Poésie, autant j'avais aussi envie de publier des textes versifiés plus classiquement. Alors, allons-y pour une collection Textes de chanson. La formule est simple, proche de la collection Poésie : des textes de chanson, un livre au format de poche, un prix raisonnable (10 euros), diffusion en direct. Si certaines des chansons figurent sur de CD, l'ouvrage y fait référence. Un premier livre est sorti, titré "Chansons poético-tralala", de François Mallet (un lyonnais), du groupe Otchoz. Le suivant, en préparation, s'intitulera "Bons grains, cargo d'ivraie" et est écrit par un auteur de Rive de Gier sous le pseudo de Oak. Et il n'est pas impossible que paraissent un jour des recueils de chanson de certains auteurs de la collection poésie.

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Existent-ils, pour toi, des modèles de maisons d’édition ou d’éditeurs (à part Gérard de Villiers) ? Quel avenir pour le Pédalo Ivre espères-tu (dé)raisonnablement ?

Question difficile. La particularité du Pédalo ivre est d'être une "micro" maison d'édition (pas de salaire, peu de livres par an). Mes références, sans parler de modèle, sont plutôt de "petits" éditeurs qui vivent (souvent mal) de leur activité. Il y en a beaucoup en France, c'est d'une richesse et d'une diversité étonnantes. S'il faut citer des nom, et seulement à titre d'exemple, disons Parangon ou Le passager clandestin, les deux faisant un travail qui me plaît bien.

Quant à l'avenir du Pédalo ivre, il est très incertain. Il est déjà lié à l'avenir de l'objet livre papier, lui-même incertain. Ensuite, l'avenir dépend de la vente des livres, qui est modeste voire insuffisante. Mais pour l'instant, il y a encore un petit peu d'argent dans la caisse, donc tous les espoirs sont permis !

 

28/01/2014

Premières planches

" je déroule ma scène

un tapis Ikea 125 X  195 cm

je n’ai pas purifié l’emplacement

en l’inondant d’un mélange de bouse de vache

d’eau

et de boue

le metteur en scène ne m’a pas poussé jusque là

il ne se prend pas pour Peter Brook à ce point

quant à l’auteur

il parle d’un lieu neutre

de trois portes semblables

de personnages déjà en scène

à tricoter et à jouer aux cartes

c’est comme ça qu’Anouilh plante le décor

il rajoute aussi que le Prologue se détache

et s’avance

alors je me détache

et m’avance

pour déclamer mon monologue

trois pleines pages à dire

à articuler

pour annoncer le programme de la pièce

pour tuer tout suspense

le drame ne comporte pas le moindre épisode comique

Antigone s’appelle Antigone

et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout

les pestateurs doivent s’attendre

à plus d’une heure de pestacle

sans pouvoir respirer

personne ne sortira vivant

de la pièce

le public reste froid

face à mes annonces

est-ce bon signe ?

mon message est-il bien passé ?

au moins mes parents

ne se sont pas déplacés

des profs baillent dans la salle

quand j’évoque le titre princier d’un personnage

qui ne lui donne que le droit de mourir

je vais au bout

finis les présentations

sans oublier personne

présente même les types rougeauds

qui jouent aux cartes

les gardes

pas de mauvais bougres

même si tout à l’heure

ils vous empoigneront tranquillement les accusés

je retourne dans les coulisses

où une apprentie comédienne me lâche

on a cru que tu finirais jamais

mais pour le reste

t’étais bien

t’étais audible "

 

extrait de "NO PARKING NO BUSINESS" (à paraître en mars aux éditions Gros Textes)

26/01/2014

dimanche = galette

dimanche égale galette.jpg

Se souvenir des belles choses...

25/01/2014

Samedi

Farenheit 451. Ray Bradbury.jpg

Une personne censée se tenir au fait des parutions poétiques. Elle me demande le titre de mon prochain recueil (publication en mars). Quand je lui réponds "NO PARKING NO BUSINESS", cette personne, certainement bien éduquée, me rétorque (était-ce un cri du coeur ?) "Avec un titre pareil, je ne risque pas de le lire !". Et moi qui, quelque part, préfère cent fois cette réaction aux attitudes hypocrites si souvent observées dans ce tout petit milieu. Oui, on en est là.

Le Lobby Belge à l'oeuvre !

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cliquez sur l'image pour la découvrir dans son intégralité

 

"Un Belge en Hiver":

Cette manifestation permettra de découvrir ou de redécouvrir des textes de l'écrivain bruxellois Paul EMOND et le travail de la Compagnie Traverses de retour sur Lyon après 8 années de résidence (à la Scène Régionale de Château Rouge Annemasse 2006-2009 / résidence Départementale Nord-Isère 2010-2013).

CINQ spectacles seront présentés ("Histoire de l'Homme", "Tête-à-Tête", "Mon Chat s'appelle Odilon", "Malaga" et "Les Iles Flottantes") à partir du 24 janvier 2014.

Merci de PARTAGER cet évènement ou d'y inviter vos amis.

Confirmation par mail: traversescie@gmail.com ou par téléphone au : 06 82 10 85 09

Infos et réservations : www.compagnietraverses.com

17/01/2014

Italia # 8

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Cela faisait longtemps que je n'y étais pas revenu...

 

Italia ?

14/01/2014

LE PAVÉ VINAU (ceci n’est pas une critique littéraire)

 

Juste-après-la-pluie-de-Thomas-Vinau-–-Alma-–-17-euros.jpg

Reçu le pavé Vinau ce jour dans ma boite aux lettres (290 pages de poésie !). Je dis « le pavé », mais ça n’a rien de péjoratif, rien d’indigeste. Au contraire. Le volume  est fort riche, mais fort digeste. Tout ce qu’il me fallait pour entrer dans la nouvelle année et laisser derrière moi les dix dernières journées de décembre (la pire décade de l’année 2013 en ce qui me concerne).

Thomas, cela fait quelques années que je le lis. J’ai publié l’un de ses recueils au Pédalo Ivre. Les gens qui m’en ont dit du bien, les gens qui m’en ont dit du mal, je les ai rarement rejoints sur leurs conclusions. Vinau, comme de nombreux poètes qui me sont chers, est un auteur que l’on peut aimer ou détester pour de mauvaises raisons. Il y en a pour le traiter de « ravi de la crèche », je crois simplement qu’ils ne l’ont pas lu. Certes, son bestiaire est plus riche que le mien et il évoque plus facilement les nuages et les rivières que je ne le fais.

Au fond, Thomas Vinau, c’est quelqu’un que j’ai toujours pris au sérieux. Et jamais, à chaque fois que nous nous sommes vus,  nous ne nous sommes pris la tête.

J’ai lu un poème assez cruel de lui dans une école primaire (j’y ai également lu des textes de Bukowski !). Je ne suis pas prêt d’oublier la réaction des gosses à l’écoute de ce texte. Ça fait ça, d’entrer en contact avec la poésie ? Oui, c’est comme enfoncer ses doigts dans une prise et ne pas en sortir indemne… d’autres questions ?

Et "JUSTE APRES LA PLUIE", ce nouveau recueil paru chez Alma éditeur ? J’y reviens, j’y reviens. Avec un nouvel extrait :

COMPLICES

Nous sommes les complices

d’une grande et belle évasion

il y a celui qui aime

celui qui lit

celui qui écrit

celui qui rêve

celui qui refuse

celui qui plante

celui qui marche

celui qui joue

celui qui nie

celui qui apprend

celui qui doute

celui qui se moque

celui qui se saoule

celui qui dit non

nous sommes tous les complices

d’une grande et belle évasion

nous creusons des tunnels

nous tressons des cordages

nous prenons des notes

nous rusons nous savons

que les détours sont nécessaires

qu’il faut esquiver l’ordre des choses

qu’au bout il y a dehors

demain

dedans

 

Thomas Vinau persiste. Et signe.

 

 

10:41 Publié dans où je lis | Lien permanent | Commentaires (2)

13/01/2014

"Quelqu'un de très possible"

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Yves Artufel est né un 25 juillet, le même jour que moi (pas la même année).

Yves Artufel publiera mon prochain recueil en mars ("NO PARKING NO BUSINESS" aux éditions Gros Textes, un extrait ici) et les gens qui ne m'aiment pas ne lui diront pas merci.

Yves Artufel est également poète.

Sur la photo collée plus haut, Yves Artufel essaye de cacher le visage de Richard Brautigan en croisant les bras. C'est raté.

Yves Artufel méritait que l'on révèle la véritable nature de ses activités. C'est chose faite grâce au petit film que vous pouvez visionner ICI.

J'ai hâte de découvrir des documents aussi accablants... sur mes précédents éditeurs (Jean-Jacques Nuel & Thierry Renard) par exemple ! Mais si je dois attendre que certains amis dans le journalisme & la culture se bougent pour que les choses se fassent...  Bref, devinez qui va se taper une formation à la vidéo ?

12/01/2014

Bien fait !

" La guerre, nous les gosses, on ne s'en souciait pas beaucoup. Je me demandais seulement ce qu'on mettrait dans les journaux quand elle serait terminée.

Mon instituteur a été tué dans les premiers jours du mois d'août. Il se conduisait avec moi comme une brute parce que j'écrivais mal. Il me faisait joindre les doigts et me tapait dessus très fort avec sa règle.

Quand j'ai appris sa mort, je me suis dit : c'est ainsi, tous ceux qui s'en prendront à moi seront maudits."

Guillevic ("Vivre en poésie")

 

 

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