23/01/2012
LA FRANCE N'EXISTE PAS (extrait d'un looooong chantier poétique en cours)
Jeanne d'Arc est tombée dans le trou
au milieu de la table
elle y a disparu
emportant avec elle nappe et couverts
avant que l'oncle n'ait eu le temps de servir l'apéro
à moi de jouer maintenant
comment mettre tout cela
à ma main ?
je cherche avec qui commencer
avec quelle couronne
tombée
ramassée
volée
faire sonner le début du premier épisode
je crains les génériques trop longs
pleins de prénoms et de chiffres
je réfléchis à la première bouse de cheval
au premier crottin
dans lequel flanquer mon gaulois d’ancêtre
je subodore le système D requis
pour sauver sa peau au Moyen-Âge
le jeu des chaises musicales
reste de toutes les époques
pour ceux qui ont la chance d’avoir des chaises chez eux
et tous ces artistes officiels
qui n’ont pas toujours manqué de génie
pour servir leurs maîtres
ne m’inspirent qu’une moue polie
je sais bien que
pour finir grand jardinier de Versailles
il vaut mieux naître déjà fils de grand jardinier
j’ai toujours su que les jardiniers étaient des putes
et des fils à papa
au point où j’en suis
de ma relecture
je file tout droit aux incontournables
Napoléon pour commencer
Napoléon qui s’auto-proclame empereur
qui s’auto-sacre
le saint patron de tous les écrivains qui s’éditent à compte d’auteur
et pourquoi pas ?
j’oublie ceux qui l’ont maudit dans toutes les langues
j’oublie les produits dérivés
(...)
et à Lyon
où je vis aime et écris ?
à Lyon
les Canuts se sont battus
les Canuts ont perdu
et beaucoup de choses qui ont été écrites à leur sujet
relèvent de la très mauvaise littérature
(...)
dans les années 70
du vingtième siècle
un président de la république française
pond une anthologie de la poésie française
c’est dire s’il est cocu
et malade
(...)
et il y a tout ce qu’on n’apprend ni en cours d’histoire
ni en cours de français
Casanova
devenu Maçon à Lyon
qui écrit ses Mémoires dans la langue de Poquelin junior
(...)
06:00 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, histoire de france, historien, france, jeanne d'arc, stendhal, lyon, canuts, casanova, franc-maçonnerie, napoléon
10/11/2011
Directeur de la collection "Poésie" aux ÉDITIONS du PÉDALO IVRE
Rupture, ralentissement, accélération...
Quand j'ai quitté mes fonctions de directeur de la collection "A charge" aux "Édition A plus d'un titre", j'ai effectué ce que Miller appelle un "lancé dans le noir". J'ai lâché mon trapèze sans être sûr d'attraper le moindre bout de corde... Je savais juste que je voulais construire quelque chose "du côté de la poésie", comme un prolongement du "Cabaret Poétique".
Je vous épargne les détails... Toujours est-il que Jean-Marc Luquet, qui s'occupait de l'excellente (et très sérieuse) collection "La ligne d'horizon" toujours chez "A plus d'un titre"... créée sa propre maison d'édition "LE PÉDALO IVRE". Le nom est bien évidemment un clin d'oeil au Sieur Rimb' mais surtout à François Partant.
Et J-M Luquet m'a proposé de m'occuper d'une collection "Poésie"... qui s'appellera (attention, idée géniale dont je revendique la paternité) la collection Poésie des éditions Le Pédalo Ivre.
Bientôt, sur ce blog, plus de précisions sur cette collection Poésie.
A signaler, dès ce week-end, le colloque "Sortir de l'industrialisme" qui se tient sur Lyon et dans lequel "LE PÉDALO IVRE" est déjà partie prenante.
07:23 Publié dans a.4) EDITEUR | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : a charge, a plus d'un titre, le pédalo ivre, poésie, la ligne d'horizon, partant, sortir de l'industrialisme
08/10/2011
Sans transition
Autrement ? J'ai beaucoup ri, en cette fin de journée, en écoutant "l'affaire Neyret" (sérieusement) expliquée aux enfants sur les ondes de France-Inter. Et toutes ces petites voix qui interrogeaient "et quand est-ce que le monsieur il a plus été policier et qu'il a fait voyou ?"...
Autrement ? A l'heure où j'écris cette notule, je surveille le ciel. Au lieu de la pluie de météorites promise, une pluie tout court.
Autrement ? Cette notule me sert à recycler mes statuts Facebookiens ? Cela se voit tant que cela ?
Autrement ? Je ne suis plus directeur de collection aux Editions "A plus d'un titre".
Autrement ? Filer le collant ? N'être que de Passage pour faire chou blanc (spéciale dédicace à Marc Pellacoeur) ?
21:28 Publié dans a.4) EDITEUR, où mon taux d'adrénaline augmente | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : neyret, nobel, céline, polac, villon, reggiani, tranströmer, outin, poésie
20/09/2011
Samedi prochain...
(L'image, en grand, d'un simple clic)
J'en sera donc. Et pas tout seul. Quelques noms à balancer aux R.G, dès ce mardi ? Brérot, Bressande & Catherinot. Puisqu'il faut bien commencer par quelque chose...
Et un peu de musique ? Un peu de musique. A force, elles vont finir par se voir, mes mauvaises fréquentations. Toutes mes excuses... Cela résulte d'une très mauvaise orientation scolaire en fin de troisième...
06:47 Publié dans planches, politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : brérot, bressande, catherinot, caza, r.g, titanic, musique, 100000 poètes pour le changement, poésie, 100000 poets for change
25/06/2011
OÙ JE DÉCOUVRE QUE JE NE SUIS PAS UN POÈTE FRANÇAIS
si j’en crois cet ami
je me fondrais parfaitement dans le paysage littéraire québécois
ou belge
c’est sûr
mais pas dans l’hexagonal
je semble ne pas m’en rendre compte
et surtout
surtout
mes poèmes sont incorrigiblement narratifs
mes références ?
pas assez
ou trop
sûr qu’ils ne sont pas français quand on y regarde de plus près
et je n’évoque même pas Brautigan et les autres
je ne puis que donner raison à cet ami
qui ignore à quel point il met dans le mille
j’espère qu’il sera là
pour enregistrer mes dernières paroles
que j’aimerais pouvoir lâcher
in extremis
06:32 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, poète, france, français, apollinaire, cendrars, brautigan, dubost
16/06/2011
2009
cela s’est passé l’année
où j’ai commencé à porter des chemises à fleur
oh rien de trop voyant
nulle couleur criarde dans mes tenues
juste des motifs végétaux
des tulipes stylisées
pour qui savait voir
des arabesques de terre et de bronze
je voulais bien devenir un homme vert
à condition de garder une certaine classe
je connaissais encore le nom du président de la république
j’étais encore capable d’énumérer
ma date de naissance
mon code de carte bleue
je n’avais vu de tsunami
qu’au cinéma
10:17 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : homme vert, poésie
11/06/2011
Un recueil qui vous veut (fait) du bien
Enfin ! Loin de mes romans, jaillit "ENGELURES". Ma récidive poétique après "Angiomes" !
Publié par les éditions Oniva. Petit tirage, forcément. Tant mieux. Un collector recommandé par certains mais pas à tous. C'est rien que pour les initiés qui, s'ils veulent le découvrir, doivent :
a) avoir lu tout Brautigan
b) avoir lu tout Fante pour oublier Brautigan
c) avoir lu tout Cendrars pour oublier Fante
etc.
y) oublier les lignes précédentes
z) envoyer un chèque de 12 € (10€ le bouquin + 2 € de frais de port) à l'ordre de F.Houdaer (adresse : 105 rue Hénon 69004 Lyon). Précisez bien le titre du livre demandé.
Que dire d'ENGELURES, sinon que j'y délivre 69 portraits de femmes… 69 poèmes dé(sen)chaînés, (dés)enchantés, (dés)envoûtés... et sans parenthèse. Ni point de suspension.
Quelques échantillons représentatifs de ce recueil… distillés par Eric Dejaeger, Hélène Dassavray et Katia Jaeger (ou par mes soins). Et les avis d'Etienne Faye, du Dj Duclock et de Sébastien Fritsch.
Vous voilà prévenu !
11:50 Publié dans a.1) MES LIVRES | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : engelures, femmes, poésie, brautigan, fante, cendrars, dejaeger, dassavray, jaeger, faye, fritsch, oniva, angiomes, la passe du vent, dj duclock
28/05/2011
Huitième et dernier Cabaret Poétique
(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
"C'est quoi, la poésie ?"... C'est ça, Ducon. Puisqu'on te le dit.
21:03 Publié dans a.5) ANIMATEUR DU CABARET POETIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vuillermet, pobel, armand le poête, rey, scott-heron, vinau, cabaret poétique, poésie
23/05/2011
"La Scène et le Cabaret… PoétiqueS !"
Un article signé Leila Lovato pour le Bloc-Note de la Mapra :
" Ce mois-ci, nous retrouvons Patrick Dubost et Frédérick Houdaer, écrivains, agitateurs de littérature et de poésie, déjà invités pour cette page par Gérard Mathie ou moi. C’est vrai qu’ils sont sur plusieurs ponts, et notamment ceux de la Scène pour l’un, du Cabaret pour l’autre… poétiques of course ! Petit échange alors que la Scène Poétique, pilotée par Patrick Dubost, reprend en mai à l’ENS à l’invitation de Eric Dayre (qui dirige le Centre d’Etudes et de Recherches comparées sur la Création), et après son éviction brutale du programme de la Bibliothèque de la Part-Dieu. L’occasion, selon Patrick Dubost, de “repenser certaines choses, de formuler des propositions que je réservais pour la BM. Tout cela verra doucement le jour, mais pas de gros changements sur le fond : donner la parole aux poètes, sans artifice, sans béquille”. Quant au Cabaret Poétique, emmené par Frédérick Houdaer, il fête son premier anniversaire en juin, au Périscope où il a vu le jour, en partenariat avec “L’Université Populaire” que Françoise Bressat a créé il y a quelques années. “Chaîne d’amitiés” qui de fil en aiguille a conduit à ouvrir le Cabaret dans “ce lieu formidable” initialement dévolu à la musique (Jazz). “J'aspirais à un rendez-vous qui ne se prenne pas au sérieux, mais où seraient conviés des personnes qui, elles, prennent l'écriture au sérieux. Pas une scène ouverte, non, le fruit d’une vraie programmation, mais réellement curieuse, avec mélange des genres et des générations. Et à l’arrivée, le contraire d’un zapping stérile”. Suite de l’entretien…
L - Pouvez-vous chacun donner une définition du moment de poésie que vous pilotez ?
F - Le Cabaret Poétique, ce n’est pas la messe. Ce n’est pas non plus le lieu du grand n’importe quoi. C’est un lieu (magique, une salle de jazz coincée entre deux prisons désaffectées) où souffle quelque chose qui fait beaucoup de bien aux gens qui y passent… On appellera ça “une brise fraîche” pour ne pas employer de formules trop connotées. C’est fragile. Rythmé. Pas question de s’y ennuyer.
P - La Scène Poétique permet de découvrir, à Lyon, des poètes qui font un travail singulier et fort, dans toute la diversité de la production poétique actuelle. Une attention particulière est portée sur l’oralité, et la capacité dans laquelle se trouve le poète de gérer cette situation de lecture publique, avec sa voix, son corps, son énergie et les différents moyens techniques dont il veut disposer. Je tente de trouver un équilibre entre poètes reconnus et poètes en devenir, hommes et femmes, jeunes ou moins jeunes, de la Région ou venant de loin, d’une modernité batailleuse ou d’une sagesse tranquille, sans oublier les inclassables.
L - Et présenter le moment que l'autre pilote ?
F - J’ignore les changements que connaîtra “La scène Poétique” en passant de la Bibliothèque de La-Part-Dieu à l’E.N.S. Penser à retirer à Patrick les poignards que certains lui ont plantés dans le dos.
P - À la différence de la Scène Poétique, le Cabaret Poétique animé par Frédérick Houdaer est beaucoup plus convivial, moins sévère, avec des interventions plus nombreuses et plus courtes, presque exclusivement centré sur des auteurs de la Région, avec une plus grande volonté encore de faire découvrir des jeunes et leur servir de tremplin. Le contexte plus institutionnel de la Scène Poétique (aujourd’hui l’ENS) m’oblige à plus de rigueur, en invitant des poètes avec un parcours déjà solide (sauf rares exceptions) en termes d’édition et d’interventions publiques, à l’échelon national.
L - Quelle est votre acception (ou acceptation) du mot “poésie” ?
F - Le lieu, le temps, l’espace de tous les “Why not ?” (dernière phrase prononcée par un cow-boy à la fin de “La horde sauvage”).
P - Cette question est un continent. Je vais livrer ici quelques phrases qui, chacune, mais aussi prises dans leur ensemble, seront toujours trop réductrices. La poésie est avant tout, pour moi, un travail sur la langue. (C’est là où l’on retrouve, souvent, tous les écrivains qu’on ne sait où situer, trop inventeurs dans leur domaine, parfois romanciers ou auteurs de théâtre, mais accueillis bras grands ouverts chez les poètes). C’est le lieu d’une langue utilisée non comme véhicule d’une pensée, ou d’images, mais d’une langue qui devient matière de pensée ou d’images. Une langue qui navigue entre les yeux et la bouche de celui qui écrit / dit, et entre les yeux et les oreilles de celui qui lit / voit / écoute. En situation d’écriture, la question de l’oralité induit des choix parfois difficiles : la parole agissant dans les yeux n’obéit pas toujours aux mêmes contraintes qu’une parole pensée pour la déclamation, ou simplement la voix haute. Enfin, lorsque j’emploie le mot “poésie”, c’est toujours dans un sens “littéraire”. Je distingue fortement dans leurs usages les mots “poésie” et “poétique”. Je me souviens toujours avec un sourire d’avoir lu, autrefois, un article dans un journal qui parlant d’une représentation théâtrale titrait : “Spectacle très poétique, dommage que le texte ne soit pas à la hauteur” !
L - La poésie est-elle soluble aujourd'hui ? C'est à dire se désintègre-t-elle, s'intègre-t-elle, ou va-t-elle toujours contre ?
F - Elle a tout l’avenir devant elle. Et le présent ne peut la menacer sérieusement, malgré…
P - Soluble je n’aime pas trop ce mot. Elle se désintègre (dans le sens où elle explose) oui, et se reforme ailleurs. Elle s’intègre, oui, avec le temps. Elle va souvent contre, et souvent profondément avec. Elle est partout et nulle part, et jamais soluble.
L - Y a-t-il une spécificité de la poésie à Lyon aujourd’hui ? Une spécificité du milieu lyonnais de la poésie ? Comment te débrouilles-tu / vous débrouillez-vous avec l’idée de milieu ? À quel milieu poétique (une région, un courant, un temps…) vous affileriez-vous le mieux, le plus volontiers ?
P - Non, je ne crois pas qu’il y ait de spécificité de la création poétique sur Lyon aujourd’hui. J’aimerais. Il faudrait pour cela une plus grande synergie, sur des années. Une ville comme Lyon pourrait certainement jouer un rôle, mais force est de constater que l’imagination et la volonté politique ne sont pas au rendez-vous. Quand au “milieu” de la poésie, il existe certainement, mais il me semble avoir des frontières suffisamment floues pour être supportables. Et j’aime cette richesse, ce territoire étendu. Je ne me sens d’aucune affiliation, sinon mon attention particulière pour la poésie orale, ceux d’aujourd’hui et ceux d’hier, et pour des formes expérimentales ou novatrices qui n’abandonneraient ni le sens ni le sensible. J’ai une grande tendresse pour ce qui sonne juste - juste jusqu’à la singularité - et ce qui, d’une manière ou d’une autre, a quelque chose à voir avec la profondeur.
F - Qui vous dit que nous sommes à Lyon ? Mes affinités ? Thomas Vinau, Jean-Marc Flahaut, Daniel Labedan, etc…
L - Quels seraient les invités d’un Cabaret / d’une Scène poétique idéal(e), merveilleuse, révolutionnaire ?…toutes époques confondues.
P - Jolie question. Mais quand je réfléchis plus de quinze secondes, je vois des dizaines de figures qui se bousculent au portillon, certaines venant de la Renaissance ou du XIXe, d’autres de plus en plus nombreuses en avançant dans le XXe, et tous ces anciens noyés dans la foule innombrable de ceux qui, bien vivants, ont encore le pouvoir de regarder leur montre.
F – D’Agrippa d’Aubigné à Christian Prigent, avec de nombreuses joutes, des démonstrations d’escrime. Puisque “style” et “stylet” ont la même étymologie. Des musiciens. Des séances de spiritisme (demander au grand Buck combien de bières il a sifflées dans l’au-delà). Et du feu. Du vrai feu (à l’instar de ce qui a été proposé au Parc de la Tête d’Or lors de la dernière Fête des Lumières). Que des trucs “pas aux normes de sécurité”.
L - En peu de mots, à quelle expérience langagière, physique, sociale répond le besoin, le désir, d'écrire, d'entendre de la poésie ?
P - Une seule phrase ?…Très courte ?…Alors…Tout cela pour…Ne pas mourir ?!
F - Me souviens du beau texte d’un poète nommé Patrick D. Il s’intitulait “Pour ne pas mourir”.What else ? "
07:02 Publié dans a.5) ANIMATEUR DU CABARET POETIQUE, LyonnÈseries | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cabaret poétique, la scène poétique, dubost, périscope, e.n.s, houdaer, poésie, labedan, flahaut, vinau, prigent, agrippa d'aubigné