04/03/2012
Compile Face-Bouquienne # 3
Frédérick Houdaer
quand il sera riche, posera pieds nus et assis sur un muret de pierres sur fond d'océan apaisé. Commence par délasser ses chaussures. / partage cela par amour de l'humanité. / déchire ses posters d'Hervé Morin après avoir brûlé ceux de Christine Boutin. Fait place nette au-dessus de son lit. / vient de recevoir un méchant spam - une invitation pour la remise du prix Kowalski à l'Hôtel-de-ville de Lyon - et garde un souvenir révulsé de la précédente remise de ce prix, l'an passé, à la Bibliothèque de La-Part-Dieu / applaudit à la remise du prix Kowalski à Y.Bonnefoy mais suggère qu'on l'attribue à un poète plus jeune l'an prochain : Philippe Jaccotet ou Charles Juliet ? / ICI, Armand le Poête et Yves Bonnefoy s'entretenant du prix Kowalski / Chanson pour le maçon / Musique Maçonnique / Crapulerie / se demande ce qu'il va chercher à Paris quand sa ville ressemble à cela :
/ Frédéric Mitterrand sur les (mauvaises) ondes de France-Inter : "Presque tous les ministres de la cultures ont fait quelque chose d'intéressant...", "J'aime pas beaucoup parler de moi", "vous avez un tee-shirt formidable : Spiderman !" (au journaliste qui l'interviewait) / Où Yul Brynner touche le nez de Roman Polanski !
06:28 Publié dans Compile Face-Bouquienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prix kowalski, mitterrand, bonnefoy, armand le poête, la bm du seigneur, brynner, franc-maçonnerie, juliet, jaccotet, polanski
03/03/2012
C'était le douzième Cabaret Poétique...
06:57 Publié dans a.5) ANIMATEUR DU CABARET POETIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brérot, barendson, bouchoueva, cabaret poétique, alaili, pellerin-ott, marches, lyon, tixier, liboa, poésie
27/02/2012
Lendemain de "Cabaret Poétique" et de cérémonies des Oscars
"Oh, putain, merci ! Génial !! Formidable !!! Merci beaucoup !!!! I love you"
Jean Dujardin (qui fait très bien le petit garçon indien de "Slumdog Millionaire").
Je copie-colle cette phrase pour remercier tous les artistes présents sur la scène du Cabaret hier.
Autrement ? Georges Pérec + Luis Rego + Carlos (le chanteur) + Patrick Topaloff = l'Oscar 2013
06:20 Publié dans où sont rangées diverses notules incasables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dujardin, oscars, slumdog millionaire, pérec, rego, carlos, topaloff
18/02/2012
Y serez-vous ?
Dans le générique officiel de ce douzième Cabaret Poétique, le nom de Katia Bouchoueva. Pour apprendre le sort que le Sarkozysme sait réserver à une poétesse, cliquez ICI.
07:47 Publié dans a.5) ANIMATEUR DU CABARET POETIQUE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bouchoueva, alaili, tixier, barendson, brérot, liboa, marches, pellerin-ott, cabaret poétique
13/02/2012
Grèce
23:08 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kazantzaki, lettre au greco
02/02/2012
Mon schtroumph préféré
06:35 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guillevic, vinau, bretagne
30/01/2012
Compile Face-Bouquienne # 2
Frédérick Houdaer
aime Leslie Grange. / a rêvé que le jeune Lulu Gainsbourg était mort, mais son père bien vivant. A rêvé que le père rendait hommage au fils. / Ames sensibles, s'abstenir ! / Faut-il en finir avec les maisons d'édition ? / Un retour sur la-notre lecture de vendredi dernier. / sait ce qu'il doit, littérairement parlant, à Mattel :
06:51 Publié dans Compile Face-Bouquienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gainsbourg, cachard, lulu gainsbourg, édition, big jim, jouet, armand le poête
28/01/2012
"LE BLOC" de Jérôme Leroy
« C’était Brou qui conduisait. Il avait une Fiat Polski verte, une vraie caisse à savon, qui n’avait aucune tenue de route. L’habitacle puait le tabac et l’alcool. Tu montas à l’arrière avec Simon. Le CRS était le seul du groupe à avoir une carrure encore plus impressionnante que la tienne.
C’était un garçon mélancolique qui vivait tout le temps à la caserne de Darnétal, contrairement à nombre de ses collègues. Il en devenait populaire car il était toujours prêt à rendre service pour les astreintes du week-end ou des jours fériés.
Simon était persuadé, sincèrement persuadé, que les Soviétiques allaient franchir le Rhin et que Giscard était un agent du KGB, tout comme Mitterrand. La gauche avait perdu les dernières législatives, celles de 78, mais ça ne le rassurait pas. Il souffrait de fait d’une légère paranoïa et passait ses loisirs à lire dans sa chambrée des magazines de cul comme ses collègues : il n’aurait pas voulu qu’on le prenne pour une tafiole. Mais, dès qu’il se retrouvait seul, il se gavait de romans d’espionnage avec une prédilection pour les SAS que lui prêtait Brou. Pour aggraver les choses, Brou lui prêtait aussi des romans de Saint-Loup et de Jean Mabire.
Il te demanda de sa voix douce ce que tu lisais et sans que tu saches au juste ce qui te prit, tu lui lus un extrait d’ « Union libre » :
Ma femme aux jambes de fusée
Aux mouvements d’horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d’initiales
Aux pieds de troupeaux de clés aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d’orge imperlé
Ma femme à la gorge de Val d’or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Aux seins de nuit »
Tu fus presque gêné par sa réaction.
Là, au milieu des clients, du bruit de la rue qui couvraient brièvement les conversations à chaque entrée ou sortie d’un client, les yeux du CRS s’étaient emplis de larmes et il répétait mécaniquement :
- Qu’est-ce que c’est beau, qu’est-ce que c’est beau, qu’est-ce que c’est beau.
Depuis, tu lui prêtais ou lui offrais très régulièrement de la poésie. Après Breton, ce fut Alcools qu’il aima moins, René Char qu’il n’aima pas du tout, Verlaine, Rimbaud, Musset. Inexplicablement, Simon eut une véritable passion pour Michaux dont il ne se lassait pas. Bien qu’il t’ait demandé de garder cette dilection secrète, « ils vont se foutre de ma gueule », et que tu n’aies rien dit, cela finit par se savoir.
Jean Emile fut effondré. Il trouvait de très mauvais aloi que l’homme d’action s’émollie avec des vers.
Brou, lui, fut plus tolérant et indiqua que nous étions là dans une vieille tradition occidentale, celle des guerriers poètes. Il parla de Charles d’Orléans ou de Drieu.
Simon, rassuré, n’eut plus à se cacher mais il était très étrange, tout de même, de l’entendre murmurer comme une prière des extraits de Misérable Miracle, alors que vous incendiez au cocktail Molotov la permanence d’un conseiller général communiste du côté du Petit-Quevilly. »
« LE BLOC » de Jérôme Leroy (lien vers le site de l'auteur dans la colonne "Passerelles" à gauche), éd. Gallimard, Série Noire.
Une critique du livre par Thierry Marignac, auteur du récent et tout aussi excellent "MILIEU HOSTILE".
Une autre critique du livre signée Christopher Gérard.
Je vous épargne les papiers parus dans la presse traditionnelle, aussi nombreux qu'insignifiants.
12:27 Publié dans polar | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : leroy, jérôme leroy, gallimard, série noire, extrême-droite, michaux, mabire, saint-loup, drieu
23/01/2012
LA FRANCE N'EXISTE PAS (extrait d'un looooong chantier poétique en cours)
Jeanne d'Arc est tombée dans le trou
au milieu de la table
elle y a disparu
emportant avec elle nappe et couverts
avant que l'oncle n'ait eu le temps de servir l'apéro
à moi de jouer maintenant
comment mettre tout cela
à ma main ?
je cherche avec qui commencer
avec quelle couronne
tombée
ramassée
volée
faire sonner le début du premier épisode
je crains les génériques trop longs
pleins de prénoms et de chiffres
je réfléchis à la première bouse de cheval
au premier crottin
dans lequel flanquer mon gaulois d’ancêtre
je subodore le système D requis
pour sauver sa peau au Moyen-Âge
le jeu des chaises musicales
reste de toutes les époques
pour ceux qui ont la chance d’avoir des chaises chez eux
et tous ces artistes officiels
qui n’ont pas toujours manqué de génie
pour servir leurs maîtres
ne m’inspirent qu’une moue polie
je sais bien que
pour finir grand jardinier de Versailles
il vaut mieux naître déjà fils de grand jardinier
j’ai toujours su que les jardiniers étaient des putes
et des fils à papa
au point où j’en suis
de ma relecture
je file tout droit aux incontournables
Napoléon pour commencer
Napoléon qui s’auto-proclame empereur
qui s’auto-sacre
le saint patron de tous les écrivains qui s’éditent à compte d’auteur
et pourquoi pas ?
j’oublie ceux qui l’ont maudit dans toutes les langues
j’oublie les produits dérivés
(...)
et à Lyon
où je vis aime et écris ?
à Lyon
les Canuts se sont battus
les Canuts ont perdu
et beaucoup de choses qui ont été écrites à leur sujet
relèvent de la très mauvaise littérature
(...)
dans les années 70
du vingtième siècle
un président de la république française
pond une anthologie de la poésie française
c’est dire s’il est cocu
et malade
(...)
et il y a tout ce qu’on n’apprend ni en cours d’histoire
ni en cours de français
Casanova
devenu Maçon à Lyon
qui écrit ses Mémoires dans la langue de Poquelin junior
(...)
06:00 Publié dans a.2) MES TEXTES | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, histoire de france, historien, france, jeanne d'arc, stendhal, lyon, canuts, casanova, franc-maçonnerie, napoléon