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06/08/2023

"Je ne sais pas..."

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Je ne sais pas comment font les auteurs de romans policiers. Les yeux phalénant derrière des lunettes, bâtissent-il un plan, un flan (dans le sens de moule d’imprimerie), s’en remettent-ils à l’expression du bonheur que sont les bonheurs d’expression ? Je ne sais mais ce que je n’ignore pas, c’est que jamais au grand jamais moi, Joseph Pinto, Détective de 1ère Classe – comme l’enterrement – ne parviendrais à expliquer cette histoire facétieuse.

 

13/11/2022

Suivre ?

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- Et l'actu éditoriale, les prix, les festivals, les programmations... Tu as suivi, un peu ?

 

28/05/2021

C’est quoi le programme ?

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21/02/2019

Traducteur de ouf...

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12/02/2015

"L'ANGE GARDIEN" # 2

« D’abord faire parler Simon Polaris

Berthet va dans le fond de l’appartement.

Pour ce faire, Berthet longe un couloir. Sur la gauche, le couloir donne sur deux grandes pièces que Berthet a meublées peu à peu depuis 98, à chacun de ses séjours à Lisbonne, en chinant su le marché aux puces de Feira da Ladra ou encore chez les brocanteurs et antiquaires du Bairro Alto.

Sans que Berthet l’ait vraiment voulu, l’appartement de Berthet ressemble maintenant à celui d’un  petit-bourgeois portugais du temps du dernier roi du Portugal, vers 1910. Disons que la dominante est austère, sombre, avec buffets, consoles, tables et chaises qui hésitent entre le néogothique et le néomanuelin tout en gardant une compoction dans l’efflorescence. Dans la chambre, le lit est à baldaquin et c’est Berthet qui a remplacé la vieille frise d’azulejos qui court tout autour du mur par une plus fraîche, mais d’époque, presque carreau par carrreau, se transformant en carreleur chaque fois qu’il trouvait un lot de carrés à son goût chez un broque.

Sur les murs du couloir, pour égayer, si l’on peut dire, Berthet a trouvé des scènes de naufrages qu’il a préférées aux tableaux représentant des scènes rurales. Ou des cartes géographiques. On trouve aussi de belles cartes marines. Oui, Berthet fut cet enfant amoureux de cartes et d’estampes, ce qui ne va pas l’empêcher de torturer à mort un autre homme dans les minutes qui viennent.

Seuls, dans la pièce qui sert de salon, deux éléments indiquent une note propre à Berthet, au rêve que Berthet poursuit : il y a les deux fauteuils clubs en cuir et les rayonnages colorés par les tranches des livres d’une bibliothèque ne comportant presque que de la poésie. Si nous avions le temps, nous constaterions que ces livres sont les mêmes que l’on pourrai trouver dans les autres planques que Berthet juge sûres, personnelles en quelque sorte, c’est-à-dire une dizaine, comme avenue Daumesnil.

Berthet achète toujours les recueils de poésie qu’il aime en plusieurs exemplaires, dans des librairies différentes. Berthet se comporte avec la poésie comme avec les armes ou les substances dangereuses. Varier les endroits où se procurer le matériel, ne pas dépendre d’une seule source d’approvisionnement. »

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"L'ANGE GARDIEN" # 1 ?

 

26/03/2012

Festival Hors Cadre

Dans le cadre de ce Festival touchant à la fois à la littérature et au cinéma, j'animerai trois ateliers d'écriture trois soirées consécutives (ne cherchez pas à vous inscrire, c'est complet)... et j'aurai la joie de vous présenter le samedi 7 mars, au cinéma Gérard Philippe (belle salle, bel écran), l'un de mes films préférés :

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Quand les responsables m'ont donné carte blanche pour le choix du film, j'ai souhaité évoquer "Série noire". Faute de copie disponible, j'ai proposé "Le bal des vampires", et cela n'avait rien d'un choix par défaut ! Attention, merveille ! A samedi 20h30 donc, vous savez où !

28/01/2012

"LE BLOC" de Jérôme Leroy

 

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« C’était Brou qui conduisait. Il avait une Fiat Polski verte, une vraie caisse à savon, qui n’avait aucune tenue de route. L’habitacle puait le tabac et l’alcool. Tu montas à l’arrière avec Simon. Le CRS était le seul du groupe à avoir une carrure encore plus impressionnante que la tienne.

C’était un garçon mélancolique qui vivait tout le temps à la caserne de Darnétal, contrairement à nombre de ses collègues. Il en devenait populaire car il était toujours prêt à rendre service pour les astreintes du week-end ou des jours fériés.

Simon était persuadé, sincèrement persuadé, que les Soviétiques allaient franchir le Rhin et que Giscard était un agent du KGB, tout comme Mitterrand. La gauche avait perdu les dernières législatives, celles de 78, mais ça ne le rassurait pas. Il souffrait de fait d’une légère paranoïa et passait ses loisirs à lire dans sa chambrée des magazines de cul comme ses collègues : il n’aurait pas voulu qu’on le prenne pour une tafiole. Mais, dès qu’il se retrouvait seul, il se gavait de romans d’espionnage avec une prédilection pour les SAS que lui prêtait Brou. Pour aggraver les choses, Brou lui prêtait aussi des romans de Saint-Loup et de Jean Mabire.

Il te demanda de sa voix douce ce que tu lisais et sans que tu saches au juste ce qui te prit, tu lui lus un extrait d’ « Union libre » :

Ma femme aux jambes de fusée

Aux mouvements d’horlogerie et de désespoir

Ma femme aux mollets de moelle de sureau

Ma femme aux pieds d’initiales

Aux pieds de troupeaux de clés aux pieds de calfats qui boivent

Ma femme au cou d’orge imperlé

Ma femme à la gorge de Val d’or

De rendez-vous dans le lit même du torrent

Aux seins de nuit »

Tu fus presque gêné par sa réaction.

Là, au milieu des clients, du bruit de la rue qui couvraient brièvement les conversations à chaque entrée ou sortie d’un client, les yeux du CRS s’étaient emplis de larmes et il répétait mécaniquement :

- Qu’est-ce que c’est beau, qu’est-ce que c’est beau, qu’est-ce que c’est beau.

Depuis, tu lui prêtais ou lui offrais très régulièrement de la poésie. Après Breton, ce fut Alcools qu’il aima moins, René Char qu’il n’aima pas du tout, Verlaine, Rimbaud, Musset. Inexplicablement, Simon eut une véritable passion pour Michaux dont il ne se lassait pas. Bien qu’il t’ait demandé de garder cette dilection secrète, « ils vont se foutre de ma gueule », et que tu n’aies rien dit, cela finit par se savoir.

Jean Emile fut effondré. Il trouvait de très mauvais aloi que l’homme d’action s’émollie avec des vers.

Brou, lui, fut plus tolérant et indiqua que nous étions là dans une vieille tradition occidentale, celle des guerriers poètes. Il parla de Charles d’Orléans ou de Drieu.

Simon, rassuré, n’eut plus à se cacher mais il était très étrange, tout de même, de l’entendre murmurer comme une prière des extraits de Misérable Miracle, alors que vous incendiez au cocktail Molotov la permanence d’un conseiller général communiste du côté du Petit-Quevilly. »

 

« LE BLOC » de Jérôme Leroy (lien vers le site de l'auteur dans la colonne "Passerelles" à gauche), éd. Gallimard, Série Noire.

Une critique du livre par Thierry Marignac, auteur du récent et tout aussi excellent "MILIEU HOSTILE".

Une autre critique du livre signée Christopher Gérard.

Je vous épargne les papiers parus dans la presse traditionnelle, aussi nombreux qu'insignifiants.

 

31/01/2005

Lundi 31 janvier

       Enième opération sur mon vélo (un pneu crevé à réparer depuis un mois!). Malheureusement, celui que Miller a surnommé "mon meilleur ami" ne comprend pas que je ne désire que son bien... et il ne se laisse pas faire ! 

 

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       Lectures :

"Les usages de l’éternité" essai de Patrick Kechichian sur Ernest Hello

« Les auteurs de la Série Noire, Voyage au bout de la Noire, 1945-1995 »