26/09/2012
C'était le seizième Cabaret Poétique...
05:54 Publié dans a.5) ANIMATEUR DU CABARET POETIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : place sathonay, cabaret poétique, europe et cie, barendson, brérot, alaili, bressande, liboa, damon, renard, pigani, loutre-barbier, catherinot
25/09/2012
Ceux qui réussissent
Ceux qui réussissent
ceux qui ont le pouvoir
qui ont l'argent
ceux qui ont tout
tout pour eux
la bonne conscience
la bonne santé
la bonne nourriture
les bons coiffeurs
les bons vêtements
ceux qui ont tout
tout pour eux
la bonne politique
la majorité aux élections
les juges dans leur poche
et les médecins de la clinique privée
tant pis pour eux
ils ont tout
tout pour eux
tant pis pour eux
ils l'ont bien cherché
ne comptez pas sur moi pour les plaindre
(texte volé chez François-Xavier Farine)
12:33 Publié dans C’est quoi, la poésie ? C’est ÇA, Ducon ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tilman, pierre tilman
21/09/2012
Contre-poison # 1
Un film... comme il serait impossible d'en réaliser un de nos jours. Merci à Topor.
05:31 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marquis, sade, topor
19/09/2012
Seizième Cabaret Poétique...
08:16 Publié dans a.5) ANIMATEUR DU CABARET POETIQUE, LyonnÈseries | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cabaret poétique, place sathonay, alaili, barendson, brérot, bressande, renard, damon, pigani, loutre-barbier
18/09/2012
"le respect s'perd / dans les usines de mon grand-père...
Appris à écrire en écoutant cette chanson.
Pas progressé depuis.
En quelque sorte, ma réponse à la polémique Millet-Ernaux, même si je peux également faire mien ce texte de Pierre Jourde ou cet autre texte signé (du grand) Pennequin.
Autrement ? Je n'arrive plus à écrire le moindre poème... depuis que j'ai appris la mort d'Edouard Leclerc. Ce que c'est que la sensibilité, tout de même...
12:44 Publié dans où je trouve à rire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : souchon, poulailler'song, millet, jourde, ernaux, pennequin, charles pennequin
12/09/2012
Bonne fête à tous les Apollinaire...
Le poète... photographié lors de son arrestation (on le soupçonnait d'avoir volé la Joconde !).
07:35 Publié dans Ephéméride | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : apollinaire, joconde
08/09/2012
Italia # 3
" J'entre en Italie. Terre faite à mon âme, je reconnais un à un les signes de son approche. Ce sont les premières maisons aux tuiles écailleuses, les premières vignes plaquées contre un mur que le sulfatage a bleui. Ce sont les premiers linges tendus dans les cours, le désordre des choses, le débraillé des hommes. Et le premier cyprès (si grêle et pourtant si droit), le premier olivier, le figuier poussiéreux. Places pleines d'ombres de petites villes italiennes, heures de midi où les pigeons cherchent un abri, lenteur et paresse, l'âme y use ses révoltes. La passion chemine par degrés vers les larmes. Et puis, voici Vicence. Ici, les journées tournent sur elles-mêmes, depuis l'éveil du jour gonflé du cri des poules jusqu'à ce soir sans égal, doucereux et tendre, soyeux derrière les cyprès et mesuré longuement par le chant des cigales. Ce silence intérieur qui m'accompagne, il naît de la course lente qui mène la journée à cette autre journée. Qu'ai-je à souhaiter d'autre que cette chambre ouverte sur la plaine, avec ses meubles antiques et ses dentelles au crochet. J'ai tout le ciel sur la face et ce tournoiement des journées, il me semble que je pourrais le suivre sans cesse, immobile, tournoyant avec elles. Je respire le seul bonheur dont je sois capable – une conscience attentive et amicale. Je me promène le jour : de la colline, je descends vers Vicence ou bien je vais plus avant dans la campagne. Chaque être rencontré, chaque odeur de cette rue, tout m'est prétexte pour aimer sans mesure. Des jeunes femmes qui surveillent une colonie de vacances, la trompette des marchands de glaces (leur voiture, c'est une gondole montée sur roues et munie de brancards), les étalages de fruits, pastèques rouges aux graines noires, raisins translucides et gluants – autant d'appuis pour qui ne sait plus être seul. Mais la flûte aigre et tendre des cigales, le parfum d'eaux et d'étoiles qu'on rencontre dans les nuits de septembre, les chemins odorants parmi les lentisques et les roseaux, autant de signes d'amour pour qui est forcé d'être seul. Ainsi, les journées passent. Après l'éblouissement des heures pleines de soleil, le soir vient, dans le décor splendide que lui fait l'or du couchant et le noir des cyprès. Je marche alors sur la route, vers les cigales qui s'entendent de si loin. À mesure que j'avance, une à une, elles mettent leur chant en veilleuse, puis se taisent. J'avance d'un pas lent, oppressé par tant d'ardente beauté. Une à une, derrière moi, les cigales enflent leur voix puis chantent : un mystère dans ce ciel d'où tombent l'indifférence et la beauté. Et, dans la dernière lumière, je lus au fronton d'une villa : « In magnificentia naturae, resurgit spiritus. » C'est là qu'il faut s'arrêter. La première étoile déjà, puis trois lumières sur la colline d'en face, la nuit soudain tombée sans rien qui l'ait annoncée, un murmure et une brise dans les buissons derrière moi, la journée s'est enfuie, me laissant sa douceur. "Albert Camus, "L'envers et l'endroit"
08:36 Publié dans carottages littéraires | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : italia, camus, vicence, albert camus
05/09/2012
Apéro poétique...
En attendant le Cabaret Poétique délocalisé place Sathonay le dimanche 23 septembre à l'occasion du Forum des Langues, ainsi que son grand retour au Périscope le dimanche 14 octobre...
Image détournée par les bons soins de Samantha Barendson.
22:11 Publié dans a.5) ANIMATEUR DU CABARET POETIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le court-circuit, apéro poétique
02/09/2012
"Chamanes au fil du temps"
- Vous ne connaissez jamais vraiment les yoshi ; ils sont comme quelque chose que vous reconnaissez et, en même temps, ils sont différents – comme quand je vois un jaguar – il y a quelque chose en lui qui ressemble au jaguar, mais peut-être aussi quelque chose qui ressemble à l’homme – et il change… » Pour les Yaminahua, les yoshi échappent à toute définition univoque. Ils sont toujours « comme… et pas comme », « les mêmes… mais différents ».
Apprendre à être chamane consiste donc à apprendre à chanter, à entonner les chants au rythme puissant, à patiemment tisser des images verbales formulées dans le langage métaphorique et abstrus du chant chamanique, et à les suivre. « La chanson est une piste – tu la construis propre et droite et ensuite tu la suis. »
« Ce qui compte, comme le soulignent tous les chamanes, c’est qu’aucune des choses mentionnées dans une chanson ne soit évoquée par son nom véritable. »
Extrait du chapitre « Le chamanisme et le marché truqué » :
« Une fois transplanté et transformé en marchandise, le savoir indigène finit par adopter la nature fragmentaire de la société qui se l’approprie. C’est certainement la raison pour laquelle le savoir indigène ou local doit toujours rester épistémologiquement en marge de la connaissance globale. S’il y a une chose que la culture globale est incapable de capturer, c’est bien la nature holistique de la connaissance indigène. Mais même là où l’épistémologie est admirée, il n’existe pas de contexte approprié pour la croyance et la mise en œuvre du savoir.
Bien que l’astronomie voit toujours plus loin dans l’espace, le champ de la conscience humaine s’est rétréci du cosmos à la petite sphère terrestre. Ainsi, et de manière ironique, plus les choses deviennent globales, moins elles sont holistiques, puisqu’elles se confinent à notre planète. Entre-temps, la nature coercitive de l’interaction entre les composantes sociales du monde requiert, non pas l’homogénéisation du modèle Coca-Cola, mais le maintien d’un certain nombre de différences. Ces différences n’ont toutefois qu’un pouvoir relatif et impliquent une structure de classe ou une hiérarchie épistémologique, dans laquelle la connaissance globale ne peut être assurée de sa supériorité que si elle peut montrer du doigt d’autres types de connaissance inférieurs. Peut-être est-ce là la véritable conséquence de la globalisation : que la nature coercitive de l’interaction entre les différentes composantes sociales amène les parties les plus faibles à se soumettre ou à adopter des déguisements de plus en plus habiles. »
« Dans le cas du curare, l’écorce est râpée et placée dans une compresse faite de feuilles en forme d’entonnoir suspendu entre deux lances de chasse. On y fait ensuite passer de l’eau froide par percolation, puis on recueille les gouttes dans un pot de céramique. Ce liquide de couleur sombre est doucement chauffé sur le feu et amené plusieurs fois à légère ébullition, jusqu’à ce qu’il s’épaississe. Il est ensuite refroidi puis réchauffé à nouveau, jusqu’à ce qu’une couche épaisse d’écume visqueuse se forme graduellement à la surface. Une fois l’écume retirée, on plonge les pointes des fléchettes dans le liquide visqueux, après quoi elles sont séchées précautionneusement près du feu. Si la procédure est en soi banale, le fait de comprendre que cette substance, tirée d’un nombre infime de lianes par rapport aux centaines d’espèces peuplant la forêt, est inactive quand on l’administre par voie orale mais létale en injection intramusculaire fait appel, en revanche, à un processus cognitif profondément articulé.
Dans le cas de l’ayahusca, c’est la sophistication de la préparation elle-même qui est impressionnante. La drogue peut être préparée de différentes manières, mais, habituellement, on racle l’écorce fraîche de la tige, puis on la fait bouillir pendant plusieurs heures, jusqu’à la formation d’un liquide épais et amer. (..) De façon évidente, les effets psychotropes de l’ayahuasca sont extraordinairement rehaussés si l’on y ajoute un certain nombre de plantes subsidiaires. Il s’agit là d’une caractéristique de bon nombre de préparations indigènes traditionnelles. »
« Chamanes au fil du temps », Narby/Huxley
22:30 Publié dans Boussole | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : narby, huxley, chamanes au fil du temps