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09/06/2011

PAROLE D'HOMME

j’aimerais signer un traité

un jour

j’ignore quelle serait sa nature

mais ce traité

je le vois rédigé sur un papier de qualité

sur une feuille qui applaudirait au vent

alors qu’on me la tendrait avec le stylo

et le vent aiderait l’encre à sécher plus vite

nulle question de pacte

avec quelque force démoniaque que ce soit

mon rêve est celui d’un accord

trouvé entre hommes de bonne volonté

pour être honnête

plus je regarde mon film

avec toute l’attention qu’il requiert

et plus je doute de ma volonté de respecter ce traité

relisez le début de ce poème

où j’exprime le souhait de signer un traité

et non de le respecter

à présent

je suis sûr d’ordonner la destruction des villages

à présent

je me vois rire

et il y a beaucoup de fumées et de cris

qui montent de la plaine

et je ne suis ni Néron ni Custer

je suis juste un type travaillé par des songes récurrents

 

F.Houdaer, in "ANGIOMES" (éd. La passe du Vent)

28/05/2011

Huitième et dernier Cabaret Poétique

(Cliquez sur l'image pour l'agrandir)

Cabaret_poetique_8.jpg

"C'est quoi, la poésie ?"... C'est ça, Ducon. Puisqu'on te le dit.

25/05/2011

Hélène Dassavray signera "LE DIMANCHE, JE M'APPELLE OLIVIER"...

... son deuxième livre paru dans la collection "A charge", aux éditions A PLUS D'UN TITRE, le jeudi 26 mai dès 17h00 à la librairie Au bonheur des Ogres  (4, Quai Pêcherie 69001 LYON).

Couv-Olivier-OK.jpg

 

Plus d'infos sur mon Facebook. 

 

23/05/2011

"La Scène et le Cabaret… PoétiqueS !"

Un article signé Leila Lovato pour le Bloc-Note de la Mapra :

 

" Ce mois-ci, nous retrouvons Patrick Dubost et Frédérick Houdaer, écrivains, agitateurs de littérature et de poésie, déjà invités pour cette page par Gérard Mathie ou moi. C’est vrai qu’ils sont sur plusieurs ponts, et notamment ceux de la Scène pour l’un, du Cabaret pour l’autre… poétiques of course ! Petit échange alors que la Scène Poétique, pilotée par Patrick Dubost, reprend en mai à l’ENS à l’invitation de Eric Dayre (qui dirige le Centre d’Etudes et de Recherches comparées sur la Création), et après son éviction brutale du programme de la Bibliothèque de la Part-Dieu. L’occasion, selon Patrick Dubost, de “repenser certaines choses, de formuler des propositions que je réservais pour la BM. Tout cela verra doucement le jour, mais pas de gros changements sur le fond : donner la parole aux poètes, sans artifice, sans béquille”. Quant au Cabaret Poétique, emmené par Frédérick Houdaer, il fête son premier anniversaire en juin, au Périscope où il a vu le jour, en partenariat avec “L’Université Populaire” que Françoise Bressat a créé il y a quelques années. “Chaîne d’amitiés” qui de fil en aiguille a conduit à ouvrir le Cabaret dans “ce lieu formidable” initialement dévolu à la musique (Jazz). “J'aspirais à un rendez-vous qui ne se prenne pas au sérieux, mais où seraient conviés des personnes qui, elles, prennent l'écriture au sérieux. Pas une scène ouverte, non, le fruit d’une vraie programmation, mais réellement curieuse, avec mélange des genres et des générations. Et à l’arrivée, le contraire d’un zapping stérile”. Suite de l’entretien…

 

L - Pouvez-vous chacun donner une définition du moment de poésie que vous pilotez ?

F - Le Cabaret Poétique, ce n’est pas la messe. Ce n’est pas non plus le lieu du grand n’importe quoi. C’est un lieu (magique, une salle de jazz coincée entre deux prisons désaffectées) où souffle quelque chose qui fait beaucoup de bien aux gens qui y passent… On appellera ça “une brise fraîche” pour ne pas employer de formules trop connotées. C’est fragile. Rythmé. Pas question de s’y ennuyer.

P - La Scène Poétique permet de découvrir, à Lyon, des poètes qui font un travail singulier et fort, dans toute la diversité de la production poétique actuelle. Une attention particulière est portée sur l’oralité, et la capacité dans laquelle se trouve le poète de gérer cette situation de lecture publique, avec sa voix, son corps, son énergie et les différents moyens techniques dont il veut disposer. Je tente de trouver un équilibre entre poètes reconnus et poètes en devenir, hommes et femmes, jeunes ou moins jeunes, de la Région ou venant de loin, d’une modernité batailleuse ou d’une sagesse tranquille, sans oublier les inclassables.

 

L - Et présenter le moment que l'autre pilote ?

F - J’ignore les changements que connaîtra “La scène Poétique” en passant de la Bibliothèque de La-Part-Dieu à l’E.N.S. Penser à retirer à Patrick les poignards que certains lui ont plantés dans le dos.

P - À la différence de la Scène Poétique, le Cabaret Poétique animé par Frédérick Houdaer est beaucoup plus convivial, moins sévère, avec des interventions plus nombreuses et plus courtes, presque exclusivement centré sur des auteurs de la Région, avec une plus grande volonté encore de faire découvrir des jeunes et leur servir de tremplin. Le contexte plus institutionnel de la Scène Poétique (aujourd’hui l’ENS) m’oblige à plus de rigueur, en invitant des poètes avec un parcours déjà solide (sauf rares exceptions) en termes d’édition et d’interventions publiques, à l’échelon national.

 

L - Quelle est votre acception (ou acceptation) du mot “poésie” ?

F - Le lieu, le temps, l’espace de tous les “Why not ?” (dernière phrase prononcée par un cow-boy à la fin de “La horde sauvage”).

P - Cette question est un continent. Je vais livrer ici quelques phrases qui, chacune, mais aussi prises dans leur ensemble, seront toujours trop réductrices. La poésie est avant tout, pour moi, un travail sur la langue. (C’est là où l’on retrouve, souvent, tous les écrivains qu’on ne sait où situer, trop inventeurs dans leur domaine, parfois romanciers ou auteurs de théâtre, mais accueillis bras grands ouverts chez les poètes). C’est le lieu d’une langue utilisée non comme véhicule d’une pensée, ou d’images, mais d’une langue qui devient matière de pensée ou d’images. Une langue qui navigue entre les yeux et la bouche de celui qui écrit / dit, et entre les yeux et les oreilles de celui qui lit / voit / écoute. En situation d’écriture, la question de l’oralité induit des choix parfois difficiles : la parole agissant dans les yeux n’obéit pas toujours aux mêmes contraintes qu’une parole pensée pour la déclamation, ou simplement la voix haute. Enfin, lorsque j’emploie le mot “poésie”, c’est toujours dans un sens “littéraire”. Je distingue fortement dans leurs usages les mots “poésie” et “poétique”. Je me souviens toujours avec un sourire d’avoir lu, autrefois, un article dans un journal qui parlant d’une représentation théâtrale titrait : “Spectacle très poétique, dommage que le texte ne soit pas à la hauteur” !

 

L - La poésie est-elle soluble aujourd'hui ? C'est à dire se désintègre-t-elle, s'intègre-t-elle, ou va-t-elle toujours contre ?

F - Elle a tout l’avenir devant elle. Et le présent ne peut la menacer sérieusement, malgré…

P - Soluble je n’aime pas trop ce mot. Elle se désintègre (dans le sens où elle explose) oui, et se reforme ailleurs. Elle s’intègre, oui, avec le temps. Elle va souvent contre, et souvent profondément avec. Elle est partout et nulle part, et jamais soluble.

L - Y a-t-il une spécificité de la poésie à Lyon aujourd’hui ? Une spécificité du milieu lyonnais de la poésie ? Comment te débrouilles-tu / vous débrouillez-vous avec l’idée de milieu ? À quel milieu poétique (une région, un courant, un temps…) vous affileriez-vous le mieux, le plus volontiers ?

P - Non, je ne crois pas qu’il y ait de spécificité de la création poétique sur Lyon aujourd’hui. J’aimerais. Il faudrait pour cela une plus grande synergie, sur des années. Une ville comme Lyon pourrait certainement jouer un rôle, mais force est de constater que l’imagination et la volonté politique ne sont pas au rendez-vous. Quand au “milieu” de la poésie, il existe certainement, mais il me semble avoir des frontières suffisamment floues pour être supportables. Et j’aime cette richesse, ce territoire étendu. Je ne me sens d’aucune affiliation, sinon mon attention particulière pour la poésie orale, ceux d’aujourd’hui et ceux d’hier, et pour des formes expérimentales ou novatrices qui n’abandonneraient ni le sens ni le sensible. J’ai une grande tendresse pour ce qui sonne juste - juste jusqu’à la singularité - et ce qui, d’une manière ou d’une autre, a quelque chose à voir avec la profondeur.

F - Qui vous dit que nous sommes à Lyon ? Mes affinités ? Thomas Vinau, Jean-Marc Flahaut, Daniel Labedan, etc…

 

L - Quels seraient les invités d’un Cabaret / d’une Scène poétique idéal(e), merveilleuse, révolutionnaire ?…toutes époques confondues.

P - Jolie question. Mais quand je réfléchis plus de quinze secondes, je vois des dizaines de figures qui se bousculent au portillon, certaines venant de la Renaissance ou du XIXe, d’autres de plus en plus nombreuses en avançant dans le XXe, et tous ces anciens noyés dans la foule innombrable de ceux qui, bien vivants, ont encore le pouvoir de regarder leur montre.

F D’Agrippa d’Aubigné à Christian Prigent, avec de nombreuses joutes, des démonstrations d’escrime. Puisque “style” et “stylet” ont la même étymologie. Des musiciens. Des séances de spiritisme (demander au grand Buck combien de bières il a sifflées dans l’au-delà). Et du feu. Du vrai feu (à l’instar de ce qui a été proposé au Parc de la Tête d’Or lors de la dernière Fête des Lumières). Que des trucs “pas aux normes de sécurité”.

 

L - En peu de mots, à quelle expérience langagière, physique, sociale répond le besoin, le désir, d'écrire, d'entendre de la poésie ?

P - Une seule phrase ?…Très courte ?…Alors…Tout cela pour…Ne pas mourir ?!

F - Me souviens du beau texte d’un poète nommé Patrick D. Il s’intitulait “Pour ne pas mourir”.What else ? "

 

18/05/2011

Las de la porsherie ambiante...

... je ne m'astreindrai sûrement pas à résumer l'affaire...

strauss-kahn.jpg

... me tournerai vers des valeurs sûres, envisagerai de vendre mes poèmes un par un plutôt qu'en recueil (histoire de me faire une marge plus importante), finirai pas trouver un Président pour lequel voter...

machine.jpg

... machinerai ce que je pourrai.

10/05/2011

Rencontre Débat avec BRIGITTE GIRAUD (les "inédits" d'Aleph)

brigitte.jpg

Teasing officiel :
Ecouter voir un auteur lisant un manuscrit encore en chantier et se mettre à l'écoute de son processus de création, détours et repentirs inclus, puis en parler avec lui.
C'est cette expérience complice que nous vous proposons et qui correspond à notre vocation première :
Permettre aux personnes qui suivent nos activités d'élaborer le geste complet de la création littéraire.
L'auteure invitée propose la lecture d'extraits d'une oeuvre en cours.

Médiateur : Frédérick Houdaer. Il présentera l'auteure, interrogera son processus de création. D'où lui est venu ce projet?
Dans quelles circonstances? Quelles ont été les étapes de son chantier ?
Jeudi 12 mai, à 19:30. Au "65", 4, rue Gutemberg 69003 Lyon.
 
Réservation ALEPH Écriture 04 78 71 01 04
inforha@aleph-ecriture.fr
 

02/05/2011

VIA TÉVÉ

au bout du fil

une amie m’apprend la mort de Pierre Siniac

comment l’on a retrouvé son corps

un mois après son décès

dans le H.L.M de province où il vivait

en reclus

au moins Céline disposait-il à Meudon

d’un bout de jardin et de quelques grilles

je branche la télé

pour trouver confirmation de cette triste nouvelle

partout

sur toutes les chaînes

il y a des héros

américains

qui prennent la fuite comme des innocents

injustement accusés

et tout autour d’eux

des déploiements de forces armées

pour les traquer

souvent

de la musique accompagne le mouvement général

toujours

la bavure est évitée de justesse

le happy-end sauvé

le héros innocenté

le méchant qui a violé un bus scolaire tout entier

haché menu

je ne vois pas pourquoi cela changerait

 

F.Houdaer, extrait de "ENGELURES"

25/04/2011

Sur le départ...

J'ai eu beau prendre toutes mes précautions pour qu'il n'y ait pas un chat au Cabaret Poétique d'hier (un dimanche de Paques !), cela n'a pas suffi. Je reste stupéfait par la quantité et la qualité des personnes présentes et je ne suis pas le seul !

Autrement ? Sur le point de rejoindre ma baraque d'écriture, et après avoir glissé un nouveau lien plus qu'intéressant dans ma liste des "Passerelles", j'annonce un charmant petit programme du côté de Pertuis, dimanche. J'y participerai au côté d'Hélène Dassavray et de Thomas Vinau, entre autres...

FLYER_ACP.jpg

10:20 Publié dans SIGNATURES | Lien permanent | Commentaires (2)

13/04/2011

Eeeeeencore ?!

As said Jacques Dutronc...

Cabaret Poétique

(Cliquez sur l'image pour grossir les cow-boys & le texte... correction en date du 15 avril : Hélène MASSIP + Bernard Deglet + Samantha Barendson + Béatrice Brérot + Hervé Bougel + Grégoire Damon)

Autrement... des nouvelles fraîches de mon livre sur l'ANKOU.

De tous mes romans publiés, c'est sans doute celui qui a connu le plus de morts et de résurrections (rien que de très logique). Après avoir été publié la première fois (et correctement vendu)par un escroc, puis être passé aux Editions du Barbu (maison modeste mais honnête), le voilà qui atterrit en octobre (ainsi que toute la collection Polars & Grimoires) aux Editions Terre de Brume.