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14/12/2019

Folie ?

La folie contrôlée est l'art de la tromperie contrôlée ou l'art de faire semblant d'être complètement absorbé par une action en cours de feindre si bien que personne ne peut deviner que cette action n'est pas l'action réelle. La folie contrôlée n'est pas une tromperie totale, mais une façon sophistiquée, artistique d'être séparé de tout, tout en continuant à faire partie intégrante de tout. La folie contrôlée est un art. Un art très gênant et très difficile à apprendre. Beaucoup de sorciers ne le supportent pas, non parce qu'ils trouvent dans cet art quelque chose d'intrinsèque qui serait mauvais, mais parce qu'il faut beaucoup d'énergie pour l'exercer. [...] Quand nous accédons à la sorcellerie, notre personnalité est déjà formée et tout ce que nous pouvons faire, c'est pratiquer la folie contrôlée et nous moquer de nous-mêmes.  

Carlos Castaneda, "La force du silence"

 

05:31 Publié dans Boussole | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : folie, castaneda

29/04/2013

"... il en écouta très peu jusqu'au bout."

 

 

castaneda,don juan,le don de l'aigle

« Nous arrivâmes à Oaxaca en début de soirée. Je garai la voiture dans une rue latérale, puis j’entraînai la Gorda vers la place, au centre de la ville. Nous cherchâmes le banc ou don Juan et don genaro s’asseyaient toujours. Il était vide. Nous nous y assîmes, dans un silence respectueux. Enfin, la Gorda me dit qu’elle était venue très souvent en cet endroit avec don juan, et aussi avec une autre personne dont elle ne parvenait pas à se souvenir.

- Avec don Juan, qu’avez-vous fait sur ce banc ?

- Rien. Nous attendions l’autocar, ou le camion de bois qui nous ramènerait dans les montagnes.

Je lui dis que sur ce banc, don juan et moi avions parlé pendant des heures.

Je lui racontai la grande passion de don Juan pour la poésie. Souvent, quand nous n’avions rien d’autre à faire, je lui lisais des poèmes. Il les écoutait selon le principe que seule la première strophe (et parfois la deuxième) mérite d’être lue ; il trouvait que le reste était de la complaisance de la part du poète. Sur les centaines de poèmes que je lui lus, il en écouta très peu jusqu’au bout. »

 

Castaneda, « Le don de l’aigle » (trad. Guy Casaril)